Hommage au film noir, Quelque chose de froid convoque une galerie de personnages inquiétants pour mieux se centrer sur celui d’Ethan Hedgeway, revenu à Cleveland venger l’assassinat de sa femme.
Il ne manque qu’une bande originale en lisant Quelque chose de froid pour nous immerger pleinement dans cette ambiance de film noir américain. À Cleveland, Ohio, en 1936, Ethan Hedgeway se fait prendre par la police : lui qui a longtemps collaboré pour un parrain de la mafia serait une source précieuse de renseignements. Pour autant, Ethan n’est pas vraiment revenu pour parler, mais pour se venger : son ancien boss, Franck Milano, a fait assassiner sa femme, qu’il a livrée à Ethan en plusieurs morceaux. Avec le désir de retrouver les sbires de Milano, Ethan est installé par la police dans un hôtel miteux tandis qu’une horrible affaire secoue Cleveland : un tueur en série, le « tueur en torse », dissémine des cadavres aux alentours des bidonvilles.
L’hommage au film noir est appuyé (un dossier de plusieurs pages se trouve en fin d’album, revenant sur ce genre cinématographique qui produisit quelques chefs-d’œuvre) mais réussit. L’ambiance est poisseuse, et les couleurs bleutées, parsemées de quelques taches rouges de sang, évoquent indéniablement le noir & blanc. La voix intérieure d’Ethan, monologue pris parfois par les questions existentielles, la femme fatale, les chapeaux en feutre, ancrent bien ce Quelque chose de froid dans le film noir américain des années trente et quarante.
Quelque chose de froid, Philippe PELAEZ (scénario) et Hugues LABIANO (dessin), Glénat, 64 pages, 15,50 €
Visuel : (C) Couverture de la BD