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« Sentinelles  », les amitiés de Jean-François Sivadier

par Odile Cougoule
13.02.2024

Créé en 2021 au TNP-Villeurbanne, Sentinelles de Jean – François Sivadier, en tournée depuis, s’est arrêtée en ce début d’année au Théâtre du Rond-point. Inspirée d’un roman de Thomas Bernhard, Le Naufragé, la pièce nous plonge dans l’univers de la musique à travers l’amitié qui lie trois pianistes – interprètes voués entièrement à leur idéal d’excellence, la virtuosité. Entre eux, les discussions sont âpres et passionnées, elles font entrer le spectateur dans ce monde où se mêlent technique, travail, émotions et rapport à l’œuvre. 

 

 

Une scène dépendrillonée, au sol le pont lumière auquel des projecteurs sont accrochés et sans doute une toile, l’espace scénique se présente sans artifice et surtout sans piano. Sur ce plateau, on parlera de musique, on l’entendra, mais on ne la jouera pas. Sur deux chaises à l’avant-scène, une rencontre avec des étudiants organisée par le directeur d’une école de musique s’installe. Le décalage entre le ton de l’artiste centré sur lui-même, faisant fi des conventions, et le ton du responsable à la fois intellectuel et en recherche d’une signification de l’art, mais bienveillant avec l’artiste intrigue. Présent et passé se confondent dans l’instant. Ils se connaissent, c’est sûr. Cette confrontation serait le prolongement de la fable que nous livre Jean-François Sivadier. 

La salle, restée allumée, s’éteint

 

Ils sont trois, trois jeunes pianistes d’origines sociales et de tempéraments différents. Mathis Schielmann (Vincent Guédon) fils de Sarah Stensen, concertiste reconnue internationalement, Swan Estovan (Samy Zerrouki), élève de Sarah Stensen, Raphaël Desparnès (Julien Romelard) que l’on peut dire né « dans un cinéma ».  Ils se rencontrent dans leur adolescence, deviennent inséparables et partagent toutes les étapes et épreuves qui jalonnent la formation d’un artiste – interprète, du choix d’une académie renommée jusqu’au Concours International Tchaïkovski le graal pour un pianiste. Tous les trois ont une vision de la musique et de l’art différente. Mathis est un artiste pur, provocateur, vivant sa musique au-delà des conventions ; Swan désire toucher le public, susciter des émotions, s’adresse aux sens ; Raphael accorde à la musique un rôle social et politique. De ce mélange entre passion commune et différence de point de vue, Jean-François Sivadier tire une réflexion sur l’art qui bouscule le spectateur dans ses habitudes et à priori. Que dire de l’émotion qui nous traverse, est-elle mièvre ou sensible ? Traduit-elle le génie du compositeur ou juste sa flatterie avec les notes. Les questions fusent autour de Comment faire naître une émotion et c’est tout le bien que nous fait le spectacle, être déconcertés….  

On retrouve également, à travers eux, le schéma bien connu des références, dont ils jouent allègrement avec les spectateurs : Beatles ou Rolling Stones, Stromae ou Orelsan, La Truite ou le Boléro ? Bach ou Mozart ? Mozart serait mort trop tard, Mozart serait suspect, Tu as pensé à la beauté de sa symphonie… La disputation est à l’honneur ; Chopin serait pour les vieilles et Chostakovitch pour la rébellion. À l’instant, nous comprenons que l’important, c’est l’engagement. L’engagement dans ce que l’on dit et ce que l’on défend, et ce n’est rien si Swan aime Chopin qui ramène à l’enfance et les conventions sociales comme mettre un smoking pour aller à l’opéra. 

 

Le corps en jeu

 

Pendant 2 h 30, on se cogne aux différentes facettes d’une vie avec l’art : la relation de l’artiste à l’œuvre, séduire ou ne pas séduire le public, que faire du talent sans le travail, l’évidence que l’art se mérite, le rapport à soi-là doute-la solitude, la liberté que doit découvrir l’interprète… Avec les comédiens, qui ne sont pas pianistes, on plonge dans la musique, on frôle l’analyse d’œuvre, on vit la notion de style. Trois visions de l’art s’affrontent. Le corps vient à la rescousse de ces discours qui pourraient sembler touffus et bavards. La scène des auditions devant le maître de l’académie Charles Heinzberg où assis face au public, ils dansent la musique diffusée en plateau avec leurs mains enduites de poudre blanche est remarquable de légèreté et de sensualité. Cette scène vient éclairer par ses corps habités la passion qui les possède. D’autres séquences très rythmées avec où sur les chaises et les différents déplacements inscrivent le texte dans une dynamique qui donne son rythme au spectacle. Les comédiens, très à l’aise physiquement, déplacent le récit du côté des corps à la fois éprouvés et résistants, traversés d’injonctions et de mise à l’épreuve. 

Ils dansent avec force les épreuves du prestigieux Concours International Tchaikovski que le trio tente à Moscou….  À l’issue des résultats, le trio se disloquera. 

 

Cette fable, au-delà des parcours exposés, nous invite à porter un regard moins romantique sur un milieu artistique, celui de la musique, rude, fait de compétition, d’égo et de domination. Mathis, le meilleur d’entre eux, ne sera jamais reconnu par sa mère, n’aura qu’un prix annexe aux fameux Concours International Tchaïkovski, trop provocateur sans doute, mais fera carrière, Raphael avec son désir d’agir sur le monde, ouvrira une école et Swan disparaîtra.  

Visuel :© Jean-Louis Fernandez

En tournée au Théâtre National de Nice du  14 au 16 février 2024.