Jusqu’au 24 février, la nouvelle exposition du MAIF Social Club, Le temps qu’il nous faut, s’attaque avec douceur et belles lumières au mal du XXIe siècle : le temps qui file. Une exposition géniale qui vous prouve que, finalement… rien ne presse.
Chaque exposition dans ce lieu hybride modifie l’espace. Après la Forêt qui posait de lourdes questions écologiques, Le temps qu’il nous faut semble vouloir faire retomber la pression en nous imposant, avec bienveillance, de nous asseoir (Arno Fabre), de vibrer (Lyes Hammadouche), de s’allonger (Julie C.Fortier) et aussi de rêver (Duy Anh Nhan Duc).
Comme à son habitude, le MAIF Social Club associe un commissaire à un scénographe. En l’occurrence, Anne-Sophie Bérard au commissariat et Clémence Farrel à la scénographie. Michel Blazy, Julia Haumont, Karine Giboulo, Daniel Firman, Pierre Bastien, Lingzi Ji, Julie C.Fortier, Duy Anh Nhan, Duc Kenji Kawakami, Lyes Hammadouche et Louise Pressager sont rassemblé.es en trois sections qui vous donnent immédiatement envie de chantonner : « Alors on danse ? », « La complainte du progrès » et « C’est comment qu’on freine ? »
Alors que nous sommes guidés par la lumière qui oscille dans les structures en tissus translucides, le parcours se fait librement, sans heurt. Après tout, nous avons le temps.
L’exposition pointe en filigrane nos obsessions démentes. Chaque cartel est relié à la pensée d’un ou d’une philosophe. Par exemple, Hartmut Rosa parle de notre société comme d’une « roue de hamster ». Les artistes nous ordonnent de nous regarder vivre. La fresque murale de Lingzi Ji nous rend minuscules au cœur d’une foule décontextualisée. Les pieds sans corps d’Arno Fabre sont une danse macabre qui possède l’avantage de l’éternité. Dans une fausse boutique aux murs rose bonbon, Kenji Kawakami vous propose une trentaine de « Chindogus », des objets drôles et inutiles. (Les escarpins-parapluie, on adore !). Toujours, les expositions pensées par le programmateur des lieux, Florent Héridel sont des lanceuses d’alertes. Cette fois-ci, le message est clair : si on ne s’arrête pas un peu, on finira tous et toutes comme des hamsters. On croise les mots de Bruno Latour qui se demandait où atterrir ?
On quitte ce lieu magique, reposé.es, en croyant ferme que les trèfles à quatre feuilles dorés poussent dans la nature. Une nouvelle fois, le MAIF réunit des grands noms et des nouvelles signatures dans un dialogue artistique et social cohérent.
Au MAIF Social Club,
37 rue de Turenne,
Paris, 75003
Entrée libre. Informations pratiques.
Visuel : ©Lyes Hammadouche
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