Le dernier jour du Festival d’Avignon est un moment très particulier. La ville se vide, la pluie tombe en ce 21 juillet. Et puis la magie opère, ce matin à 10 heures, nous avons poussé la porte d’un cocon merveilleux, « Le Figuier Pourpre« , pour découvrir la lecture performée de Zone, lue par Alice Pilette et l’autrice, Marine Fabre.
« Le Figuier Pourpre » est une institution avignonnaise. C’est un lieu magique dans lequel on entre par une petite bibliothèque où il est agréable de se caler dans des gros fauteuils. Juste après, on découvre le cœur de l’endroit. Un petit bar, du café et des viennoiseries. Une petite cour où on le sent, boire un Pac à l’eau à la fraiche est délicieux. On s’assoit sur le canapé, et on découvre, les voix limpides et puissantes d’Alice Pilette et l’autrice, Marine Fabre. Elles commencent leur lecture en forme de chœur et elles répètent par trois fois ces deux phrases si bien écrites : « Herbes folles aux rhizomes héroïques, la vérité me semble parfois avoir le goût d’un accident ».
Le texte est un récit quasi initiatique. C’est un parcours qui commence dans la chambre d’un autre où le personnage, ce double « je » de la lecture se présente à nous. Dans l’avancée du texte, il est question d’identité, de genre, de révélation de soi, de construction de son être. La lecture est toujours le premier geste avant un spectacle. On le voit particulièrement dans leur jeu entre danse et théâtre. Alice fait glisser un bras à la perpendiculaire de son corps jusqu’à rejoindre l’autre pour allier ses mains devant son ventre.
Que faire du désir quand il s’empare de vous jusqu’au manque, quand l’objet du regard n’est pas ce que la société pense de vous ? Zone s’ancre en Provence, entre un «énième» festival et un autre. Elles disent : « J’aime les filles. Je ne me sens pas comme elles, c’est la raison qui me fait les aimer ». Ce qui est sûr en revanche, c’est que nous aimons follement ce texte entre poésie et théâtre, absolument contemporain. Il n’est pas encore édité, nous vous tiendrons au courant !