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A Nantes, les statues prennent des vacances

par Laetitia Larralde
le 13.07.2023

Pour la douzième année, Le Voyage à Nantes réinvente sa ligne verte autour du thème de la statuaire et de sa place dans l’espace public. Une édition pleine de surprises !

Les statues des grands hommes, des muses et autres allégories font partie du paysage urbain, d’un quotidien que l’on regarde à peine tant on le connaît. On ne sait parfois même pas qui nous surveille du haut de son socle, figé dans le bronze ou la pierre, alors qu’à une époque la valeur de cette personne était telle qu’on a voulu conserver une trace de son passage. Car les statues représentent l’histoire de la ville, que l’on soit en adéquation ou non aujourd’hui avec les valeurs et les événements qu’elles représentent. En remettant ses statues en lumière, le Voyage à Nantes se réapproprie son passé et lui adjoint de nouveaux témoins de notre époque.

Libérer les statues

Les récentes histoires de déboulonnage de certaines statues nous ont montré que, contrairement à l’impression qu’elles donnent, les statues ne sont pas nécessairement éternelles. Ainsi, on retrouve les quatre allégories qui accompagnaient le monument à Adolphe Billault – dont la principale statue a été descendue suite à un changement de régime politique, puis fondue pendant la Seconde Guerre mondiale –  assises face au fleuve, contemplant leur destin de personnages secondaires qui leur a valu d’être sauvées. Elles ne sont pas les seules à avoir quitté leur rôle d’emblème solennel pour rejoindre les hommes dans leur quotidien et prendre une pause. Olivier Texier a imaginé des copies grandeur nature de quatre statues nantaises, deux militaires et deux allégories, assises à une terrasse ou sur un muret, débarrassées du poids de leur charge symbolique.

 

Dans cette même lignée de jeu avec la statuaire nantaise, Philippe Ramette s’attaque à sa propre statue, Éloge du pas de côté, œuvre pérenne arrivée avec l’édition 2018 du Voyage à Nantes. Il en crée une seconde, identique, qui quitte la place du Bouffay à la recherche d’un endroit où on ne lui attrapera plus le pied, poussant son socle de pierre. Elle s’éloignera de plus en plus, au rythme de quatre étapes tenues secrètes au cours de l’été. Dans la rue d’Orléans, les sculptures antiques dansent sur le rythme de Xu Zhen, en ligne derrière Athéna, formant une divinité aux mille bras. Christ, Statue de la Liberté, Poséidon ou Apollon, les figures classiques européennes glissent vers une autre culture, qui vu de côté devient très pop.

 

Voyage au centre de la ville

 

Comme chaque année, le parcours nous emmène dans des endroits différents de la ville. Cette année, il pousse les portes de lieux d’ordinaire fermés, permettant aux Nantais de continuer à découvrir l’intérieur de leur ville. Dans le cloître de la Maison de l’Immaculée par exemple, lieu de vie de prêtres âgés, la collection de masques de la maison Peignon, fournisseur de costumes pour bals masqués, opéras ou carnavals pendant 150 ans, est présentée pour la première fois au public dans sa totalité.

 

Dans la cour intérieure de l’hôtel de Briord et d’un groupe d’hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe siècles, Johan Creten et Maen Florin présentent des sculptures aux dimensions relativement modestes. L’Homme souffrant de Creten prend une autre dimension, une fois dans les murs d’un armateur. Les deux artistes sont présentés dans des lieux moins confidentiels : dans une serre du Jardin des plantes, La Mouche morte de Johan Creten gît, lascive, sur le dos, et Maen Florin a fait fleurir les bassins de la fontaine de la place Royale de ses créatures marines imaginaires en céramique.

 

Prolonger l’Histoire par la sculpture contemporaine

 

Sur la place du commerce fraîchement terminée, on découvre The Humans de Olaf Breuning, une série de six sculptures en marbre blanc qui seront pérennisées à la fin de l’été. Leur allure cartoonesque contraste avec leur air renfrogné, que l’artiste explique par l’insatisfaction constante de l’être humain face à sa condition. Au passage Sainte-Croix, Marion Verboom crée ses sculptures par accumulation de matières et de motifs. Elle puise autant dans les références archéologiques que dans les objets du quotidien pour ses totems et ses petites femmes assises en majesté.

 

Deux géants ont pris leurs quartiers dans les jardins de la ville. La déesse de pierre aux jambes interminables de Sanam Khatibi est tirée des tableaux de l’artiste. A l’ombre de la cathédrale, elle reçoit des offrandes de bois brûlé, en attendant de s’installer définitivement sur les bords de la Sèvre en septembre. L’Homme pressé de Thomas Houseago s’enfuit du cours Cambronne, la structure encore apparente et sa matière brute contrastant avec la statue originale du Général Cambronne, aux finis réalistes classiques.

 

Relire l’Histoire

 

Pour la troisième édition de la biennale Expression(s) décoloniale(s), le musée d’histoire de Nantes a invité l’artiste Barthélémy Toguo et l’historien François Wassouni, tous deux camerounais, pour nous proposer une grille de lecture différente de ses collections en lien avec l’esclavage et la traite. En effet, tous ces objets et documents sont issus de ceux à qui profitait ce commerce et donnent une vision partielle et orientée de la réalité historique. En les confrontant aux conséquences actuelles de la traite, les œuvres de Barthélémy Toguo et de ses cinq invités, accompagnées des textes de François Wassouni, créent des connexions à l’échelle mondiale pour dessiner une histoire commune débarrassée du biais de la vision coloniale.

 

A la HAB Galerie, on retrouve Barthélémy Toguo pour une exposition personnelle. On peut y admirer une sélection d’œuvres monumentales et emblématiques de son travail, tel que Road to Exile, bateau rempli de sacs de tissus africains entouré de centaines de bouteilles vides, ainsi que des œuvres plus anciennes et intimes. Son œuvre, fortement engagée sur des questions telles que la migration, le racisme ou la conscience écologique, se déploie sur différents supports avec nuance et sensibilité. On découvre également Bandjoun Station, le centre d’art / musée / résidence d’artistes / culture de café créé par l’artiste au Cameroun, telle une œuvre d’art totale, à l’échelle de la société.

 

Le parcours 2023 du Voyage à Nantes est encore une fois très riche et porté par une thématique forte et ludique. Une belle édition qui renouvelle notre regard sur Nantes, son art, son architecture et son histoire.

Le Voyage à Nantes
Du 1er juillet au 03 septembre 2023

 

Visuels : 1- Le Voyage à Nantes, Xu Zhen, European Thousand-Arms Classical Sculpture, 2014, Produced by MadeIn Company © Thomas Fuesser, Long Museum / 2- Olivier Texier, Le Temps d’une Pause, Général Cambronne, Terrasse de la Cigale © Martin Argyroglo – LVAN / 3- Johan Creten, La Mouche morte, Jardin des plantes, Le Voyage à Nantes 2023 © Martin argyroglo / 4- Philippe Ramette, Éloge du déplacement © Martin Argyroglo – LVAN / 5- Barthélémy Toguo, Habiter la Terre, vue de l’exposition, HAB Galerie, Le Voyage à Nantes © Martin Argyroglo – LVAN