À partir du 6 septembre, la Cité immersive des Fables s’installe dans la galerie de la rue de Berri, juste au coin des Champs-Élysées pour une expérience pop, et même un peu kitsch des Fables de La Fontaine. Au générique de cette superproduction pour tous les âges : Laurent Stocker, Charles Berling, Alexandre Astier, Arielle Dombasle, Axelle Saint-Cyr, ou encore Bon Entendeur au mix mi-baroque mi-pop.
Les classiques prendraient-ils leur revanche sur les modernes grâce à la mode de l’immersif ? Après Mozart, c’est La Fontaine qui se dévoile au grand public à travers les personnages de ses fables et leur morale plaquée sur notre siècle.
Sur plus de 1000 m² pensés comme une forêt touffue et un narratif qui nous mène de fable en fable, les visiteuses et visiteurs de tout âge sont invité·e·s à se perdre, à interagir et à jouer à divers jeux classiques revisités à la sauce bestiaire et littéraire (Pac-Man, coloriage…). Le tout se décline en deux fables : une « majeure » rejouée en séance vidéo par La Fontaine incarné par Laurent Stocker avec un à cinq autres « animaux », et l’autre « mineure », plus modeste. Sur le fil d’une intrigue ténue (les animaux ont volé à La Fontaine un discours, sous prétexte de l’empêcher de flatter comme Maître Renard), l’on suit ainsi cinq animaux et dix fables : le Renard, le Loup, la Grenouille, le Lièvre et les Animaux malades de la peste. On termine le parcours dans la « Galerie des rêves » avec vingt minutes oniriques et graphiques où d’autres fables se projettent à 360 degrés, comme à l’Atelier des Lumières.
Les textes sont là, leurs inspirations dans l’art, le cinéma et même la musique (méga jukebox) sont mises en avant, ainsi que toute une kyrielle d’objets qui illustrent l’univers du moraliste. Le kitsch assumé est plutôt sympathique, la modernisation des propos est parfois un peu moins convaincante (par exemple Marie S’Infiltre qui incarne en « quoi?ssant » une grenouille influenceuse distribuant des punchlines de téléréalité), dans la mesure où elle est parfois plus réactionnaire que réellement innovante. Le plus décevant pour cet ensemble prometteur est probablement une relecture des fables qui surligne et étire la morale de chacune. Réécrire « fidèlement » La Fontaine, pourquoi pas ? Le mettre en scène, d’accord ! Mais si c’est pour banaliser et généraliser sa morale, c’est un peu dommage… Reste à parier que le sujet, la scénographie et le savoir-faire hexagonal des Cités immersives sauront faire de ces fables un grand succès de fréquentation.
Mardi : 14h00 – 19h30 (dernière entrée à 18h00), Mercredi – Dimanche : 10h30 – 19h30 (dernière entrée 18h00), Durée: 1h30, ouvert à tous (gratuit pour les enfants de moins de 6 ans), tarifs Adulte : 19,90€, Jeune (6 à 17 ans) : 13.90€, Enfant (- 6 ans) : gratuit.