En salles le 7 mai prochain, De mauvaise foi est une adaptation du roman Les pieuses combines de Réginald de Thomas Hervouët. Avec Pascal Demolon et Philippe Duquesne en tête d’affiche, le film s’annonce comme une bonne partie de rigolade.
Si vous avez aimé Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu, De mauvaise foi risque aussi de vous séduire. Un notaire tout droit sorti du siècle dernier doit à tout prix sauver son château en ruines et empêcher sa fille d’épouser un arrogant golden boy. Coup de théâtre : une comtesse fortunée, en fin de vie, promet son héritage à un jeune artiste, aussi bohème que miséreux. Mais pour que cette aubaine devienne réalité, encore faut-il que l’héritier accepte de se convertir au catholicisme… et que la fiancée tombe sous son charme.
Mariage arrangé, héritage, château… dans son nouveau long-métrage, Albéric Saint-Martin porte un regard caustique sur les mœurs français catholiques. D’un humour fin et mesuré, le réalisateur s’amuse à confronter les traditions de la vieille France aux réalités contemporaines. Entre la vision profondément patriarcale du mariage et la condition posée pour l’héritage, les plus grands clichés de la religion catholique sont ouvertement traités, de manière ironique et autodérisoire. Pour ce faire, le film est en partie tourné à Paray-le-Monial, repère spirituel pour bon nombre de pratiquants.
Avec justesse, Albéric Saint-Martin dépeint les contradictions d’un milieu où les apparences et les convenances priment sur la sincérité des sentiments.
À l’affiche, le casting interpelle. Pascal Demolon (Fiasco, Five) et Philippe Duquesne (Bienvenue chez les Ch’tis, Les Deschiens) illuminent l’écran en duo comique, qui multiplie les manigances pour parvenir aux fins de Réginald. Leurs aventures s’enchaînent à travers une succession de situations rocambolesques, de quiproquos et de dialogues mordants. Pourtant, dès les premières minutes, le dénouement ne fait guère de doute. On suit l’intrigue tout en ayant à l’esprit que la fin n’est rien de plus qu’une évidence. Les rebondissements, rares ou prévisibles, peinent à maintenir une tension narrative forte. Si certaines scènes provoquent des rires, d’autres sombrent dans le cliché, accentuées par un jeu d’acteur parfois forcé. Malgré ses quelques faiblesses, De mauvaise foi remplit, en toute bonne foi, sa mission de comédie agréable à savourer en famille.
Visuel : © Saje Distribution