Tiago Rodrigues : « Rechercher les mots ensemble »

« Un moment de fête »

L’affiche annonce la couleur : des nuages aux couleurs pop, et pendant l’attente, on pouvait entendre des chants d’oiseaux et un cours d’eau. Des symboles qui rappellent le printemps plutôt qu’une canicule annoncée pour cet été. La langue invitée cette année, l’espagnol, contribuera sans aucun doute à l’ambiance caliente. Cependant, Avignon met le cap à l’ultra sud sans pour autant contraindre sa programmation à ce seul thème.

« Rechercher les mots ensemble »

Le festival se déroulera dans 21 lieux et 15 communes. Le cœur de la programmation sera composé de 37 projets artistiques : 35 spectacles et deux expositions. 1 205 000 places payantes seront disponibles.

Ces chiffres témoignent d’une évolution : deux jours de plus, mais une dizaine de spectacles de moins. Cela permet de réaliser des séries plus longues et d’avoir plus de places disponibles, soit environ 3 500 places par spectacle en moyenne. 83 % des spectacles de la 78e édition sont des créations, dont plus de la moitié seront présentées en première mondiale à Avignon. La parité est également à l’honneur : 19 femmes et 19 hommes mettront en scène des formes variées, avec 51 % de théâtre et 49 % de danse et performance.

« Un trésor transmis à travers les temps »

Cette 78e édition s’inscrit dans la lignée de la 77e qui avait remis la performance et la création au centre du jeu. En guise d’ouverture, Angelica Liddell s’emparera de la cour d’honneur avec « DÄMON El funeral de Bergman ». La seconde cour d’honneur sera dédiée au théâtre : la polonaise Marta Gormicka présentera « Mothers » et la dernière signera le grand retour de Krzysztof Warlikowski avec « Elizabeth Costello. Sept leçons et cinq contes moraux ».

Tiago Rodrigues et Boris Charmatz, complices artistiques

Tiago Rodrigues a invité Boris Charmatz à l’accompagner sur la programmation en tant qu’« artiste complice ». Le chorégraphe va créer un atelier de transmission : « Cercles ». Charmatz reprendra par ailleurs « Liberté Cathédrale », qui nous avait tant déçues à la Biennale de la danse de Lyon, il faudra voir si le passage au plein air de cette première œuvre du chorégraphe en tant que directeur du Wuppertal retrouve de la cohérence. À la FabricA, le public pourra plonger pendant sept heures dans la mémoire de « Café Muller » de Pina Bausch. Lola Arias, dont Tiago Rodrigues suit le travail depuis longtemps, sera à l’Opéra avec « Los dias afuera ».

Le directeur du festival à la carrière Boulbon

Tiago Rodrigues créera pour la carrière Boulbon, lieu mythique rouvert l’année dernière, « Hécube, Pas Hécube », une pièce pour la troupe de la Comédie-Française. Le compagnonnage entre le festival et Gwenaël Morin se poursuit avec une variation libre du roman épique de Cervantes, « Quichotte », au jardin de la rue de Mons.

Des artistes fidèles et des découvertes

Le public retrouvera avec plaisir, et pour la première fois à Avignon, Mohamed El Katib et sa « Vie secrète des vieux », ou encore la géniale Lorraine de Sagazan et son « Léviathan », ainsi que des artistes récemment découverts, comme la chorégraphe du peuple, Tamara Cubas. Fanny de Chaillé proposera un spectacle nocturne, à 23h59, rassemblant des élèves comédiens de la Manufacture de Lausanne.

Carolina Guiela Ngueyn, La Ribot, Baro d’Evel…

Carolina Guiela Ngueyn revient au festival avec « Lacrima ». La Ribot s’emparera en première mondiale au Cloître des Célestins avec « Juana ficcion ». Baro d’Evel est pour la première fois à Avignon pour un mélange de clowns, acrobates et céramistes dans la Cour du lycée Saint-Joseph, ce sera « Qui son ? » ou encore le très chic Noé Soulier avec « Close Up » . Ce festival sera l’occasion de découvrir de nombreux et nombreuses artistes jamais vu.e.s en France. Yinka Esi Graves, Inês Barahona, ou encore Chela de Ferrari et sa version de « La mouette »… nous irons voir, on vous racontera !

Et comme toujours, les « Vives le sujet ! », devenant cette année, « Vive le sujet ! Tentatives » dans le jardin de la vierge du Lycée Saint-Joseph, et les lectures France Culture au Musée Calvet et celles de « Ça va ça le monde » avec RFI…

Un concert de clôture avec Sílvia Pérez Cruz

Le festival se terminera, comme le veut la tradition, par un concert, en collaboration, pour la première fois, avec Les Suds à Arles, de Sílvia Pérez Cruz.

Une ouverture progressive

La billetterie en ligne ouvrira le 6 avril à 13h. Les billets seront également disponibles au Cloître Saint-Louis, dans les Fnac et au guichet du Cloître à partir du 24 juin. Des cartes de réduction sont mises en vente au prix de 1, 20 ou 25 euros. Pendant le festival, une billetterie ouvre sur chaque lieu une heure avant la représentation.