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Katia Bayer nous parle du Festival et du site « Format Court»

par Yaël Hirsch
17.04.2024

Avec Florence Loiret Caille pour marraine, le festival Format Court arrive pour une 5ᵉ édition au Studio des Ursulines du 25 au 28 avril prochain. Katia Bayer fondatrice du festival et du magazine du même nom qui célèbre ses 15 ans, nous en dit plus. Elle nous parle de sa programmation, mais aussi de l’état du court-métrage en France.

Le site Format Court a 15 ans : combien d’articles ? Savez vous aujourd’hui qui sont les fans de courts métrages et où ils se retrouvent ?

Le site recense près de 5000 articles, de tous genres : actualités, critiques, fiches techniques, interviews, reportages, dossiers, sorties DVD. Je dirais que les fans de courts sont de manière générale des cinéphiles, des étudiants, des autodidactes ou des gens du métier, désireux d’en savoir plus sur les nouveaux films et auteurs. Ils ont à coeur de suivre l’actualité des festivals, de disposer d’éléments critiques et d’en savoir plus sur les professionnels du moment. A vrai dire, je ne pense pas qu’on touche seulement les fans du court, d’abord parce qu’on s’intéresse de temps à autre à des premiers longs mais aussi parce qu’on va parler aussi des gens qui font des allers-retours entre courts et longs, comme Guillaume Brac ou Sébastien Betbeder. On chronique aussi des sorties de DVD de longs qui comprennent un ou plusieurs bonus courts. C’est le cas récemment de Vincent doit mourir de Stephan Castang, qu’on connait depuis longtemps via ses courts. Sur le site, on parlera du long mais aussi de Finale, un court qu’il a fait en 2009 et qui avait très bien marché en festival. Peu de médias traitent de ces courts qui sont bien entendu des films et qui souvent laissent deviner une personnalité et un style de cinéma.

Nos interviews, assez longues, sont très lues. On a des retours à leur sujet car même si on est sur le web, on donne largement la parole aux réalisateurs et aux comédiens. J’ai fait récemment un entretien avec Anthony Bajon qui est passé à la réalisation. Il a fait un court très personnel et développe actuellement un long avec Karim Leklou. L’article est sorti juste avant les César pour lequel Chien de la casse était nommé. Le sujet a eu une audience incroyable. Certaines personnes du court et du long savaient qu’il était passé à la réalisation, mais le grand public, qu’on ne touche pas forcément, l’ignorait. De nombreux internautes sont tombés de cette manière sur notre site. Pareil avec Raphaël Quenard qui a fait énormément de courts et qui est passé à la co-réalisation avec Hugo David sur un court qui s’appelle L’acteur ou la surprenante vertu de l’incompréhension. Le film était en lice au César du court-métrage documentaire. Au vu de sa popularité, les gens s’intéressent à ses débuts, à son actualité et du coup, découvrent notre travail. Aujourd’hui, avec le net, les réseaux, les gens qu’on interviewe mais aussi nos différents événements, on va toucher des publics très différents, allant d’un fan de comédien à un étudiant désireux de connaître les producteurs en vue. Le public change et se renouvelle, c’est une bonne chose. Et en parallèle, on retrouve les mêmes gens depuis le début, cela veut dire qu’on est aussi un repère pour eux et ça, pour les critiques, c’est motivant.

Vous avez étendu vos contenus aux premiers longs : quel objectif et quels succès ?

Il y a quelques années, au moment des annonces des sélections de Cannes, Berlin, Venise ou Locarno, je me suis rendue compte qu’on avait repéré énormément de réalisateurs sélectionnés avec leurs premiers longs. Cela ne concernait pas que les Français, loin de là. Bien sûr, on n’est pas les seuls, on fait partie de ce noyau dur qui identifie, soutient, accompagne les nouveaux auteurs. Via du rédactionnel et/ou une projection, le festival, nos After Short, on a évoqué ou accueilli effectivement beaucoup de monde. A un moment, on retrouve dans les festivals de catégorie A des gens comme Emmanuel Marre, Xavier Legrand, Uda Benyamina, Delphine Girard, Ali Asgari, Giacomo Abbruzzese, Alice Diop, Cristèle Alves Meira, Valentina Maurel, Léa Myisus, Léopold Legrand, Yassine Qnia, Lise Akoka et Romane Guéret…Ils sont tous passés par Format Court. Il y a quelques jours, la sélection de Cannes est tombée. Si la presse et les cinéphiles s’intéressent aux grands noms, on va regarder la liste d’une autre manière. Ce qui m’attire par exemple, c’est le nom de Magnus van Horn, un jeune cinéaste suédois, passé au long, ayant étudié en Pologne. On a parlé de deux des ses courts en 2010 et 2012. Et on a aussi mis en avant certains réalisateurs et réalisatrices de premiers films sélectionnés cette année comme Agathe Riedinger (qui avait réalisé un court génial J’attends Jupiter), Louise Courvoisier qu’on a accueillie à notre After Short Cannes quand elle avait gagné en 2019 le premier prix de la Cinéfondation avec son film d’école de la Fabrique à Lyon, Mano a mano ou encore Mo Harawe, un cinéaste somalien très talentueux qui a réalisé de nombreux courts dont le percutant Will My Parents Come to See Me, sélectionné à Berlin en 2022 et Grand prix international à Clermont en 2023. Cela concerne aussi quelqu’un comme Ariane Labed qui a fait un court drôlissime, Olla, qui était à la Quinzaine en 2019 et qui avait participé pendant le Covid à l’un de nos After Short autour des présélections aux César. La Semaine de la Critique, spécialisée dans les premiers longs, a annoncé aujourd’hui sa sélection. On a vu passer Saïd Hamich qui a été primé dans notre festival pour son court magnifique Le Départ. On connait aussi le travail de Jonathan Millet, Alexis Langlois et Leonardo van Dijl. L’ACID et la Quinzaine des cinéastes vont annoncer leurs sélections dans les prochains jours et je sais d’avance qu’on retrouvera des noms qu’on connaît.

