Dans un communiqué au ton grave, Galin Stoev officialise son départ du Théâtre de la Cité – CDN de Toulouse Occitanie. Les phrases sont fortes, les mots claquent. Entre anaphore et chiffres, Galin Stoev souligne la difficulté de diriger une structure culturelle, tant d’un point de vue budgétaire et politique, que moral. Ce changement de direction, annoncé pour 2026, est un appel d’urgence.
Dès les premières lignes, le ton est donné. Galin Stoev dresse un bilan clair de son action à la tête du Théâtre de la Cité, avant de marquer une rupture nette : « Aujourd’hui », répété trois fois, comme un signal d’alarme. Aujourd’hui, les financements publics s’effondrent. Aujourd’hui, des projets doivent être abandonnés. Aujourd’hui, l’incertitude domine.
Dans un texte fort, où la lucidité et l’émotion se côtoient, il évoque la difficulté morale et émotionnelle de réinventer son projet encore et encore, face à des contraintes toujours plus lourdes. Plus encore, c’est la « morosité généralisée » qui est soulignée et créée par un contexte qui pèse autant sur la création que sur les motivations des artistes.
Alors que les coupes budgétaires sont sans pareil, le total des restrictions ont mené à un déficit de 470 000 euros pour le Théâtre de la Cité dès 2025.
Résultat : des projets sacrifiés, dont l’annulation de La Biennale – festival international des arts vivants – et de plusieurs collaborations locales.
Mais au-delà des chiffres, c’est le théâtre public en général qui est en danger : « Le problème n’est pas seulement financier », souligne Galin Stoev. Il évoque un glissement progressif vers une logique d’autofinancement et d’adaptation aux exigences économiques, au détriment de l’expérimentation et de la recherche artistique.
Dans ce contexte, Galin Stoev choisit de passer le relais. Il annonce son départ pour l’été 2026, afin de laisser place à une nouvelle direction et à une autre manière de concevoir le théâtre dans ce cadre contraint. Son communiqué est une décision prise en conscience et en responsabilité.
De ce cas particulier aux résonances collectives, une question demeure : quels futurs pour les centres dramatiques nationaux et pour la culture dans les années à venir ?
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