Max Monnehay : « À la gorge » mais pas aux trippes
par Julien Coquet28.03.2024
Troisième enquête du psychologue Victor Caranne, À la gorge doit être considéré comme un polar très classique, et donc assez peu intéressant.
Dès le premier chapitre, c’est la stupeur : Emilien « Milou » Milkovitch annonce au psychologue carcéral de la prison de l’île de Ré qu’il va se suicider d’ici quelques jours. Et Milou n’est pas n’importe qui, puisqu’il a été condamné à dix ans pour le meurtre de deux jeunes adultes, crime qu’il nie avoir commis depuis le début malgré les preuves accablantes. Persuadé de son innocence, le psy Victor Caranne, épaulé par la jeune policière Anaïs se met bille en tête qu’il doit sauver Milou et établir à tout prix la vérité. D’autant plus que cette sordide affaire remue quelque chose de particulier chez Victor : la mère du jeune garçon assassinée était sa propre psychologue.
Après Somb et Je suis le feu, Max Monnehay redonne donc du service à Victor Caranne. Nous n’avions lu ni l’un ni l’autre et, malheureusement, la lecture de A la gorge ne donne pas envie de se replonger dans les aventures antérieures du psychologue de l’île de Ré. Ici, l’intrigue ronronne, mécanique bien huilée : une pièce est mise dans la machine, et c’est parti ! Prenez un cold case, quelques personnages auxquels on essaye de greffer une personnalité, des clichés, un humour un peu forcé, des rebondissements à tire-larigot et une absence de langue pour obtenir un polar tout ce qu’il y a de plus classique. Il est bien sûr possible de prendre du plaisir à lire A la gorge lors de vos prochaines vacances à l’île de Ré, avec votre petit pull marine sur les épaules. Mais après la lecture de Les Parias, le dernier opus d’Arnaldur Indridason, on voit à quel point les deux ouvrages ne boxent pas dans la même catégorie.
A la gorge, Max MONNEHAY, Editions du Seuil, 368 pages, 20 euros
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