Alors que Noël approche à grands pas, deux courts livres, forts différents, racontent l’esprit de cette période particulière.
Il y a plus de trente ans, à New York, Peter rencontre Marcia par hasard. En cette période de fêtes de fin d’année, le Suisse passe quelques jours étranges avec elle, un ami de Marcia et la copine de celui-ci. Les journées se déroulent sans plan fixe, avec une totale liberté. « Les journées qui avaient suivi notre rencontre faisaient effectivement partie des plus étranges de ma vie, comme si toutes les règles et toutes les conventions avaient été abolies pendant un court moment, comme si tout était possible et permis. » De nos jours, vieilli, le narrateur ne peut s’empêcher de repenser à cette Marcia, lorsqu’il se retrouve invité dans une résidence d’artistes fondée par les parents de Marcia. Où se trouve cette femme ? Pour ce célibataire, la vie aurait-elle été différente en continuant à fréquenter ce personnage à part entière ?
Pour qui connaît un peu l’œuvre de Peter Stamm, Mon Noël avec Marcia recoupe les principaux thèmes de l’auteur suisse de langue allemande. L’amour passée, la nostalgie, les suppositions sur ce qui aurait pu arriver, les regrets, les remords… Si L’Heure bleue ne nous avait guère convaincu, Mon Noël avec Marcia ne passionne guère non plus. En moins de 80 pages, Peter Stamm arrive à créer une atmosphère grâce à son narrateur aux questions lancinantes. Mais le livre pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses, et tout cela semble finalement un peu vain.
Dans la famille des personnages emblématiques de la littérature mondiale, je demande Scrooge. Ce vieil aigri, solitaire et insensible, joué par Jim Carrey dans le film Le Drôle de Noël de Scrooge (2009) de Robert Zemeckis, est le personnage principal d’Un conte de Noël de Dickens. Seul dans sa maison, alors qu’il s’apprête à se coucher, Ebenezer Scrooge se dispose à vivre un drôle de réveillon. Le vieillard se voit confronté au fantôme de son ancien associé, Marley, mort il y a un an. Pour celui qui invite à bouillir avec leur pudding et enterrer avec une branche de houx plantée dans le cœur « tous les imbéciles qui parcourent la ville en criant : « Joyeux Noël » », la nuit de Noël sera longue. Et si magie il y a, ce ne sont ni lutins ni Père Noël qui apparaîtront, mais trois esprits maléfiques : l’esprit des Noëls passés, l’esprit du Noël présent et l’esprit des Noël à venir. Conte à la morale rédemptrice, ce A Christmas Carol, paru en 1843, constitue une chouette porte d’entrée à l’œuvre de Dickens.
Mon Noël avec Marcia, Peter STAMM, Christian Bourgois éditeur, traduit de l’allemand (Suisse) par Pierre Deshusses, 80 pages, 9 €
Un chant de Noël, Charles DICKENS, Folio, traduit de l’anglais par Marcelle Sibon, 144 pages, 3 €
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