Gaîté Lyrique : demain, 460 jeunes à la rue, et toujours rien
par Camille Zingraff12.03.2025
Demain, 460 personnes seront mises à la rue. Face à l’inaction, la mobilisation est la seule réponse possible.
Alors que la date d’expulsion des jeunes qui occupent la Gaîté Lyrique se compte désormais en heures (date fixée par le tribunal au jeudi 13 mars) : aucune solution d’hébergement n’a été proposée par la mairie de Paris. Victimes d’un système qui ne les prend pas en charge et qui se détourne de leurs situations, ces jeunes se retrouvent aussi victimes d’une invisibilisation et d’un mutisme de la part de la mairie et de l’État.
13 mars : fin du compte-à-rebours
Depuis le 26 février, les équipes de la Gaîté Lyrique se sont officiellement retirées, forçant la ville de Paris et/ou le gouvernement à assumer leur responsabilité. Néanmoins, depuis rien n’a vraiment changé et aucune autre mesure n’a été mise en place.
Dans le silence assourdissant des politiques, mais aussi le silence complice des acteur.ices culturelles qui restent muet.tes, l’expulsion semble même programmée pour demain.
Le vide médiatique, social et politique est assommant et se fait l’allié d’un système qui perpétue des violences systémiques droitisantes. L’expulsion par la force de plus de 460 personnes entrainera sans aucun doute des situations de tensions et de violences inouïes. Dans quelles mesures forcer des jeunes mineur.es à quitter, pour un nulle part, un endroit déjà plus que précaire et inadapté, pourrait être réalisé dans des conditions humainement acceptables ?
Complicité avec l’extrême-droite
Dès le début de l’occupation, la réappropriation politique par les sphères d’extrême-droite inonde les réseaux, allant même jusqu’à venir filmer les regroupements devant la Gaîté Lyrique afin de détourner les images et rapporter des propos haineux, racistes et xénophobes. La situation a tourné à l’internationale lorsque Elon Musk a fait un tweet à ce sujet le 28 février dernier, dénonçant ce qu’il appelle un « suicide de l’empathie ».
L’inaction du gouvernement, mais surtout d’une municipalité normalement de gauche s’inscrit dans une politique répressive, en relation de plus en plus intime avec l’extrême-droite.
Appels à la résistance et à la solidarité
Sur Instagram, @mariecoquillechambel, qui suit et relaie depuis le début la situation au 3 bis rue Papin, interpelle d’un « hello », « la gauche culturelle, militante et intellectuelle ». En ne se prononçant pas, le milieu artistique et culturel, mais aussi les milieux militants de gauche qui se battaient encore contre l’extrême-droite ce samedi 8 mars, participent activement à la répression et aux violences systémiques de cette situation à la Gaîté Lyrique.
Est-ce la peur qui musèle la prise de parole des institutions et des acteur.ices culturelles qui se contentent pour le moment de signer des tribunes ? Est-ce un désengagement politique ou une situation trop proche pour se prononcer et s’engager réellement ? Où sont les milieux culturels, où sont les appels à soutien de la part de personnalités publiques ?
Le 13 mars et les jours à venir sont vitaux pour 460 personnes et nécessitent une mobilisation massive en soutien à ces jeunes mineur.es migrant.es.
Les mouvements militants doivent aller devant la Gaité Lyrique et exiger des solutions de relogement, des solutions pour la régularisation afin de continuer une lutte qui s’inscrit contre des politiques racistes gouvernementales.
Voici des comptes à suivre pour se maintenir informé.es :
Pour suivre les actualités et les besoins des jeunes c’est : @belleville.mobilisation .
Pour faire un don et participer à la collecte c’est : ici.
Le compte de @mariecoquillechambel est un relai fiable et régulier.
visuel : ©capture d’écran page d’accueil du site de la Gaîté Lyrique
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