À l’occasion du Festival Everybody, le Carreau du Temple revêt ses couleurs de fête : le rose, le jaune ou encore le bleu sont à l’honneur. Dans cet espace, et tout particulièrement lors de ce festival, c’est le corps sous toutes ses formes, ses fluidités et ses mouvements qui est mis à l’honneur ! Au cœur de cette ambiance festive et colorée, la douceur de l’inclusivité et du bien-être transparaît.
Quoi de mieux que le spectacle, la fête et la danse pour célébrer le corps tout en résistant ? Le Carreau du Temple l’a bien compris et nous offre une atmosphère dans laquelle la sécurité et la joie sont de mises au cœur de ces moments partagés.
Derrière les pas de danses échangés et la joie de se retrouver, ces quelques jours sont une ode à l’inclusivité, à la bienveillance et au respect de tous.tes. Plus que jamais, il est nécessaire de trouver un espace pour se déhancher loin des carcans sociaux, dans une fluidité de corps, de genres et d’âges.
Pour cette soirée d’ouverture, c’est Figuring Age qui ouvre le bal. Pendant une heure, une petite quarantaine de personnes assiste à une performance théâtrale-dansée, de la chorégraphe-danseuse Boglárka Börscsök. La prouesse artistique de la performeuse hongroise remet de la délicatesse et de l’élégance dans les images de ces corps âgés que notre société a si souvent tendance à éclipser.
(par ici pour la critique !)
La soirée se poursuit dans une tout autre ambiance : exit le blanc et la difficulté du mouvement, bienvenue à l’arc en ciel de couleurs et au mouvement dans toutes ses contorsions. Le Cabaret de la Sirène à Barbe, venant de Dieppe, enflamme rapidement la salle. Drag-queens, danseur.euses, circasien.nes ou encore chanteur.euses proposent un spectacle des plus vivants et complet qui soit ! Derrière cette énergie flamboyante, ses blagues, ses maquillages et ses tenues plus époustouflantes les unes que les autres, la joyeuse équipe dresse un discours de lutte et de résistance qui se nourrit de colère, de blessures, mais par-dessus tout d’amour.
Parfois tellement estomaqué.es des performances qu’on en oublie d’applaudir, les textes et les tableaux mêlent quelques larmes aux rires qui résonnent avec une joie éclatante dans la salle.
Chapeau bas et merci à elleux ! Ce spectacle devrait être remboursé par la sécurité sociale pour la santé de toustes !
Pour finir, c’est sur le dancefloor que le Carreau du Temple propose de finir la soirée. Dans une fête où les corps se rassemblent et se conjuguent, l’énergie et la modernité de LA CREOLE, équipe de DJ et de danseur.euses installent une ambiance bouillante dans la grande halle où afro beats, zouk et électro se croisent.
Dans cette ambiance festive et safe, la danse semble être une voie.x d’émancipation et de liberté ! De nombreux ateliers de danse sont proposés en plus des spectacles, des performances et des ateliers. Danse en talons, voguing ou hip-hop, chacun.e trouve chaussure à son pied.
Isaïa Badaoui, membre du Ballet national de Marseille dirigé par le collectif La Horde, a animé un cours de voguing afin d’introduire l’ambiance du ball voguing de l’après-midi. Le voguing, danse née de l’oppression de la communauté noire et latino LGBTQIA+ aux États-Unis dans les années 1970, tient aujourd’hui une place majeure dans le secteur de la danse. Au cœur d’une compétition où les performances s’enchainent et se surpassent, les vogeur.euses habillé.es de rose, sont applaudi.es avec ferveur par un public, tout aussi rose, complètement soufflé des spins, des dips et de l’attitude charismatique et insolente des artistes qui se présentent avec assurance sur la scène.
La notion de safe place prend tout son sens dans ce festival où chacun.e se sourit et s’admire sans pour autant empiéter sur la sphère intime de l’autre. Le dispositif continu de l’association Safe Place propose un espace de bienveillance, de soutien et de sensibilisation. On peut également trouver dans cette grande halle, des lectures féministes et inclusives, un espace où discuter de sexualité et y faire des dépistages rapides ou encore des ateliers participatifs au sein desquels les corps et leurs transformations sont à l’honneur.
La sublimation des corps est elle aussi sur le devant de la scène avec un atelier où l’on peut se mettre des paillettes (@supercoolpaillettes), un autre où l’on peut se faire les ongles (@clapclap_nailsclub) et un espace détente avec de gros poufs où se reposer entre deux activités, spectacles et danses.
Si vous n’y êtes pas allé.es cette année, ne manquez pas le rendez-vous de l’année prochaine ! Nous, on a déjà hâte d’y être !!!
© Jean Decaux, La Sirène à Barbe
© Festival Everybody 2025©Le Carreau du Temple
© Camille Zingraff
©Festival Everybody 2025©Le Carreau du Temple