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18.11.2024 → 18.11.2024

Marie Beauchesne et Marianne Fougère nous parlent du lancement du Supper Book Club (18/11/24)

par Yaël Hirsch
04.11.2024

Marie Beauchesne et Marianne Fougère lancent ce mois-ci aux Établis au cœur du Marais, non pas un Book Club, mais un Supper Book Club où les mets et les vins s’accordent aux lettres. Alors qu’une deuxième session est déjà prévue le 9 décembre, elles nous parlent de cette première session du 18 novembre qui célèbre la rencontre de deux univers littéraires très différents : la romance érotique (mais réflexive) avec Cucul de Camille Emmanuelle et le premier roman initiatique, mais tout aussi amoureux d’Arthur Dayras, Que brûle la nuit.

Le 18 novembre prochain aura lieu la première édition du Supper Book Club. Comment vous est venue cette idée de lancer votre propre club de lecture alors que sur les réseaux sociaux, les comptes de bookstagrameurs ou de booktokers se multiplient ?

Marianne Fougère :  Cette envie est née d’une frustration. Depuis toute petite, j’ai toujours un bouquin à la main. Et ma formation universitaire comme mon activité de plume indépendante n’ont certainement pas arrangé les choses ! Or, la lecture est une activité très solitaire. Pas dans le sens où quand on lit, on a besoin de calme et de silence, mais dans celui où les occasions de partager ses lectures sont finalement très rares. Il m’arrive de conseiller tels livres, d’en prêter ou d’en offrir. Mais quand j’y réfléchis, je m’autorise très peu à parler avec mes ami·e·s de ce que je suis en train de lire ou de ce que j’ai lu. Comme si je ne voulais pas passer en soirée pour la fille pénible qui aligne ses références comme d’autres étalent les couches de beurre salé sur leur tartine [NDLR : Marie est Bretonne !] ! Et, inversement, hormis ma petite sœur, mes proches n’osent pas trop parler bouquins avec moi. Comme s’ils avaient peur de ne pas faire le poids… alors que là n’est pas le sujet !

Marie Beauchesne : C’est super qu’il y ait plein de comptes bookstagram ou booktok qui rendent le livre plus accessible, mais l’idée est aussi de sortir du digital et de proposer des rencontres, des expériences qui valent le coup d’être vécues « en personne ». Et toutes les deux, on avait aussi envie de proposer quelque chose de plus interactif, avec une expérience exclusive et conviviale, qui tranche avec ces moments culturels trop souvent « top down » où pendant deux heures, tu dois rester assise bien sagement à écouter religieusement l’auteur·e ou des experts sur une table ronde répéter ce qui a déjà été dit d’émission en émission. Pour ce genre de proposition, le format podcast, ou même YouTube ou Instagram, convient parfaitement. Le projet du Supper Book Club c’est de passer un moment autour des auteurs, avec une véritable expérience.

En quoi justement le Supper Book Club vient dépoussiérer les book clubs traditionnels ?

MB. Déjà, parce que le Supper Book Club propose de mêler littérature et gastronomie. Avec ce projet, nous proposons aux gens de ne pas choisir entre, d’un côté, un moment sympa au restaurant, mais qui ne nourrit pas toujours intellectuellement et, de l’autre, un moment culturel certes stimulant, mais où la dimension plaisir et convivialité passe au second plan, voire est carrément absente. L’idée du Supper Book Club, c’est de passer un moment sympa tout en se cultivant, d’allier nourritures terrestres et nourritures spirituelles. L’expérience se veut surtout intimiste et exclusive. Après tout, ce n’est pas si souvent que l’on a l’occasion d’avoir à sa table deux auteur·ice·s, de passer la soirée avec, d’avoir une conversation animée avec d’autres lecteur·ice·s. Nous avons à cœur de proposer à nos convives une expérience pleinement immersive.

MF. Ce qui passe aussi par l’assiette ! Pour chaque édition, nous faisons la promesse d’éditorialiser le menu en fonction d’un thème, thème autour duquel se retrouvent les deux ouvrages invités. L’expérience se veut pleinement gastronomique. Imaginons que nous programmions un polar se passant dans le désert du Nevada et un récit racontant la solitude d’un Saint-Exupéry nouvelle génération. Dans l’assiette, le cactus, son piquant, l’aridité de son environnement, pourraient servir de fil rouge avec en entrée une meringue noire sertie d’houmous à la banane plantain et à l’hibiscus, en plat principal une salade de nopales [NDLR : des cactus] servie dans des tacos de feuilles de riz avec des gambas épicées, une salsa de tomatillo, des haricots noirs fumés et de la sauce chamoy et en dessert une glace au yaourt, sureau noir et miel, accompagnée d’un sorbet à l’ortie et au citron, d’un gel citron, d’un granola de panais et d’un sablé au chanvre, à la noisette et au grué de cacao.

