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Modigliani au musée de l’Orangerie : l’histoire d’une amitié féconde

par Jean-Marie Chamouard
21.09.2023

Le musée de l’Orangerie propose une exposition consacrée au peintre et sculpteur Amedeo Modigliani (1884-1920) et à Paul Guillaume, son galeriste, son protecteur, son ami.

Une amitié décisive

« Novo Pilota. » Ces mots sont écrits en vert sur le portrait de Paul Guillaume peint par Amedeo Modigliani en 1915 qui ouvre l’exposition. Les espoirs de Modigliani devaient être immenses. Paul Guillaume n’a que 23 ans quand il rencontre Modigliani, mais il sera d’un précieux soutien. Il va lui trouver un local, exposer et acheter ses tableaux, puis œuvrer à la célébrité posthume de « cet artiste maudit ». « Novo Pilota » car Paul Guillaume sera aussi un visionnaire, un promoteur de l’art moderne.
La première salle de cette exposition est consacrée à leur amitié. On y trouve deux dessins et trois portraits à l’huile du galeriste qui feront sa célébrité. Mais il y a aussi les photographies qui témoignent de leur amitié. Le visiteur observera Paul Guillaume dans l’atelier de Modigliani, assis au milieu de ses œuvres ou accrochant un tableau. On retrouvera Paul Guillaume chez lui, confortablement installé dans un fauteuil : au-dessus de lui, La jolie ménagère, une peinture de son protégé. On rencontrera à nouveau les deux hommes en fin d’exposition, sur la promenade des Anglais à Nice en 1918. Leur entente, leur amitié est palpable, réconfortante, quand on connaît la vie chaotique de l’artiste.

La belle influence des arts premiers africains

Modigliani et Paul Guillaume ont été précurseurs dans la reconnaissance des arts premiers africains. Modigliani les avait étudiés au musée du Louvre et au Musée ethnographique du Trocadéro. Les deux hommes étaient les rares à considérer les masques et statues africaines comme de véritables œuvres d’art. Dans la deuxième salle, plusieurs sculptures et masques d’artistes gabonais sont mêlées aux œuvres de Modigliani. De très belles œuvres qui vont manifestement l’inspirer. Même forme ovale du visage, même yeux en amandes, même coiffure : les ressemblances sont frappantes entre la Femme au ruban de velours et le masque d’un artiste Fang (Gabon, XVIIIe siècle).
L’exposition nous donne un aperçu de Modigliani sculpteur. Il pratiquait la taille directe dans la pierre, le calcaire ou le marbre. La Tête de femme en marbre de Carrare est splendide : la pureté de la ligne, la douceur des traits et du marbre sont émouvantes, mais là aussi l’influence de l’art africain est manifeste.

Les portraits : la quête d’absolu de Modigliani

Modigliani est avant tout un immense portraitiste. Il va rechercher la perfection dans la représentation de la figure humaine. Il va inventer, dans ses portraits, un style pictural à la fois linéaire et curviligne, un style qui va inscrire la figure humaine dans l’intemporel.
Artiste inséré dans le milieu artistique et intellectuel parisien, il fera le portrait de nombreux artistes célèbres, mais aussi d’inconnus. Certains portraits évoquent le cubisme, comme celui de Lola de Valence, avec son long cou, l’arête de son nez, le triangulaire du visage, ou celui de Max Jacob avec l’asymétrie du visage.
Pour sa fille Jeanne Modigliani, historienne d’art, sa création a évolué vers une forme de sérénité. En 1918- 1919, Modigliani séjourne dans le Midi de la France pour raisons de santé. Une période relativement heureuse au cours de laquelle il peint des portraits de villageois et même quelques paysages. La dernière salle semble donner raison à Jeanne Modigliani. Les portraits sont plus lumineux, les traits se sont arrondis, les couleurs sont plus chaudes. Très belles couleurs !  Dans le Portrait de femme : la blouse rose, le rose intense du chemisier contraste avec les gris du décor et de la jupe. Le visiteur remarquera la subtilité des bleus dans La belle épicière, la douceur des gris et des bruns dans Le jeune apprenti. Ces portraits de la période méridionale sont très expressifs : Elvire assise paraît triste, La jeune fille brune assise paraît interrogative, le Jeune apprenti exprime la lassitude.
Cette exposition relativement courte comporte des explications claires et concises sur la vie et l’œuvre de l’artiste. Elle éclaire bien les relations entre l’artiste et son galeriste et se termine sur un film consacré à Paul Guillaume. La dernière salle, spacieuse, de forme ovale, aux murs peints en orange, est lumineuse et met bien en valeur les portraits de la période méridionale. On pourrait regretter la quasi-absence de nus, mais le visiteur pourra admirer, à travers les portraits, le travail d’épuration des lignes et des couleurs. Il pourra admirer « l’esthétisme et le lyrisme contenu » de Modigliani dans sa fascinante représentation de la figure humaine.

Modigliani, un peintre et son marchand. Musée de l’Orangerie. Exposition du 20 09 23 au 15 01 2024.

Visuel(c):

Amedeo Modigliani (1884-1920)
Elvire assise, accoudée à une table, 1919
Saint-Louis, Saint Louis Art Museum
© Image Courtesy of the Saint Louis Art Museum