Chaque année, la cérémonie des César met à l’honneur les talents les plus prometteurs du cinéma français. À travers le projet des Révélations, l’Académie célèbre ces jeunes actrices et acteurs qui ont marqué l’année par leur performance et qui incarneront le cinéma de demain. Parmi les 32 artistes sélectionnés, 7 se distinguent particulièrement… place aux portraits !
Primée pour son rôle marquant dans Quitter la nuit, Selma Alaoui incarne une femme forte et résiliante, traversant une épreuve de vie particulièrement bouleversante. Ce film poignant explore les répercussions d’une agression dans l’intimité de trois personnages : la victime, l’agresseur et le témoin. Selma prête à son personnage une retenue émouvante et une puissance silencieuse qui transcendent l’écran.
Avec un parcours mêlant lettres classiques et formation théâtrale à l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle de Bruxelles (INSAS), Selma Alaoui s’est forgée une carrière éclectique entre théâtre et cinéma. Collaborant avec des réalisateurs comme les frères Dardenne et Vincent Lannoo, elle est également metteuse en scène reconnue, cofondatrice de la compagnie Mariedl. Son rôle dans Quitter la nuit confirme son statut d’actrice capable de toucher un large public avec justesse et profondeur.
Révélée dans Diamant brut, Malou Khebizi incarne Liane, une jeune influenceuse de 19 ans, téméraire et désespérément en quête d’amour et de reconnaissance. Ce premier rôle pour Malou est une performance pleine de nuances, dans laquelle elle transcende les clichés pour donner vie à un personnage complexe et viscéral. À travers Liane, le film aborde des thèmes puissants comme le privilège de la beauté et la quête de visibilité dans une société qui invisibilise certaines femmes.
Originaire d’un petit village du sud de la France, Malou Khebizi a commencé le théâtre pour surmonter sa timidité. Ce qui n’était qu’un défi personnel s’est rapidement transformé en passion, puis en vocation. Dans une interview, elle évoque son lien profond avec son personnage Liane, qu’elle considère comme son « alter-ego ». Son interprétation dans Diamant brut est à la fois une révélation et une promesse pour l’avenir.
Dans Sur un fil, Aloïse Sauvage incarne Jo, une jeune artiste de cirque de rue qui découvre l’univers des clowns hospitaliers. Plongée dans un monde où l’humour et la tendresse côtoient la souffrance, Jo se lie d’amitié avec un enfant malade, dans une histoire bouleversante où l’émotion est au cœur du récit.
Aloïse Sauvage n’est pas une simple actrice : elle est une artiste aux multiples facettes. Née en 1992 en Seine-et-Marne, elle grandit en cultivant sa passion pour la musique, le cirque et la danse. Après des études à l’Académie Fratellini en spécialité « acro-danse », elle se fait remarquer au cinéma dans 120 battements par minute en 2017. En parallèle, elle entame une carrière musicale marquée par un style hybride entre rap, slam et chanson française, avec des textes engagés sur des thèmes comme l’homophobie, le féminisme et la liberté. Son parcours artistique atypique et son énergie scénique lui valent d’être nommée aux Victoires de la Musique en 2020.
Avec Sur un fil, Aloïse Sauvage trouve un rôle à la mesure de son intensité et de son engagement. Jo, comme elle, est une battante qui utilise son art pour faire passer des émotions, un écho direct à son propre parcours. Ce premier rôle principal au cinéma marque une nouvelle étape dans sa carrière et confirme qu’elle est une voix essentielle de sa génération.
Avec son rôle dans Making Of – Le monde merveilleux du cinéma, Stefan Crepon incarne un jeune figurant qui se retrouve plongé au cœur du chaos d’un tournage où tout déraille. Alors que le réalisateur Simon se débat avec des financiers absents et une équipe à cran, son seul allié est ce figurant à qui il confie la réalisation du making of. Un rôle où le regard et la subtilité priment, et qui révèle une nouvelle facette du talent de Stefan Crepon.
Né en 1996, il fait ses débuts à la télévision dans Famille d’accueil avant de rejoindre le Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Il se fait remarquer par Cédric Kahn dans La Prière et enchaîne avec des rôles marquants dans Le Bureau des légendes et Lupin. Son talent éclate au cinéma avec des prestations remarquées dans Les Promesses de Peter von Kant ou encore Drone.
Stefan Crepon a cette capacité rare à s’imposer avec discrétion. Il joue souvent des personnages en retrait, mais dont la présence est essentielle. En 2023, il est nommé au César du meilleur espoir masculin, une reconnaissance méritée pour cet acteur en pleine ascension. Avec Making Of, il s’affirme comme un comédien à suivre de très près.
À seulement 18 ans, Malik Frikah s’impose comme l’un des jeunes espoirs les plus prometteurs du cinéma français. Dans L’Amour ouf, il incarne Clotaire adolescent, un jeune rebelle du nord de la France des années 1980, qui se transforme en criminel avant de tout faire pour reconquérir son amour de jeunesse, Jackie. Ce rôle intense et complexe, où il partage l’affiche avec François Civil (qui joue Clotaire adulte), marque un tournant dans sa jeune carrière.
Ancien champion de breakdance, Malik Frikah s’est rapidement tourné vers le cinéma après avoir assisté à un casting : « J’ai dit à ma mère : « J’arrête la danse, ce sera le cinéma et rien d’autre !» En 2022, il décroche un rôle dans Apaches de Romain Quirot, puis passe un casting pour un long métrage signé Gilles Lellouche. Décrit comme une « comédie musicale ultraviolente ». L’Amour ouf représente un véritable défi physique et émotionnel pour l’acteur, qui a suivi quatre mois de préparation intensive avant le tournage.
Malik Frikah impressionne par sa maturité et son engagement. Pour lui, Clotaire n’est pas juste un adolescent en colère : « Mon but était de défendre une vision différente de l’adolescence ». Son ambition est claire : explorer un large éventail de rôles et s’imposer comme une figure incontournable du cinéma français.
Connu du grand public pour son rôle de Wilfried dans la saga Les Tuche, Pierre Lottin prouve qu’il est un acteur bien plus nuancé qu’il n’y paraît avec En fanfare. Il y interprète Jimmy, un employé de cantine scolaire passionné de musique, qui découvre qu’il a un frère, Thibaut, chef d’orchestre international. Malgré tout ce qui les sépare, leur amour commun pour la musique va les rapprocher et bouleverser leurs vies.
Pierre Lottin fait ses premiers pas dans des courts métrages au milieu des années 2000 avant de se faire remarquer dans Johnny de Bruno Ballouard. Il enchaîne ensuite avec Monsieur Bête, une web-série qu’il co-réalise en 2010. Mais c’est en 2011 qu’il gagne en notoriété avec son rôle dans Les Tuche, qu’il reprend dans toutes les suites de la comédie populaire.
Loin de se cantonner à la comédie, il explore des rôles plus profonds, notamment dans la mini-série De Grâce pour Arte en 2022. Avec En fanfare, il prouve une nouvelle fois qu’il peut émouvoir autant qu’il peut faire rire, dans un film où la musique sert de lien puissant entre deux frères que tout semble opposer.
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