Hymne à la joie d’Elliott Erwitt

par Laetitia Larralde
11.03.2024

Ce printemps, la Galerie Magnum salue la carrière de l’un de ses photographes emblématiques, Elliott Erwitt. Un portrait tendre et absurde de l’humanité (et de ses chiens).

: FRANCE. Paris. 1989. Eiffel tower 100th anniversary.

: USA. California. Berkeley. 1956.

: USA. New York. Bridgehampton. 1990.

L’année dernière se tenait au musée Maillol une grande rétrospective de l’œuvre d’Elliott Erwitt. Quelques mois après sa disparition, la Galerie Magnum a souhaité non pas réitérer un parcours exhaustif, mais rendre hommage à la vie et au travail du photographe avec une ode à la joie d’une trentaine de photos en noir et blanc. Entre photos iconiques et tirages moins connus, travail commercial et projets personnels, petits chiens et figures célèbres, 70 ans de carrière sont évoqués ici avec uniquement des tirages argentiques signés faits de son vivant.

Elliott Erwitt a intégré l’agence Magnum en 1953, l’a dirigée à la fin des années 1960, mais reste un peu à part de par sa pratique. En effet, il ne refusait pas de faire de la photographie commerciale, car pour lui tout était un bon prétexte pour exercer son art. Aujourd’hui, certaines de ses campagnes publicitaires se sont totalement détachées de cet aspect mercantile pour continuer leur vie en tant qu’œuvres. Quelle que soit la motivation derrière la prise d’une photo, le geste et le cadre du regard restent les mêmes. Les photos sont une succession de moments passagers et de joie à capturer l’instant juste qui nous portent d’un cliché à l’autre, le sourire aux lèvres.

Avec humour, ironie et tendresse, le regard d’Erwitt transforme les choses et les gens sur lesquels il se pose. Le tout petit chien avec son bonnet de laine arrivant à peine à la cheville de sa maîtresse, la femme regardant la brume du haut d’un building, un verre de vin sur une table en terrasse ou une équipe de serveurs et le cuisinier regardant tous par la fenêtre du restaurant, chaque image raconte une histoire fugace et sensible où l’on sent l’affection ou l’empathie du photographe.

Si l’on connait déjà le travail d’Elliott Erwitt, on aura ici la joie de retrouver ses photos, et si on le découvre, cela constituera un excellent point d’entrée. Elliott Erwitt était une des grandes voix de Magnum, une référence pour ses contemporains et restera un souffle de légèreté face à un quotidien plombé.

But seriously – Elliott Erwitt

Du 08 mars au 25 mai 2024

Galerie Magnum – Paris

Visuels :

1-Elliott Erwitt – New York, USA, c. 1950

2-Elliott Erwitt – Eiffel tower 100th anniversary. Paris, France, 1989

3-Elliott Erwitt – Berkeley, California, USA, 1956

4-Elliott Erwitt – Bridgehampton, New York, USA, 1990