Le Pop Women Festival, un week-end sorore, plein d’espoirs et de luttes

La fête et le rassemblement : contre-culture et contre-pouvoir

Il n’y a pas de doute : le Pop Women Festival est un écrin où la fête est vectrice de résistance, de luttes et d’espoir. L’effervescence créée par ces rencontres apporte un élan d’activisme, de féminisme et de bataille culturelle hors norme. 

Ce vendredi, entre une table-ronde sur la philosophie qui nous apprend des nouveaux termes et nous souligne la nécessité de la vulgarisation et de la réappropriation des sujets élitistes, une conférence autour de l’adolescence qui souligne les constructions sociales et systémiques intégrées, une rencontre autour de la colère qui nous donne encourage à laisser nos colères se conjuguer et exploser, ou encore une discussion concernant les violence(s) et la justice, la programmation était un juste mélange d’instruction, de dynamique, de reconstruction d’une boîte à d’outils pour une lutte féministe intersectionnelle.  

La puissance avec laquelle on repart du Cellier, lieu d’accueil du festival, est célébrée et soulignée par les artistes sur leurs réseaux : « C’est tellement doux et réparateur de se sentir entourée de personnes qui partagent les mêmes valeurs et le même combat » (@ba.correction), « on se sentait comme à la maison » (@audemermilliod), « un week-end sorore, fait de rencontres, de joie, de rires… à réfléchir, à parler de nos luttes, à nous nourrir les unes des autres… » (@aurel.bv1). 

Très clairement, ce rendez-vous a permis à tous.tes, et surtout à toutes, d’élargir ses systèmes de pensée, de se sentir entourées, comprises et soutenues, tout en cultivant un espoir collectif où colère, légèreté, amour et réflexions se conjuguent et s’élèvent. 

La sémantique : lieu de luttes et de résistances

À travers les différentes table-rondes, il semblerait qu’un lieu de lutte pérenne n’est autre que le langage. Pour cette journée du vendredi, un glossaire s’érige déjà dans nos notes et ne demande qu’à être complété et enrichi. 

Lors du Pop philosophie, Blanche Leridon, autrice de Le Château de mes sœurs, souligne l’absence de terme populaire pour définir les fratries de sœurs, où même de frères et sœurs, elle met ainsi les termes d’adelphité et de sororie mis en avant. La sororie est le terme à employer pour désigner un ensemble de sœurs d’une même famille, tandis que l’adelphité indique le lien de parenté d’enfants nés des mêmes parents. Ce mot date par ailleurs du Ier siècle et ne demande qu’à être popularisé et réintégrer dans notre langage. 

Puisqu’en effet, comme nombre de terminologies, ces mots existaient déjà, mais ont simplement été écartées par l’Académie française. 

C’est également le cas de « philosophesses » nous précise Léa Waterhouse, autrice du livre Philosophesses et autres outsiders de la pensée, dont la sortie est prévue le 17 avril aux éditions Dalva. Ce nom commun existait au Moyen-âge pour désigner les femmes philosophes, mais dans les mouvements de restrictions et de répression sociales, c’est la sémantique qui silencie et invisibilise ainsi les femmes, dans un processus de violences systémiques et insidieuses. Autrice en est un exemple flagrant, ce terme, réhabilité par Aurore Evain, existait également déjà au Moyen Âge, et a valu nombre de débats avant d’être accepté et pas seulement perçu comme une lubie féministe.

Alors, on est ressorti.es avec une multitude de pistes de réflexions, un immense nouveau répertoire de personnes à suivre et à soutenir et, une folle envie de revenir l’année prochaine !

Vous pouvez retrouver sur le site du Pop Women Festival toutes les personnes qui ont été invitées afin de suivre ces formidables artistes, philosophesses, autrices… Et vous pouvez également aller jeter un œil au glossaire de La Déferlante afin de s’inscrire, ensemble dans une lutte sémantique !