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A la maison de l’Océan, Yaron Herman nous a fait retrouver le jazz et il a un petit goût de paradis

par Yael Azoulay
18.05.2025

Oui, le revoilà enfin ! Le jazz qu’on cherchait, qu’on espérait, qu’on appelait de tous nos vœux, celui qui en juste quelques notes fait vibrer les âmes et danser les cœurs. Ce jazz qui dit tout du monde, l’air de rien, avec une profondeur qui prend aux tripes. Ce jazz aussi si plein d’une jolie légèreté enlevée, bravache, douce comme pour résister à la folie du monde et remettre notre élan vital au bon endroit, pile en plein cœur de notre humanité. Vendredi 16 mai à la Maison des Océans, Yaron Herman et son quintet ont offert une leçon magistrale de ce que peut être le jazz quand il retrouve sa liberté, sa spontanéité et sa magie pure.

Par Yaël Azoulay

Radio Paradise : oui, voilà, exactement

Yaron Herman présentait son nouvel album Radio Paradise sorti le 4 avril dernier chez naïve record et c’est bien un petit paradis musical que nous avons découvert, un paradis mélodieux et d’une élégance rare, où chacun s’écoute, avec une attention si attentionnée et précise qu’elle prend aux tripes, sans prévenir, et chaque composition développe un nouveau paysage musical et spirituel, une nouvelle proposition de scénario à faire vivre et à incarner, en laissant toute la place à l’improvisation des uns et des autres. C’est juste magnifique.

Après deux années de tournée en solo, le pianiste franco-israélien a retrouvé le plaisir du collectif. Et ce plaisir est contagieux. Sa toute nouvelle formation est tout simplement épatante. On retrouve bien sûr son compagnon de longue date, le batteur Ziv Ravitz. Yaron Herman s’est aussi entouré pour l’occasion de Haggai Cohen Milo à la contrebasse. Repéré avec Omer Klein et China Moses, ce musicien est un virtuose de la connexion. Qu’il accompagne ou qu’il explore, à chaque fois, son jeu crée du lien, des ponts sonores, une fluidité très juste et très douce entre les instruments. Leur polyvalence rythmique avec Ziv leur permet de porter les envolées lyriques comme de se faire discrets quand la mélodie appelle au recueillement, toujours au service de l’écriture de Yaron.

Ce qui rend cette formation vraiment bluffante pour moi, c’est la décision d’intégrer au groupe deux saxophonistes. Oui, ce qui donne sa couleur à cette formation, c’est je crois le saxophone. Quand Yaron a commencé à travailler sur cet album, à explorer ce que les motifs croqués dans ses carnets pouvaient devenir, il a réalisé qu’il cherchait un son qui n’était pas juste le piano, que ses mélodies avaient soif d’une autre voix : le choix du saxophone est d’une justesse évidente. Mais ce n’est pas tout. Il a eu aussi cette idée lumineuse, Maria Grand et Alexandra Grimal, tout aussi radicalement différentes qu’elles sont complémentaires. L’une toute en retenue, l’autre exubérante, presque rock. Au fil des morceaux, elles alternent. La vraie trouvaille, c’est ce génie de cette alternance – une géométrie variable qui renouvelle sans cesse les couleurs du groupe.  Elles alternent, se succèdent, se rejoignent parfois. Un quatuor doux et mélancolique. Un autre qui invite à danser. Et sur quelques morceaux le quintet et l’harmonie nouvelle de la formation au complet. Chaque configuration dessine un paysage musical nouveau, avec une énergie rythmique, une vitalité et une tonalité de dialogue très différentes.

Bref, on n’a jamais le temps de s’ennuyer. On voyage d’un univers à l’autre, d’une énergie à l’autre sans jamais pour autant perdre le fil de l’histoire que développe l’album. J’ai eu l’impression que les contrastes et les oppositions devenaient presque le moteur et la philosophie même du récit musical, créant l’équilibre précisément dans les contrastes – composition et improvisation, douceur et puissance. Et à chaque fois, la retenue qui vient compléter et sublimer l’exubérance, ou l’inverse. Les dialogues entre le piano et le saxophone sont ciselés, la complicité entre les musiciens est palpable. Elle donne le sourire aux lèvres et au fond des yeux.

Chuuuut

Ce qui frappe aussi chez Yaron Herman, c’est cette intelligence musicale rare qui consiste parfois à… ne pas jouer. Plusieurs fois dans la soirée, on l’a vu suspendre ses mains au-dessus du clavier, laissant l’espace sonore aux saxophones ou à la section rythmique. Quand la musique a ce je ne sais quoi très aligné, très spontané, d’une fluidité confondante d’énergie et de vitalité, le vrai musicien sait qu’il n’a plus qu’à s’effacer pour créer de la place, faire de l’espace, mettre en lumière. Un geste d’humilité et d’élégance qui en dit long sur la personnalité artistique du pianiste.

Le jazz retrouvé

Alors oui, le jazz était là, bien présent, vivant, palpitant. Pas celui qu’on met en cravate pour les grandes occasions, mais celui qui respire, qui prend des risques, qui ose l’imprévu. Celui qui réconcilie tradition et modernité, composition et liberté, technique et émotion. Celui où les silences sont signifiants et disent mille choses d’une imagination mélodique étourdissante. Il faut dire que la Maison des Océans, ce joyau architectural au cœur du quartier latin, offre un écrin parfait à cette musique du dialogue et du partage. Un lieu où l’on se sent bien, où la musique peut s’épanouir dans cette attention mutuelle si précieuse. Yaron Herman et ses complices nous ont offert une soirée de grâce pure, rappelant pourquoi le jazz demeure, après plus d’un siècle d’existence, l’une des musiques les plus vivantes et émouvantes qui soient. Un petit paradis, vraiment, comme le dit si bien le titre de l’album. Radio Paradise : retenez bien la fréquence.

Et pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’être là le 16 mai, Yaron sera au Festival L’offrande musicale le 3 juillet à Castelnau-Rivière-Basse, le 8 juillet au festival Radio France Occitanie Montpellier et le 18 juillet au festival de jazz de Millau.

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En première partie
Etibar Asadli Trio : Un Orient jazzy, mélancolique et dansant

En première partie,le trio mené par le pianiste azerbaidjanais Etibar Asadli a enflammé la grande salle de la maison de l’Océan. Avec Ranto Rakotomalala à la basse et Martin Wangermée à la batterie, le trio revisite les compositions azerbaïdjanaises traditionnelles en fusionnant tradition orientale et jazz. Les longues introductions au piano de chacun des morceaux, à la fois étonnantes et envoûtantes. Sur une première partie, l’exercice est brillamment réussi. Ce choix d’une mélodie très simple où des accords semblent revenir inlassablement de morceau en morceau pourrait, je le crains, lasser sur un album entier. Mais en live, et en première partie, ils dessinent un motif méditatif à la mélancolie dansante très réjouissant.

(c) YA