La première ouverture d’une Micro-Folies remonte à 2017 à Sevran en Seine Saint-Denis. Cette année l’inauguration annuelle se fera à la prison de Fleury-Mérogis ; le dispositif Micro-Folies se réaffirme encore d’avantage dans sa volonté de rendre la culture accessible…
Les Micro-Folies sont des plateformes de proximité permettant l’accès à la culture par le médium du « musée numérique ». Le concept en lui-même tend à rendre un accès plus direct et moderne à la culture pour accompagner des régions dans leur engagement pour promouvoir une éducation artistique et culturelle. Le « musée numérique » est un dispositif qui se construit dans une petite salle obscure, avec seulement un écran et des équipements adaptés, parfois même de la VR. Le visiteur se retrouve alors transporté dans le temps et dans l’espace, croisant le chemin de De Vinci ou Miro. Une telle aventure est possible grâce au partenariat du Ministère de la Culture soutenant le projet, avec de grands sites nationaux comme Le Louvre, le Centre Pompidou, le musée du Quai Branly-Jacques Chirac, etc…
À la fois en version fixe et itinérante, ces curieuses constructions légères et facilement malléables, transportent avec elles des milliers d’œuvres d’art, et même des monuments. Ces « musée numérique » c’est la culture à l’électronique qui est mise en avant ; face à la réalité qu’une forte partie de la population ne peut pas aller au musée, ou se rendre à des expositions, ou même simplement avoir accès à des archives qui en traitent. La digitalisation de la culture est une révolution éducative ; si on reproche souvent à l’électronique de prendre la place du « vrai », on trouve là un détournement essentiel, qui rend accessible des œuvres qui sont parfois de l’autre côté du globe.
Pour cette 500e Micro-Folie, celle-ci sera inaugurée à la prison de Fleury-Mérogis, en présence de Blanca Li, Présidente de l’Établissement Public du Parc et de la Grande Halle de La Villette, Stéphane Scotto, Directeur interrégional des services pénitentiaires de Paris, Edouard Foucaud, Directeur du SPIP de l’Essonne, Marc Guillaume, Préfet de Région.
En organisant cette ouverture dans une zone comme un établissement pénitencier, où l’accès à la culture et à l’art s’émancipe mais reste encore pas assez présent, c’est une action culturelle qui renforce la volonté du dispositif Micro-Folies, de se diriger vers un public fragilisé et isolé. Initiative de la Fédération Léo Lagrange, celle-ci milite pour l’action culturelle en milieu carcérale. Depuis plus de dix ans, cette association agit avec plus de 12 établissements pénitenciers en Île-de-France, proposant des ateliers annuels pour les détenus comme du théâtre, de la danse, du yoga, de la poésie. L’enjeu primordial étant de maintenir un principe d’égalité des chances, et de dignité humaine pour l’individu.
Une collaboration entre Micro-Folies et la Fédération Léo Lagrange est un message encourageant qui s’engage les phénomènes de dé-sociabilisation et d’isolement des détenus, tout en soutenant une politique culturelle qui donne la priorité à l’accès pour tous.
Crédit photo : © Charles Mangin