Alors que la fresque de 2h45 de Gilles Lellouche, sort en avant première dans 418 salle ce dimanche 13 octobre et débarque dans 600 salles mercredi 16 octobre, ni le budget alloué (32 millions !), ni le temps de tournage (5 mois), ni le casting de rêve ne sauve L’amour ouf d’une banalité folle.
L’amour ouf est l’adaptation du roman éponyme de Neville Thompson et raconte, dans le nord de la France des années 1980, l’amour addictif de deux jeunes gens que tout sépare. Jackie est l’élève studieuse, et Clotaire un gamin sensible, vif et inadapté, plein de violence. Leurs destins se croisent, malgré les cancans et c’est improbable et souvent très compliqué, mais c’est l’amour fou.
Gille Lellouche reproduit le coup de casting parfait qui nous avait embarqués dans Le Grand Bain. Au cœur d’une affiche absolument ouf, Adèle Exarchopoulos et François Civil (ainsi que Malik Frikah en Clotaire jeune), la volonté de quitter la comédie de potes pour entrer dans la grande fresque éternelle pêche par une immense faiblesse de scénario (pas facile de créer un West Side Story à la française quand on hésite entre épopée amoureuse et film de gangsters).
Et surtout par une mise en scène qui fonctionne comme une série de citations à des cinéastes que Gilles Lellouche admire (Scorcese, Cameron…) D’une référence à l’autre, on se perd, et surtout on perd en émotion, là où laisser simplement le talent des acteurs agir en situation permettrait de nous embarquer enfin dans le film. Bref, les 2h45 semblent très longues. Mais Lellouche conserve dans ce grand projet à la Cimino frenchy beaucoup de générosité. Et après l’excellente surprise du Grand Bain que nous apprécions de voir et même revoir, nous espérons fortement que le risque d’échec commercial qui semble poindre à l’horizon n’empêche pas l’acteur-réalisateur de nous proposer d’autres mondes et d’autres fictions.
L’amour ouf, de Gilles Lellouche, avec François Civil, Adèle Exarchopoulos, Mallory Wanecque, Malik Frikah, Alain Chabat, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Jean-Pascal Zadi, Élodie Bouchez, Karim Leklou, Raphaël Quenard, Anthony Bajon et Johann Dionnet
Visuel : © StudioCanal