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Wajdi Mouawad met en scène les fantômes de la guerre avec « Journée de noces chez les Cromagnons » au Printemps des comédiens

par Paul Fourier
10.06.2024

Le festival dont la programmation est, une nouvelle fois, particulièrement riche, permet au metteur en scène libanais de monter pour la première fois la deuxième pièce qu’il avait écrite et, ceci, dans la langue de son pays. On y retrouve l’univers naturel de Mouawad, les spécificités de son peuple, et l’exploration en forme d’introspection des habitants d’un pays en guerre.

La saison 2024 du  Printemps des Comédiens s’avère, une fois de plus, alléchante et confirme la manifestation comme l’un des premiers festivals de théâtre de France. Jean-François Sivadier y côtoie Cyril Teste, Krystian Lupa, Marina Otero, Jean Bellorini, Emma Dante ou Joël Pommerat ; Platonov rencontre Garcia Lorca, Sophocle, Tchekhov et… le cabaret parisien transformiste. Et c’est aussi l’occasion de voir les premières représentations de la nouvelle pièce de Wajdi Mouawad, premières qui devaient avoir lieu à Beyrouth, mais qu’une campagne politique – une de ces campagnes qui prennent l’art comme cible – a empêchées. Et cela, on le regrette de tout cœur pour les Libanais privés de ce spectacle qui leur aurait été droit au cœur.

Une œuvre de jeunesse, marquée du traumatisme de la guerre

Dans les années 80, Wajdi Mouawad évolue au sein de l’école de théâtre de Montréal. Il y fait ses premières armes en termes d’écriture. Son carburant – qui ne s’épuisera jamais par la suite – est nourri de ses origines libanaises (qui sont de celles qui ne s’amoindrissent jamais, même avec l’exil), d’un rapport ambigu à son pays et, également, d’une forme d’illégitimité à parler de la guerre et de l’horreur qui s’y sont déroulées. Il a pourtant assisté, enfant, depuis le balcon de la maison familiale, à une scène monstrueuse, le massacre d’occupants d’un bus, exécutés et brûlés. Et depuis, cette scène qui ne cessera de resurgir dans son travail, est devenue fondatrice de l’œuvre de Mouawad, une œuvre qui sans cesse le projette et le fait rebondir de la France et du Québec, ses pays d’accueil, au Liban, le pays « mère ».

 

Alors cette Journée de noces chez les Cromagnons est-elle une fable ou une histoire vraie ? Ou encore une fable basée sur l’Histoire (avec un grand H) ? Et, sur le plateau, qui sont les vivants et les fantômes ? Quoi qu’il en soit, de ces dualités supposées et entremêlées, émane la force de la pièce. Elles offrent – heureusement – des échappatoires et autorisent (aussi) de l’optimisme dans un contexte que tout pousserait à la désespérance. Ce dont on est sûr, c’est que cette histoire est tout à la fois personnelle et universelle.

Comme dans la plupart des pièces, de Mouawad, ce qui nous est décrit est insoutenable, mais c’est le recours à un humour corrosif, et aussi à une abstraction, voire une absurdité kafkaïenne ou Beckettienne, qui permet à la pièce d’atteindre son but. Sans ses artifices, la pièce aurait été, à bien des égards, aussi étouffante qu’Incendies, la pièce phare du Libanais écrite en 2003.

 

C’est donc l’histoire d’une noce à venir dans un appartement pris entre l’orage et la guerre. Ou plutôt d’une comédie de noce, car si tout le monde s’y prépare, la future mariée est atteinte d’un mal mystérieux, et le futur marié n’existe tout simplement pas.

Sur le plateau, bien des lieux et des personnages nous sont cachés ; la fille d’abord dont l’existence se résume à des interrogations cocasses émanant de sa chambre ; puis des lieux, ceux qui ouvrent sur l’extérieur, les portes et les fenêtres d’entrée de la guerre dans cet univers claustrophobe et y font pénétrer l’hostilité de la ville. Le balcon, probablement en lien avec les événements personnels de Mouawad cités plus haut, est le lieu masqué, mais emblématique d’où l’horreur peut survenir à tout moment.

Des acteurs libanais excellents… et privés de représentations libanaises

Entre ces quatre murs, les conflits de générations démarrent sur la nourriture, un sujet d’évidence chez les Libanais, et les premiers dialogues nous font immédiatement entrer dans l’humanité réaliste des personnages. Les comédiens libanais (Fadi Abi Samra, Layal Ghossain, Bernadette Houdeib, Aïda Sabra), malgré leurs personnages archétypaux (le père, la mère, le fils, la fille, la voisine), sont fabuleux, avec en tête de la tribu le fils ultra-sensible, rêveur, aidant, moqueur et rebelle joué par un Aly Harkous en état de grâce. Par leur présence, ils inscrivent aussi Journée de noces chez les Cromagnons dans la continuité de mère (2021) , la première pièce de Mouawad traduite et interprétée par des comédiennes libanaises. Cette présence sonnait aussi le retour de l’auteur dans le pays du Cèdre. Cela ne se fera pas…

La faiblesse de la pièce réside probablement dans le personnage du narrateur (Jean Destrem) dont les interventions, en tant qu’avatar de Mouawad, paraissent souvent creuses et artificielles. Certes il représente le lien entre le Québec de l’exil et le Liban d’où l’homme a été arraché. Et admettons cependant qu’il se justifie car, maître du jeu, c’est lui qui peut choisir la conclusion d’une fable dont la conclusion irrémédiable est la mort.

 

Chemin faisant, le mélange abstrait qui nous est proposé va nous nous mener vers un rapport à la mort finalement poétique et Mouawad nous emporter, nous Français, une fois de plus, sur les chemins de l’empathie et de l’émotion. Les Libanais eux, y trouveront sûrement encore matière à leur souffrance prométhéenne liée au martyr d’un peuple, d’autant que des terres qui environnent leur pays suintent à nouveau, en ce moment, l’odeur de la mort.

 

Le spectacle est repris au théâtre de la Colline en avril, mai et juin 2025. De toute évidence, il est à voir !

Le programme complet du Printemps des Comédiens est ici.

 

Visuel : © Simon Gosselin