Le journaliste, comédien, humoriste Panayotis Pascot signe son premier livre, un essai autobiographique poignant et nerveux.
par Mélodie Braka
« Ce livre me fait peur. Le processus a été douloureux. Mon père nous a annoncé qu’il n’allait pas tarder à mourir et je me suis mis à écrire. «
Panayotis Pascot choisit de nous donner le ton dès les premières lignes. L’heure n’est plus à rire. Le journaliste qui s’est fait connaître à 17 ans pour ses chroniques dans l’émission de Yann Barthès “Quotidien” signe son premier ouvrage (nul doute qu’il y en aura d’autres), au menu : passage à l’âge adulte, dépression et patriarche.
Ces premières lignes sont substantielles, les battements d’un cœur qui s’emballe et qui ne ralentit pas pendant 232 pages.
Cette autobiographie initiatique surprend par sa plume. Panayotis que l’on a connu drôle, très drôle sur les plateaux de télé ou de stand-up se livre ici sans filtre, grave, très grave. Derrière le vernis poli d’un jeune homme qui a toujours eu une répartie missile se cache un garçon à fleurs de chair qui peine à trouver sa place, ses places.
Il y a la place derrière un micro ou dans une salle de montage, où il a été catapulté encore ado sans comprendre les enjeux qui l’attendaient.
Celle au cœur de la capitale, loin de son Bondoufle natale et de sa salle des fêtes restée dans la naphtaline.
Celle qu’il doit occuper auprès des femmes, mais qu’il souhaite donner aux hommes.
Et par extension celle de l’amoureux qui cherche à s’accepter autant qu’il cherche à accepter l’autre, dans cette quête siamoise de l’homosexualité et du bonheur.
Et puis il y a celle par laquelle tout commence et tout finit, celle auprès du père.
Le paradoxe et la force de ce livre résident dans la faculté de Panayotis à nous livrer les détails les plus intimes de son existence, tout en étant sans le vouloir le porte-parole universel d’une jeunesse écorchée.
C’est un livre qui touche très fort et qui comme rarement permet d’établir un lien invisible, presque indestructible avec l’auteur, où on ne sait qui de Panoyotis Pascot ou de ses lecteurs jouent le rôle du sauveur ou du sauvé.
Panoyotis Pascot, La prochaine fois que tu mordras la poussière, Stock, 232 pages , 19,50€
L’auteur sera en signature le 12 septembre à 19H à la Librairie de Paris, 7 place de Clichy, 75017
Visuel (c) couverture du livre