Les Editions Allia publient ce texte étonnant signé du légendaire pianiste, une interview imaginaire de Glenn Gould par glenn gould.
En 1964, Glenn Gould, particulièrement connu pour ses interprétations de l’œuvre de Bach, décide de délaisser les concerts pour se concentrer uniquement aux enregistrements. Dans ce petit texte, Glenn Gould imagine une interview de lui-même, Glenn Gould, par un journaliste imaginaire, glenn gould. Paru pour la première fois en 1974 dans la revue musicale High Fidelity, le texte introduit d’emblée que la musique n’est pas l’essentiel, le pianiste étant « enclin à penser que les révélations les plus instructives découlent de sujets qui ne sont qu’indirectement liés au métier de celui qui est interviewé ».
Le pianiste parle donc de son rapport au public (un terme qu’il réfute), de ses documentaires, de son avis sur le film de George Roy Hill, Abattoir 5 (1972), qui utilise sa musique, ou encore de la différence entre un jugement esthétique et une considération morale. Glenn Gould affirme ainsi qu’il essaie de n’émettre que des jugements moraux et non esthétiques. Le moment le plus intéressant du texte reste l’avis du pianiste concernant l’interprétation de Karajan de la cinquième symphonie de Sibelius, « une des expériences musicales les plus spectaculaires de [sa] vie ». Glenn Gould par Glenn Gould sur Glenn Gould est au final un texte inclassable, curieux et parfois abscons, une tentative de compréhension d’un immense interprète.
Glenn Gould par Glenn Gould sur Glenn Gould, GLENN GOULD, Editions Allia, traduit de l’anglais par Elise Patton, 48 pages, 3,20 €
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