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Lupa rapproche Coetzee et García Lorca au Printemps des comédiens de Montpellier

par Paul Fourier
17.06.2024

Avec Balkony – Pieśni Miłosne (Balcons – Chants d’amour), Krystian Lupa met les écrivains sud-africain et espagnol en parallèle, avec des fulgurances, mais sans nous donner toujours toutes les clés du labyrinthe.

John Maxwell Coetzee et Federico Garcia Lorca sont deux auteurs majeurs. Le premier a été prix Nobel de littérature, le second est considéré comme l’un des plus grands artistes du XXe siècle, un artiste assassiné par les milices franquistes en août 1936. Et La Maison de Bernarda Alba (écrit précisément en 1936) est l’un des joyaux de sa trop courte période de création.

 

Bernarda Alba, le chef-d’œuvre de Garcia Lorca

 

Dans cette œuvre théâtrale, une femme andalouse, Bernarda, se retrouve veuve à 60 ans et décrète que sa maison doit observer un deuil très strict de huit ans, un deuil qui se traduit par le confinement de toute la tribu (ses cinq filles, sa mère et la bonne). Mais dire que « le vent ne doit pas entrer dans la maison », fermer les portes et ériger des murs n’affranchit pas de l’amour et, notamment, envers le personnage quasi fantasmagorique du beau Pepe El Romano. Ce dernier a pour projet d’épouser Angustias que Bernarda a eue dans un premier mariage et qui présente l’avantage d’avoir hérité de beaucoup d’argent de son père… et le handicap d’être la plus laide et la plus vieille de la sororie. Le charme de Pepe opère cependant sur toute la maison qui se retrouve en convulsions comme un volcan secoué de désirs érotiques. Et les secousses les plus importantes vont venir d’Adela, la plus jeune des filles qui ne va pas se satisfaire de l’ordre établi.

 

Pour sa part, L’été de la vie, dans des mémoires posthumes fictives, Coetzee met en scène un universitaire qui interroge quatre femmes et d’un homme qui ont compté dans sa vie et ne dressent pas forcément de lui, après sa « mort », un portrait flatteur. L’action se déroule dans son Afrique du Sud natale, un pays régi par la politique raciste de l’apartheid. De cet ouvrage, Lupa n’a extrait que l’aventure de l’avatar de Coetzee avec Julia, une femme mariée.

 

Avec l’apartheid, la montée du fascisme en Espagne, la prééminence de la « civilisation chrétienne » et la condition de la femme dans l’étau réactionnaire espagnol (peut-être aussi polonais…?), l’on imagine, au début du parallèle mis en place par Lupa, que le metteur en scène va approfondir les dimensions politiques des récits ; et c’est sensiblement le cas dans la première partie avec ce défilé de « femmes » en noir (en fait, aussi, plusieurs acteurs masculins) lors du retour des funérailles, avec la description de lieux où les seuls noirs sont les exploités et le rappel des massacres réalisés par les Afrikaners.

 

Au cœur de l’intime

 

Mais lorsqu’il approfondit en seconde partie, l’histoire de Coetzee avec Julia, Lupa recentre son propos sur l’intime et aussi sur le lien entre art et sexualité à travers une scène troublante dans laquelle Coetzee demande à Julia de faire l’amour sur un quintette à cordes de Schubert, ce qu’elle refuse violemment. Se faisant, il interroge alors : sexe et art seraient-ils à ce point incompatibles ?

Continuant son exploration, Lupa revient ensuite au feu qui agite la maison Alba et du sexe, cette fois impossible, entre les femmes et l’homme en érection, cet étalon imaginaire qui tape dans les murs, car il est en rut. Cela va nous emmener doucement vers la révolte d’Adela contre l’ordre établi, mais également, de la comédienne, lassée de la servitude, envers le metteur en scène omniprésent via un micro, depuis le début, avec des interventions inopinées et souvent grotesques. Car l’une des autres dimensions de la pièce est la présence envahissante des créateurs dans leurs oeuvres ; des acteurs figurent Lorca dans Alba, Coetzee dans L’été de la vie, et Lupa est là quelque part, dans la salle, à commenter, souligner, se moquer, perturber le jeu des acteurs sous ses ordres. Il y a là la relation complexe entre les auteurs / créateurs avec leurs personnages et comédiens.

Labyrinthique…

 

Finalement, le spectacle échafaudé explore nombre de dimensions différentes. Lupa semble nous emmener dans les méandres de la création de son esprit sans décider d’un fil qui nous permette de le suivre dans le labyrinthe. Paraissant indifférent à la cohérence du montage qu’il nous propose, il nous perd souvent, puis nous retrouve grâce à ces moments de fulgurances dont il a le secret.

Il s’agit indéniablement de grand théâtre et d’une scénographie magnifique avec ses transparences et ses mouvements. Et les actrices et acteurs sont à la hauteur. Halina Rasiakówna est une matriarche grandiose et perverse qui tue l’ennui dans l’opium, Anna Ilczuk est flamboyante dans le rôle de la rebelle Adela, Andrzej Kłak, un inquiétant Coetzee, Michał Opaliński, une bonne revêche qui ne fait rien de bonne grâce. Tout comme sont superbes Ewa Skibińska, Tomasz Lulek, Piotr Skiba, Janka Woźnicka, Wojciech Ziemiański et Marta Zięba.

 

Au final, parfois déconcertés que nous soyons par les multiples routes qui s’offrent à nous, se demandant parois si Lupa, immense artiste européen, avance désormais sans forcément se soucier du public, on ne peut que reconnaître que le maître a, malgré tout, encore offert un grand moment de théâtre.

 

 

Visuels : © Natalia Kabanow

 

Le programme du Printemps des comédiens est ici.