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Sur-naturels, exposition « Peau Danse » de Suzanne Dricot

par Noé Raoulx
20.05.2025

Jusqu’au 28 mai, le centre culturel de la Reynerie à Toulouse abrite l’exposition d’une sélection de clichés de Suzanne Dricot, accompagnés et mis en dialogue avec quelques statuettes de bois de Claude Koumano.  

 

« Je ne suis pas mangeuse de banane. » se confiera Suzanne Dricot aux premiers pas du parcours. Et pourtant les murs se constellent à mesure de peaux asséchées patientant sur plaques lyophilisées ; chaos de structures et de vie retrouvée, touchant témoignage d’un ‘malgré tout’ insoucieux et souriant, épuré. L’artiste, qui entretient une relation de longue haleine avec la pellicule, expose pour la seconde fois son travail autour de la peau de banane qu’elle installe, sèche et sature pour lui offrir une seconde vie, une seconde peau soumise à notre œil. La spontanéité de l’œuvre frappe d’office, et la démarche de l’artiste, déliée de tout héritage et pleinement vécue, rapproche ce sujet atypique d’une forme d’art brute, très accueillante, bras grands ouverts pour toute sensibilité. 

Car il s’agit d’abord d’étreintes ; toutes ces structures mortes-vivantes ne cessent d’insinuer l’union, l’étincelle propre à l’homme perpétuellement transmise au moindre contact. S’entremêlent dans les créations tout le propre de ces embrasements ; danse, musique, couleur retrouvée depuis les tréfonds des fibres grâce à un procédé de sursaturation du brun. Tour à tour violoncelles, solistes, phasmes ou oiseaux, les bananes retrouvent voix et mouvement, souffle. Outre la force évocatrice très libre de chacun des clichés, le choix de ce matériau particulier permet une dédramatisation totale et un amusement instigué discrètement. Bien que certaines structures, opaques et tentaculaires, puissent faire signe vers de bien froids augures, la banane et son bagage chargé de sourire et d’été ne manquent jamais d’apaiser les craintes et de nous pousser sur le chemin du movible et du mu. Dans le travail de S. Dricot, la vie est à fleur de peau, elle embaume à plein nez, et on ne saurait séparer l’enveloppe vide d’une vie qu’elle libère désormais plus qu’elle ne la renferme. 

 

 

La transition du matériau et ce déplacement de contenu à contenant, le caractère protéiforme de la surface étudiée (qu’on retrouve d’ailleurs chez quelques artistes contemporains reconnus, à l’image des travaux de G. Chatonsky ces dernières décennies) est grandement facilité par l’usage particulier de la lumière. Bien que les installations et mises en scène aient de prime abord un caractère artificiel, l’artiste insistera grandement sur la nécessité d’une lumière naturelle et vive, permettant un travail plus précis quant aux contrastes et l’émergence de cette couleur invisible pour l’œil, souvent bien plus chaude que la membrane brune auquel le fruit pourrissant nous aura habitué. Les peaux prennent, suivant l’intensité de cette lumière, consistance de bois, de plume ou d’épiderme. Il est d’ailleurs essentiel de considérer le caractère naturel et épuré de l’entreprise ; matériau naturel sans traitement, installé avec patience et sans artifice pour n’en pas perdre la primitive expression, allongé sous la lumière vive des soleils de quinze heures. Cette interconnexion de procédés primaires, couplés à une intention qui ne l’est pas moins, permet l’établissement d’une communication directe et immédiate avec l’œuvre, mais se seconde d’un sentiment d’apaisement et de sérénité. Chaque masse est figée dans cette lumière douce, gorgée de potentialités en déploiement perpétuel. Sans drame, sans hâte. Eclosion post-mortem. 

Cette certaine quiétude est également la résultante des fonds unis, du contraste qu’ils proposent avec les peaux. Décalqué ainsi comme un sujet exotique de cabinet de curiosité, le lyrisme se voit exacerbé et érupte, déborde partout depuis le point central. Le placement reste d’ailleurs l’une des caractéristiques de ce travail ; exposer plein centre et frapper sans transfert, sans détours. Le sentiment épuré qui en émerge rapporte bien sûr à l’état même du matériau. 

 

En tout et pour tout, une œuvre unique dans le paysage et très raffinée, touchante d’une certaine ingénuité tout en ne sacrifiant rien sur l’autel de la simplicité. Cette exposition, loin des musées et autres galeries huppées qui accaparent d’ordinaire l’art (bien qu’appelée à les rejoindre bientôt, selon toute vraisemblance) restera sans doute comme point de départ d’une artiste à succès. 

 

 

Rendez-vous à ces glorieuses prémices au 


Centre Culturel de Quartier Reynerie

1 place Conchita, 31100 Toulouse 

Visuel : ©Suzanne Dricot