Comment vous répartissez-vous les rôles ?

MB. De manière assez naturelle. Je suis consultante, formatrice et animatrice de séminaire, je viens de la communication et j’ai l’habitude d’animer des événements. C’est donc plutôt moi qui gère la com et je me chargerai de rendre pop et accessibles les univers et propositions littéraires que nous allons programmer à travers l’animation de la soirée. Et puis, mon niveau de cuisine dépasse difficilement l’épreuve des gougères…

MF. Gougères que tu réussis parfaitement ! Mais c’est vrai que j’ai du mal à accepter quelqu’un d’autre dans ma cuisine ! Pendant le deuxième confinement, j’ai préparé un CAP cuisine en candidate libre. J’organisais depuis des années des dîners chez moi, et j’ai déjà monté un concept similaire de dîners à thème autour de l’art contemporain. C’était donc l’occasion encore une fois de passer à l’étape supérieure, de mettre en pratique ce processus créatif que j’aime par-dessus. Je passe, en effet, des heures à la recherche de recettes improbables ou oubliées, à faire des essais, à concevoir tout un menu autour d’un produit ou d’une couleur. Et je compte bien redoubler d’imagination pour notre Supper Book Club.

N’est-ce pas un peu risqué de vous lancer dans pareille aventure alors que vous n’êtes pas établie sur la scène food parisienne ?

MF. C’est un pari d’autant plus osé qu’à l’avenir, nous aimerions entretenir le mystère autour du menu unique proposé pour chaque édition. Pour l’instant, les participant·e·s ont la possibilité de découvrir le menu en amont de la soirée. Mais, d’ici à quelques éditions, j’espère garder bien la surprise entière ! Partout où je suis passée, j’ai toujours voulu pousser les murs. Ce projet est une manière de le faire dans le très fermé Foodisclan parisien. Il reflète aussi notre désir d’agrandir les conditions d’accessibilité au milieu littéraire. Le Supper Book Club n’est pas réservé aux seul·e·s boulimiques de lecture. Il est ouvert aux amateur·ice·s de bonnes choses. Celles qui font du bien culturellement, intellectuellement et physiquement !

Vous allez proposer des accords textes-mets-vins. Qu’en est-il des auteur·ice·s que vous invitez ? Comment choisissez-vous de les associer ?

MF. Je fais une première sélection que je soumets ensuite à Marie pour que nous puissions en discuter ensemble. Nous n’avons pas forcément les mêmes goûts, ce qui rend l’échange d’autant plus intéressant. C’est aussi cela l’esprit Supper Book Club, la rencontre et le mélange des genres. Essai, romcom, BD, poésie, dystopie, utopie : on ne s’interdit rien !

Demandez-vous aux participant·e·s de lire les deux livres ?

MB. C’est mieux, mais ce n’est en aucun cas une obligation ! Disons que le Supper Book Club repose sur une sorte de contrat moral qui invite les convives à lire au moins l’un des deux livres au menu pour une raison simple : c’est ainsi qu’ils profiteront au maximum de l’expérience.

Vous avez déjà installé un rendez-vous mensuel, est-ce important le rituel ?

MF. C’est pour moi essentiel. Le rituel permet de s’arrêter, de souffler, de prendre le temps, de cultiver l’appartenance et le commun, à contre-courant du mythe de l’indépendance que l’on nous vend depuis des décennies… Et puis, ce rythme mensuel entre en résonance avec le rituel de la lecture que, petite, mes parents m’ont transmis. C’est une manière de célébrer les liens entre les mondes, humains, non humains, vivants, imaginaires.

Est-ce que vous comptez limiter le Supper Book Club à Paris ou bien, vous avez pour projet de développer le concept ailleurs ?

MB. Pour l’instant, on se focalise sur Paris. En revanche, on réfléchit à une déclinaison podcast du concept, pour pousser l’idée de dialogue entre les genres littéraires, les auteurs, toujours avec une volonté d’éditorialiser. Si c’est pour écouter une discussion à bâtons rompus, il y a déjà plein de choses à lire ou à écouter. Mais je crois que dans un monde où justement, il y a de plus en plus de contenus, proposer quelque chose qui invite à la réflexion et à la découverte tout en conservant une dimension plaisir peut avoir sa place.

MF. Rien n’est fait pour le moment et on se focalise sur la préparation des premières soirées. RDV le 18 novembre !

visuel (c) DR