L’autrice de « Les idées noires » livre un roman qui promet de vous changer les idées.
S’il existait des séances de psychanalyse collective, le thème de la nôtre serait tout trouvé : pourquoi en France la comédie a-t-elle si mauvaise réputation ? Pourquoi un bon roman ne pourrait pas être léger et drôle par-dessus le marché ? Bien sûr, des exceptions existent. Mais dans l’ensemble, l’humour a été rarement reçu à la table des Goncourt et autres faiseurs de rois littéraires…
Une idée reçue à laquelle Laure Gouraige est bien décidée à tordre le coup dans son dernier roman, Le livre que je n’ai pas écrit. Ce livre, justement, parlons-en et laissons à Gaïa, son autrice, décrire son intention telle qu’elle l’écrit à son éditeur : « Voici ma comédie. J’ai tâché d’être drôle sans faire d’humour, d’être légère sans être gaie, d’être optimiste sans jamais être confiante. Courage. » Et il en faut bien du courage pour se lancer dans la quête de ce qui s’apparente ni plus ni moins à un mouton à cinq pattes !
Et pourtant, ce roman est particulièrement réussi. C’est même le meilleur page turner de la rentrée… Comme quoi si les clichés ont la vie dure, bienheureuses sont celles qui décident de les déboulonner à coup de textos bien troussés et de personnages superbement croqués. Car c’est sans doute ici que réside tout le génie littéraire de Laure Gouraige : parvenir à écrire un roman choral tout en dialogue mais sans aucune lourdeur. En somme, un roman qui, à coup sûr, va faire parler beaucoup de lui !
Laure Gouraige, Le livre que je n’ai pas écrit, sortie le 22 août 2024, Paris, P.O.L., 416 p., 22 euros.
Visuel : © Couverture du livre