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30.09.2023 → 24.02.2024

Arno Fabre : « La marche est un langage »

par Amélie Blaustein-Niddam
04.10.2023

Jusqu’au 24 février : la nouvelle exposition du MAIF Social Club, Le temps qu’il nous faut. Et nous avons pris le temps, justement, d’assister au drôle de ballet des Souliers d’Arno Fabre. Rencontre.

Avez-vous l’habitude de faire des œuvres en mouvement ?

 

Oui, j’ai l’habitude de faire des œuvres en mouvement. J’ai surtout l’habitude de faire ce que j’ai envie de faire. Et justement, tout mon travail en tant qu’artiste c’est de savoir ce que j’ai envie de faire. Ce n’est pas toujours simple ! La naissance d’une œuvre vient d’un germe. Il s’agit d’un poème. Ensuite, je vais allier ce poème à des formes ou à des médias très différents. Cela peut être un texte écrit au mur comme une installation sonore ou un spectacle. Donc c’est vraiment l’adéquation entre le poème et le médium qui vont faire dialoguer ensemble le fond et la forme. 

 

J’entends que votre travail n’est pas forcément centré autour du mouvement.

 

Effectivement, le mouvement n’est pas mon point de départ, mais force est de constater qu’une grande partie de mes œuvres sont en mouvement.  La moitié de mes œuvres sont des installations sonores où il y a du mouvement, éventuellement mécanique. J’ai un rapport clair avec le son notamment.

 

Et donc, aujourd’hui, vous exposez vos Souliers au MAIF Social Club. Comment ont-ils marché jusqu’ici ?

 

J’étais sous la surveillance bienveillante d’Anne-Sophie Bérard, qui connait mon travail depuis longtemps. J’étais dans sa veille artistique, et elle recherchait des œuvres dont le thème était « le temps ». Elle m’a contacté. J’ai retravaillé ces Souliers qui existent dans une grande version de 30 paires de chaussures. Pour l’espace du MAIF Social Club, je propose un quintet.

 

Comment est née cette œuvre ?

 

Alors les souliers ! Je faisais la sieste fenêtre ouverte. Par la fenêtre, j’ai entendu des gens marcher dehors. Merveilleux ! Et pour une fois j’ai prêté attention à ce que j’entendais.

Je goûte que ce que j’entends et c’est là que vraiment, je deviens actif. Et là ? Tiens, je prête attention au son de ces semelles. Chaussures à Talons, chaussures plates…

C’est différent à droite et gauche. Il y a une dissymétrie. Cela augmente si on a eu un accident. Si une hanche est plus basse que l’autre. Tout cela se voit et surtout s’entend dans nos chaussures.

 

Le son raconte une histoire ?

 

Juste à l’écoute, j’ai réalisé que je savais si le marcheur, ou la marcheuse, était sur le trottoir, s’il ou elle était en train de traverser.  La marche parle. La marche est un langage. Elle dit l’empressement, la discrétion, la volonté de séduire ou d’impressionner. Et donc j’étais réellement dans toutes ses rêveries là, à penser la marche collective et la marche individuelle. Je pensais à cet os qui rend cela possible, l’astragale, qui exporte tout le poids du corps. Je fais de la danse aussi. Cela est apparu comme une évidence : j’allais faire un orchestre de souliers. 

 

Concrètement, dans un coffre ouvert, nous voyons cinq paires de chaussures faire du sur place.

 

Oui, ces souliers avancent sur place. Ce sont des piétineurs. Il y a de l’électronique, des capteurs et des moteurs. Donc chaque paire de souliers à son propre piétineur. Et dans l’espace, dans la régie technique, il y a un ordinateur qui lit une partition midi.

 

C’est une partition ?

 

C’est absolument une partition midi, en numérique. Une vraie portée avec le temps et des notes. Elles ne forment pas une gamme en clé de sol, mais elles marquent ce que doivent faire les pieds : la première chaussure qui frotte à telle vitesse ou qui frappe à un tel rythme. 

J’ai utilisé l’outil de partition midi dans un logiciel qui s’appelle Max/MSP. Il permet d’ouvrir une page blanche et de construire son interface. Donc, on a aussi cette grande liberté de l’adapter vraiment à son propre besoin. J’ai écrit la partition midi dans l’ordinateur et c’est lui qui lui envoie les informations à chaque piétineur et pietineuses. Ce sont ces chaussures qui  renvoient aussi une indication pour dire : « moi, je suis ma chaussure droite et je suis dans cette position ». Il y a un dialogue entre la partition qui est lue par le logiciel qui est un peu le chef d’orchestre et les interprètes qui sont les souliers.

 

Que raconte cette petite foule ?

 

Au moment où j’écris, je n’ai rien envie de dire. C’est ensuite que je vais analyser. Je n’avais pas l’intention de leur faire porter un récit. Ce n’est pas un travail à la table. J’ai une approche très sensible. J’ai des moments où j’ai des intentions qui viennent dans l’écriture. Cette partition est un travail de musicien et de chorégraphe plus que plasticien.  Il y a une évolution narrative dans cette œuvre, avec un début et une fin. Alors ces souliers nous racontent beaucoup, je trouve. Pour moi il y a un peu une danse folklorique  où on a les chaussures de marche à droite qui font un appel pour atteindre et tout le monde. J’évoque aussi la marche militaire qui est plus présente dans la version totale de ces souliers. Il y a de l’absurde quand les chaussures frottent le sol. Et puis on s’identifie. La petite rouge indisciplinée, à la fin, peut être dérangeante, étrange. C’est La vallée de l’étrange théorisée par Masahiro Mori qui voit des humain.es s’identifier aux robots. 

 

Comment choisissez-vous vos chaussures ?

 

Justement, je navigue en pleine vallée dérangeante. Quand j’ai fait l’audition…

 

L’audition ?

Oui, je les écoute ! J’ai mis des chaussures neuves dans cet ensemble. Et bien, cela ne fonctionnait pas ! Il n’y avait pas le fantôme. Les chaussures de marche sont à moi, elles ont fait des kilomètres. Les petites chaussures rouges, c’est une voisine qui me les a données, elles appartenaient à l’une de ses filles. Chaque paire porte cet aspect narratif. Une santiag, des talons aiguilles ou des charentaises ne racontent pas la même histoire.

 

Cette œuvre est comme un spectacle, la scénographie nous invite à nous asseoir, et à regarder la performance. Quelle est votre relation au spectacle vivant ?

 

Je fais effectivement quelques performances. Récemment, j’ai créé et puis là, il y a un spectacle Bibilolo, c’est un opéra de chambre pour objets manipulés et clavier électronique sur une musique de Marc Monnet, qui a été joué à l’Opéra national d’Athènes, puis à Musica à Strasbourg notamment.

 

Visuel : Arno Fabre © Jean-Louis Carli _ MAIF

 

Au MAIF Social Club,

37 rue de Turenne,

Paris, 75003

Entrée libre. Informations pratiques.