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« Littoral » de Wajdi Mouawad monté par le collectif du Prélude, la langue brûlante de l’exil sur l’asphalte non moins brûlant des parkings

par Mathieu Dochtermann
le 23.07.2023

Littoral est une pièce bien connue de Wajdi Mouawad, que l’auteur lui-même a mise en scène à la Colline il y a trois saisons. Le collectif du Prélude adapte la pièce à la rue, avec un souffle et une précision qui font puissamment résonner ce texte plein d’abîmes et de déchirements. Le public du festival Chalon dans la rue est sous le charme.

Littoral est une pièce qui s’articule en trois parties, et pour ses représentations au festival Chalon dans la rue le collectif du Prélude donne un triple rendez-vous aux spectateur·rices : il s’agit, pour chacun des trois mouvements, de changer d’emplacement et de scénographie, même si le troisième déplacement se fait en réalité pour retourner à la case départ… ce qui est très exactement le mouvement de la pièce. Littoral, c’est une pièce traversée par les thèmes chers à Wajdi Mouawad : la guerre et ses atrocités, l’exil, la mémoire, la mort, le deuil, les racines, le père, tout ce qui nourrit l’identité profonde d’un être humain, l’amour également, jusqu’à la folie possiblement. Et, aussi, une bonne dose de sexe, certes pas gratuit, car la pulsion de vie est un réflexe et une source de rééquilibre dans un paysage de ruines fumantes, mais, tout de même, donné dans une vision toujours copieusement phallocentrique.

La nécessité de monter ce texte est évidente, à de multiples niveaux. Alors que la guerre éventre le sol européen pour la première fois depuis suffisamment longtemps pour que la mémoire concrète s’en soit perdue au fil des générations, alors que partout dans le monde des populations sont déplacées et seront déplacées plus nombreuses encore, comment ne pas voir l’importance d’un récit qui dit l’horreur sans fard mais aussi les moyens de la dépasser, qui décrit poétiquement comment celle-ci infecte des lignées entières d’individu·es qui se retrouvent né·es ailleurs, pas sur la route de l’exil mais à son point d’arrivée ? Le texte prend des détours multiples, empile les souvenirs à la réalité, la réalité aux rêves, confronte les vivants à la mort, fait parler les aïeux décédés. Les mots sont précis, le cheminement adroit. Il est clair qu’on est là face à un texte magnifique. Qui ne se gêne pas pour emprunter les mots de L’Iliade, façon de se mettre modestement dans les pas d’Homère, façon en tous cas de convoquer la force plusieurs fois millénaire du récit.

La langue et la chair, aux quatre vents

L’atout majeur du collectif du Prélude pour monter sa version de Littoral, c’est, sans nul doute, l’énergie de la troupe, une envie de planter ses dents dans la chair du texte qui s’impose immédiatement, comme une évidence. En parlant de texte, l’interprétation est juste, les voix portent, quelques personnages sont incarné·es de façon si magnétique qu’on en oublie qu’on est sur un parking et non dans le pays ancestral, et qu’un train passe à 50 mètres. En parlant de chair, les corps sont engagés au service de la dramaturgie : il ne s’agit pas que de porter le texte, il s’agit d’en extraire la substance et de s’en draper, même si cela est synonyme de creuser la terre avec ses mains. Un engagement d’autant plus méritant qu’il se fait sous un soleil de plomb. Cette détermination à empoigner la pièce avec autant d’énergie se retrouve en ouverture de chaque épisode, quand les comédien·nes se donnent le top, s’encouragent mutuellement, et ouvrent sur une danse de groupe ritualisée sur des basses bien lourdes, communion moderne pour signaler l’ouverture du temps de la représentation théâtrale.

Il est d’autant plus important de marquer cette bascule que l’on est dans l’espace public, et que les comédien·nes, en plus, en artistes de rue avisé·es, se mêlent au public avant la représentation, engagent la discussion et prennent soin de son confort – parfois avant le leur. Ce soin n’est pas anecdotique : il marque plus qu’un savoir-faire, aussi un état d’esprit, une attitude qui sert l’invite faite à rentrer dans le spectacle. Ce n’est d’ailleurs pas parce qu’on est en rue que la scénographie est au rabais : elle peut être conçue de manière simple, elle n’est pas moins spectaculaire, au sens qu’elle capte le regard mais surtout au sens qu’elle offre un support efficace au poème. L’idée d’employer plusieurs sites pour faire ressentir concrètement le voyage, l’Ailleurs, la rencontre aussi de l’Autre, puis le retour, est tout simplement excellente. L’épisode 1 pourrait certes se dérouler en intérieur, sur une scène de théâtre, mais la suite gagne à se dérouler à ciel ouvert, et il y a toujours l’espoir, en mettant l’œuvre dans la rue, qu’elle puisse croiser la route de personnes qui passaient par là et seront arrêtées par la force du poème.

Distribution : Mise en scène : Maxime Coudour et Fanny Imber / Jeu : Sophie Anselme, Maxime Coudour, Lucie Dordoigne, Simon Fraud, Fanny Imber, Claire Marx, Jean-Benoît Terral, Martin Verschaeve / Création sonore : Vivien Lenon / Scénographie : Benjamin Lebreton / Construction et régie : Neil Price / Costumes : Fanny Veran / Chorégraphie : Nans Martin / Merci à Périne Faivre et Mathurin Gasparini / Diffusion : Gwénaëlle Leyssieux-Label Saison