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Le Festival du cinéma israélien à Paris : « Hila» ou une mère face à ses démons

par Hannah Starman
24.03.2024

Du 18 au 26 mars 2024, Majestic Passy accueille le Festival du cinéma israélien à Paris. La programmation de cette 24ème édition réunit vingt-sept films, dont sept long-métrages représentatifs des multiples réalités de la société israélienne. Une dernière projection de Hila est prévue le 26 mars à 16h30.

Hila (Jade Daiches Weeks) est mère célibataire d’une petite fille de sept ans, Naomi (Ayala Peleg). Elle est obsédée par sa passion pour Shaul (Yaakov Zada-Daniel), homme marié, auteur à succès et père de Naomi, dont il ignore l’existence. Un jour, Shaul revient en Israël avec sa famille après des années passées à l’étranger. Hila cherche à lui parler, le poursuit, l’appelle, mais Shaul l’évite. Entre les souvenirs du passé et les désirs de l’avenir, Hila plonge dans un gouffre de douleur et d’angoisse qui l’empêche de donner sa chance à Michael (Pini Tavger), l’attentionné et talentueux instituteur de sa fille.

 

 

Le film ouvre sur une étreinte entre Hila et Shaul surjouée à souhait. On respire mieux quand on comprend qu’il s’agit d’un rêve, mais les flashbacks qui racontent leur brève histoire passionnelle tout le long du film, ne sont pas plus convaincants. Les deux protagonistes ne semblent partager aucune chimie, ni affection, ni tendresse qui justifierait l’ébranlement sur lequel repose le film et même Jade Daiches Weeks dans le rôle de Hila n’exprime aucune passion dans les scènes supposément torrides. En revanche, les mots et les gestes échangés entre Hila et Michael expriment une tension timide et sincère, d’autant plus qu’ils sont observés par le regard attentif et plein d’espoir de la petite Naomi.

 

Interprété par Ayala Peleg, une jeune actrice remarquable, Naomi est une enfant au sourire désarmant, sage, attachante et trop mature pour son âge. Du haut de ses sept ans, elle cherche à protéger et à rassurer sa mère, désemparée par son amour inconsolable, même s’il lui arrive de la tacler, toujours avec douceur : « Maman, parfois, j’ai l’impression que tu ne fais pas attention à moi. » Le rapport mère-fille est un sujet récurrent dans l’œuvre de la réalisatrice Michal Bat-Adam, qui l’aborde dès son deuxième long-métrage intitulé Ma Mère (1980).

 

 

Dans Hila, Bat-Adam brosse avec beaucoup de finesse l’intensité du lien entre Hila et Naomi. La relation entre la mère et la fille – tendre, aimante, imparfaite et maladroite – est indiscutablement l’élément le plus fort et le plus convaincant du film. Les scènes entre Hila et Naomi sont éloquentes, mais on regrette la présence envahissante de flashbacks explicatifs. On comprend sans grand effort que Hila a construit sa relation avec Naomi contre sa propre enfance et que les traumatismes qui l’habitent expliquent son attrait viscéral pour des personnes et des relations toxiques.

 

Malgré un ou deux moments hilarants – le père de Hila qui commande au serveur une escalope pour son chien en lui disant que lui-même mangera les restes – le film aurait gagné en clarté et puissance si le temps dédié à l’explication du passé à travers des flashbacks répétés et des discours explicites du genre « chaque enfant a une boîte que sa mère remplit. Une mère absente la laisse vide et personne ne peut remplir ce vide », aurait été investi dans la façon dont Hila gère ce vide par rapport à sa fille. C’est dommage que la réalisatrice n’ait pas fait davantage confiance à l’intelligence de ses spectateurs.

 

Visuels : ©Yoav Kosh