Quand on rencontre des réalisateurs mais aussi des comédiens, des compositeurs, des producteurs, des techniciens qui travaillent sur des courts, on ne sait pas ce qu’ils feront par la suite. Certains, on les recroise. D’autre pas. Sur le moment, leurs films nous intéressent. Pour beaucoup de jeunes réalisateurs, il s’agit de la ou de l’une de leurs premières interviews. La parole est directe, intéressante. On ne sent pas de réponses toutes faites. Retrouver ces mêmes personnes des années plus tard quand ils passent au long, c’est chouette des deux côtés. Chacun sait ce que l’autre lui a apporté.

Pour nous, faire le lien entre le(s) court(s) et le long, c’est un travail critique pertinent, nécessaire. Les cinéastes ont en général de l’affection pour leurs débuts. Les critiques les interrogent rarement à ce sujet. Parler des courts comme du premier long, c’est s’intéresser à une filmographie qui pour moi ne se limite pas au long ou qui ne commence pas avec le long.

Malgré tout, le coeur de notre projet reste le soutien au court. Il y a déjà beaucoup de courts, il y a énormément de sorties de longs aussi. Nous sollicitons les distributeurs pour leur proposer de relayer les sorties, mais gardons l’étiquette « court-métrage ». J’aimerais accompagner plus de longs mais le temps nous manque. On verra ce qu’on pourra faire avec l’édition de Cannes cette année. Si nous n’arrivons pas à parler suffisamment des films, on fera au moins un After Short autour des premiers longs car ces cinéastes ont besoin de visibilité. Le premier long reste, malgré l’effet incroyable de Cannes, un format encore fragile.

Si vous deviez donner un conseil à un jeune critique peu habitué encore à voir et à écrire sur des courts métrages, quels conseils donneriez vous ?

Aller en festival, venir au nôtre (25-28 avril au Studio des Ursulines, c’est bientôt !), voir des films sur le net, s’intéresser aux filmographies entières, assister aux rétrospectives, écrire tout en sachant que son lectorat n’aura pas forcément la possibilité de voir le film décrit en entier (au mieux un extrait ou une bande-annonce), que le court reste encore peu médiatisé, que le regard critique est fondamental pour une équipe. Rester humble aussi, s’intéresser aux grands comme aux festivals émergents, ne pas aller non plus trop vite au nom de la concurrence entre critiques et médias.

Format Court, le festival,  ne fait que croître : + 900 films envoyés cette année. Combien êtes-vous pour les voir ?

Cette année, on est passé par une plateforme payante : FilmFest. Le montant pour inscrire son film était de 2,5€. La réputation de la plateforme et j’ose espérer le succès grandissant du festival nous a permis de gagner en visibilité. Les deux dernières années, nous recevions +-500 films. Cette année, on s’attendait à en voir entre 600 et 700. On en a reçu 913 en 2 mois. On était au départ 6 programmateurs, on a eu besoin de renfort. 9 personnes au total ont visionné les films. On en a retenu 19. On se connaît de plus en plus entre programmateurs, on accueille aussi des regards neufs comme ceux de 2 de nos jurés étudiants de l’an passé. On va s’intéresser à des films qui ont beaucoup tourné mais aussi à des auto-productions, à des films fragiles. Chaque séance est accompagnée de rencontres avec les équipes, cela concerne la compétition mais aussi les thématiques.

Nous organisons une rencontre avec Florence Loiret Caille, notre nouvelle marraine, le jour de l’ouverture, le 25 avril. Elle a fait ses débuts, à 17 ans, avec Eric Zoncka sur un film qui s’appelle Seule et qu’on montrera en 35 mm. Pour la deuxième année consécutive, nous programmons une séance Ville de Paris où l’on attend énormément d’équipes dont Jeanne Herry qui viendra présenter son seul court-métrage (Marcher, un film avec Miou-Miou et Grégory Gadebois) et une séance consacrée au festival de Venise où on accueillera la conseillère courts du festival et des cinéastes étrangers. Ces films sont essentiels en plus de la compétition. Ils forment un tout. C’est important pour moi que le festival ne se résume pas aux enjeux d’une compétition. Une fois la programmation établie, voir ces films sur grand écrans et enfin rencontrer les gens qui sont à leur origine reste quand même un sacré moment, après tous ces mois de visionnage et de débat !

Format Court, c’est aussi un ensemble de projections, réunions et événements autour du cinéma : quel est le point commun de tous ces événements ?

Le point commun, c’est évidemment le partage. On y revient toujours. En tant que critiques, on prend le temps d’interviewer, de se documenter, de chercher le bon visuel, de publier l’info, de toucher un public. Nous, à notre échelle, on soutient la relève, on l’interroge, on diffuse ses films, on communique, on fait connaître, on donne des conseils. Un média sur le court, ça ne suffit pas. Il lui faut des événements. Inviter les pros, les mettre en contact avec des étudiants, se renouveler, continuer à montrer des films, ça participe à un effort démarré il y a 15 ans : l’envie de transmettre, de donner des clés et d’accroître sa connaissance Pour les autres mais aussi pour nous-mêmes.

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