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Temps fort haïtien à Vire : flash sur Gaëlle Bien-Aimé

par Julia Wahl
27.04.2025

Une semaine consacrée à Haïti, en plein bocage normand : tel fut le pari relevé cette semaine par le Préau-Centre dramatique national de Vire.

Gaëlle Bien-Aimé et Lucie Berelowitsch se sont rencontrées à Rouen, à l’occasion du Festival des langues françaises : la directrice du CDN de Vire avait pour mission de monter, en l’espace de cinq jours, la pièce de l’autrice haïtienne Port-au-Prince et sa douce nuit. Cette rencontre fut un coup de foudre, si bien que ce court compagnonnage devint une collaboration au long cours, la mise en espace se transformant en véritable mise en scène.

 

Interpellée par l’amour de Gaëlle Bien-Aimé pour la création culturelle haïtienne, Lucie Berelowitsch décida de créer à Vire un « temps fort haitien », où le centre dramatique s’emplit de musique créole. Le film Freda de Gessica Généus fut ainsi projeté, tandis qu’une conférence « Où en est Haïti aujourd’hui ? » fut organisée. Mais le point d’orgue fut sans conteste possible les soirées de jeudi et vendredi, tout entières consacrées à deux pièces de Gaëlle Bien-Aimé, Port-au-Prince et sa douce nuit et Aimer en stéréo.

Port-au-Prince et sa douce nuit, un « pied-de-nez au malheur »

La première des deux pièces n’en est pas, on l’aura compris, à sa première représentation. Elle eut ainsi l’heur d’être jouée au Théâtre 14 cette année (voir ici). Le texte n’a pas changé : un homme et une femme, amoureux.ses, mais fatigué.es par la violence de la capitale haïtienne, dansent, s’aiment et se disputent en explorant inlassablement ces mêmes questions : faut-il partir ? Faut-il rester ?

Revoir Port-au-Prince

Revoir, seulement quelques mois après, la même pièce, permet de porter l’attention sur des éléments nouveaux, qui participent davantage de la création d’une atmosphère que de celle du sens. La danse de Sonia Bonny, qui joue Zily, le personnage féminin, révèle une sensualité langoureuse. Les musiques et les chansons, maintenant que leur audition n’est plus suspendue à la nécessité de comprendre, mais à celle de sentir, apparaissent dans leur matérialité sonore. Berceuse créole et air de kompa francophone accompagnent la recherche d’un ailleurs immobile, d’une oasis d’amour et de douceur dans cette ville abandonnée à la violence des gangs.

 

À l’apparente sérénité de ces chansons, Gaëlle Bien-Aimé oppose des mots tranchants pour évoquer l’omniprésence de la mort, des mots tranchants et imagés, où la justesse sémantique n’entame en rien le travail poétique de la langue, rythmée et aux métaphores généreuses. Enfin, la création lumière, faite de toutes petites sources luminescentes, une bougie ci, une lampe de chevet là, transforme la salle du Préau en écrin intime.

Aimer en stéréo, une anamnèse poétique

Partir ou rester ? Dans Aimer en stéréo, Clermesine, le personnage principal, semble avoir choisi. La voici avec un poste de radio pour seul lien avec son île. Un poste de radio comme fenêtre sonore vers ce petit bout d’île, mais aussi comme fil d’une Ariane vers une longue anamnèse. C’est que la radio, pour elle, c’est autant l’expression du présent d’Haïti que le souvenir de son enfance et de sa relation avec sa tante, Nini.

 

Gaëlle Bien-Aimé a choisi de mettre elle-même en scène ce texte ambitieux et composite, qui relève autant du poème et de l’oraison que du théâtre proprement dit. Une mise en scène surprenante : ce n’est pas par le mot que nous pénétrons cette étonnante poésie, mais par le corps d’Amandine Saint Martin, qui effectue une longue danse où ses bras s’entrelacent aux bandes magnétiques de cassettes audio.

 

C’est donc par la vue que nous entrons dans ces mots et ces sons. Quand elle entre en scène, revêtue de la même robe jaune qu’Amandine Saint Martin, Gaëlle Bien-Aimé s’adresse d’abord à une radio en carton aux allures d’autel. Elle s’y adresse, en une langue qui mélange prière et lettre d’amour, à une jeune fille kidnappée par un gang et qui s’est suicidée après avoir été relâchée. À travers sa figure, l’autrice rend compte de la situation politique d’Haïti.

Chœurs et oraisons

Mais, bientôt rejointe par une troisième alter ego, incarnée par Charline Jean Gilles, elle se remémore aussi les beaux moments passés à l’ombre de cette radio où l’on écoute les offices religieux et où l’on suit avec avidité les confidences sentimentales de ses congénères. Ainsi, l’humour se mêle à la gravité avec une aisance étonnante. Enfin, les trois comédiennes se rejoignent pour chanter en un chœur d’une grande force émotive.

 

Avec Port-au-Prince et sa douce nuit et Aimer en stéréo, Gaëlle Bien-Aimé s’affirme comme une artiste aux multiples talents, aussi à l’aise dans l’humour que dans la poésie. Elle prépare d’ailleurs une satire politique, Madame la Ministre, qui aborde par le rire la corruption des élites politiques haïtiennes.

Temps fort haïtien, Le Préau-CDN de Vire.

 

Port-au-Prince et sa douce nuit, texte de Gaëlle Bien-Aimé, mise en scène Lucie Berelowitsch, et Aimer en stéréo, texte et mise en scène de Gaëlle Bien-Aimé.

 

Visuel : © Le Préau-CDN de Vire