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À la Rencontre du Cinéma Corse : un panorama de la création au Festival Arte Mare

par La redaction
17.10.2023

La 40 édition du Festival Arte Mare a permis à Cult.news de « tracer sa route » dans une belle sélection de films méditerranéens. Suivre en un week-end l’ensemble de la compétition corse, nous a également donné la mesure de la richesse du cinéma de l’île.

Le cinéma Corse : des images fortes et une actualité importante…

En se penchant un peu, on peut repérer une déferlante de réalisateurs corses : l’Ajaccien Thierry de Peretti s’est spécialisé dans les thrillers politiques (avec un thème corse pour Une vie violente), Pierre Salvadori, Frédéric Farucci et Julien Colonna ont tourné sur l’île leurs derniers long-métrages. De père corse qu’elle n’a presque pas connu, Catherine Corsini était en compétition (et controversée) au dernier Festival de Cannes avec un film au nom programmatique Le Retour. Et le cinéma corse chatouille le haut du box-office avec les comédies successives d’ Éric Fraticelli (Permis de construire, Le clan…). Pourquoi et comment un tel raz-de-marée de talents venus de l’Île de Beauté ?

…Qui reposent sur une longue tradition

De fait, que les Corses soient nombreux dans le 7e art n’est pas un phénomène nouveau. Notre confrère Dominique Landron, chroniqueur cinéma de France Bleu RCFM et correspondant de Corse Matin dit : « Si la Nouvelle vague existe, c’est grâce à l’ingénieur du son Antoine Bonfanti ». C’est en effet cet Ajaccien qui a mixé les films de Godard, de Marker, de Duras, Resnais, Carné, Debord, Truffaut, Mocky, Varda, Ruiz, Garrel, Jacquot, Rivette et Cavalier… Et c’est la femme de ce dernier, Denise de Casabianca qui a été la monteuse de Jacques Rivette, de Jean Eustache et de Barbet Schroeder. À eux deux, les Agostini père et fils, Jean-Pierre et Yves ont été cadreur, chef opérateur et assistant des plus grands réalisateurs de Max Ophuls à Philippe de Broca, en passant par Agnès Varda et Bertrand Blier. Ils ont fini par travailler ensemble sur Astérix, Mission Cléopâtre. César de la meilleure affiche en 1986, Michel Landi a aussi travaillé avec les plus grands. Si l’on remonte encore plus loin, toujours d’Ajaccio, Gabriel de Gravonne a été l’un des acteurs phares du cinéma muet avant de passer derrière la caméra et Cole Porter a dédié une chanson à l’actrice d’origine corse, grandie à Paris et partie à Hollywood, Irène Bordoni… Bref l’histoire d’amour entre la Corse et le cinéma date des origines.

Les années 1980 marquent un tournant

Sauf que les années 1980 marquent un tournant. Et une prise de conscience. C’est l’époque du riacquistu, le mouvement de réappropriation artistique et culturelle de l’identité corse. En en même temps que la langue corse prend place au cœur de l’identité et des revendications politiques, des cinéastes corses – et volontiers des femmes – s’organisent dans l’« associaciu Sinemasocci » que fonde la grande figure de la résistance Noëlle Vincensini. Avec un objectif politique fort, Sinemasocci permet aux membres de mettre en commun du matériel et de faire de la Corse, l’épicentre des tournages. Cette prise de conscience permet également l’émergence de toute infrastructure qui permet d’étudier le cinéma et de réaliser en Corse. Ainsi, aujourd’hui, pour 330 000 habitants, la Corse propose 15 festivals, une cinémathèque, des lycées qui enseignent le cinéma et une université à Corte qui permet aux futurs cinéastes de rester sur l’île et d’apprendre le métier… Depuis 2008, le Groupe de Recherches et d’Essais Cinématographiques (GREC) permet une formation cinéma (réalisation ou production) avec l’IUT de Corte, cette formation s’intitule le CREATACC.

Marie-Jeanne Tomasi, une vie insulaire et 40 films à son actif

Marie-Jeanne Tomasi faisait partie des membres fondateurs de Sinemasocci. Même si elle dit que cela l’a peu aidée à démarrer. Primée cette année au Festival Arte Mare dans la catégorie Documentaire pour E Percoloso esporsi, son merveilleux film sur Mariasilvia Spolato, première femme italienne à manifester avec une pancarte « Liberazione omosessuale», le 8 mars 1972. C’est son quarantième film après des documentaires très reconnus comme Ava Basta ou Los Corsos et plusieurs films sur la cité Aurore à Bastia. En tout et pour tout, pour réaliser, monter (et traduire de l’italien) ce 52 minutes cinéphile et émouvant, elle a eu un budget de 30 000 euros. « Je bricole » explique-t-elle racontant ses nombreux voyages à Rome pour un minimum de coût. Marie-Jeanne Tomasi vit sur l’île depuis toujours et raconte qu’elle a appris à filmer en regardant les grands classiques du cinéma italien et américain : « Je me suis identifiée au cinéma italien, je me suis dit que c’est le cinéma qu’on n’a pas eu, qu’il fallait parler de ce que nous sommes ». Après des études à Aix, elle a failli entrer à l’IDHEC dans la fameuse promotion de 1980, celle d’Arnaud Desplechin, Pascale Ferran, Eric Rochant et Philippe Le Guay Elle se demande si elle n’aurait pas dû insister avoir le concours et vivre sur continent ; « J’aurais peut-être fait moins de film, mais j’aurais réalisé des longs-métrages ». Elle aurait peut-être été moins libre aussi. Elle dit : « Mes films, je sais pourquoi je les ai faits, on ne me les commande pas ; je les commande et ils sont viscéralement ce que j’ai envie d’exprimer ». Ces films sont donc proches des gens- couples, immigrés, ouvriers, acteurs – que la réalisatrice traite toujours comme s’ils étaient de sa propre famille. Ce qui donne une belle idée de l’horizon éthique du cinéma de Tomasi. La langue Corse est importante également, elle parle à travers ce qui est filmé : « Je parle souvent de la Corse, mais quand un film est réussi, il est univers, c’est tout. » Aujourd’hui, bien que faisant toujours cavalier seul, Marie Jeanne Tomasi est une grande figure du cinéma corse. On peut même dire qu’elle incarne un cinéma indépendant, humain, politique et fait en Corse. Quand elle apparaît à Arte Mare, au lendemain de la projection de son film, l’assemblée se lève comme un seul homme pour l’applaudir.

Des structures locales d’émergence et de diffusion

Pourtant, vous verrez peu les films de Marie-Jeanne Tomasi sur le continent : leur format moyen leur porte préjudice. C’est très dommage ! Néanmoins, en Corse, ils sont facilement accessibles, parce que des canaux de diffusion consultés par les locaux existent : Allindi, une plateforme de Vidéo à la demande de films indépendants corses et méditerranéens, ou ViaStella, le France 3 Corse, canal privilégié des réalisations de (et sur) l’île.
Les œuvres de Marie-Jeanne Tomasi y sont d’autant plus facilement consultables qu’elle estime que son cinéma « doit retourner au peuple corse, c’est pour cela que je donne mes films, je les donne à tout le monde ».

 

Allindi et ViaStella financent parfois en partie certaines réalisations corses. Mais la principale source de financement, nous explique François Campana, en charge de la sélection corse du Festival, c’est la Commission cinéma audiovisuel de la collectivité (dont il est également membre). En Corse, en effet, ce n’est pas la DRAC qui finance la création (elle ne finance que le patrimoine) mais directement la collectivité, qui a une compétence en culture et qui finance les courts-métrages en corse à hauteur de plusieurs dizaines de milliers d’euros, main dans la main avec le CNC qui met un euro quand la collectivité a voté une aide d’un euro. Cela a permis de faire changer les choses. Ainsi, nous avons pu découvrir en compétition un premier court-métrage sur le monde underground du surf en Corse, A prima onda de Paul Joseph Pogi. Enfin, un autre des films en compétition, Quand murissent les clémentines de Lama Kabbanji est issu d’une formation très dense financée par la collectivité en Corse chaque année depuis 2010 : Les ateliers Varan permettent d’apprendre à réaliser un documentaire en 7 semaines et 245 heures de cours sur l’île. Comme il y a dix membres dans chaque promotion, cela laisse augurer d’une richesse toujours croissante pour le cinéma corse !

Interview de Marie-Jeanne Tomasi © Novellart