Jusqu’au 31 décembre 2024, le Théâtre du Palais-Royal présente la dernière création de Géraldine Martineau avec Estelle Meyer, comédienne et chanteuse, dans le rôle-titre : L’Extraordinaire Destinée de Sarah Bernhardt. Découvrez dans l’un des plus beaux théâtres parisiens la vie hors-norme d’une immense tragédienne qui a marqué son époque.
A l’occasion du centenaire de la mort de Sarah Bernhardt (1844 – 1923), le Petit Palais proposait l’année dernière une exposition sur la vie flamboyante d’une légende du théâtre qui était aussi peintre et sculptrice.
Surnommée « la Voix d’or » par Victor Hugo, « Monstre sacré » par Jean Cocteau, « La Divine », au ton emphatique notoire et au caractère bien affirmé, était considérée comme une figure emblématique du XIXè et du début du XXè siècle.
Fascinée par cette femme exceptionnelle et en hommage au théâtre, Géraldine Martineau prend ici la plume, choisit de nous raconter son histoire et de la mettre en scène. Avec une troupe de 10 artistes investis, comédiens et musiciens, incarnant près de 40 personnages, L’Extraordinaire Destinée de Sarah Bernhardt retrace le parcours unique d’une femme forte, engagée, avant-gardiste, libre et ambitieuse qui avait pour devise le fameux « Quand-même ! »
Délaissée très jeune par sa mère, une courtisane juive originaire de Hollande ayant choisi la vie mondaine à Paris, Sarah Bernhardt sera élevée par sa nourrice en Bretagne avant d’entrer au couvent à Versailles, où elle jouera son premier rôle dans un spectacle religieux. Sur la recommandation du duc de Morny, elle intégrera le Conservatoire d’art dramatique de Paris puis entrera à la Comédie-Française à l’âge de 18 ans. 4 ans plus tard, elle en sera renvoyée pour avoir giflé une sociétaire. C’est en jouant dans Le Passant, une pièce de François Coppée, à l’Odéon en 1869 qu’elle se fera connaître et son rôle dans Ruy Blas de Victor Hugo sera un triomphe. Sarah Bernhardt brille sur les planches, incarne des rôles féminins (Iphigénie, Phèdre) et masculins (Hamlet, L’Aiglon). Elle sera la première femme à se produire sur les 5 continents et collaborera entre autres avec Edmond Rostand, Marcel Proust et Oscar Wilde.
Excentrique et fantasque, sa vie tumultueuse défraie la chronique. A 20 ans, elle accouche de son fils unique Maurice Bernhardt, dont le père ne voudra pas le reconnaître. Elle s’entoure d’animaux exotiques et dort dans un cercueil. Souffrant d’une blessure au genoux, elle se fera amputer de la jambe à la fin de sa vie.
C’est une véritable épopée qui nous est contée sur le plateau du magnifique théâtre du Palais-Royal, où Sarah Bernhardt avait d’ailleurs joué à l’époque. La troupe, menée par la convaincante Estelle Meyer, tant dans son interprétation du personnage que dans le chant exécuté avec brio, porte le sujet avec une belle énergie. Mention spéciale pour les musiciens qui apportent une touche d’élégance et de poésie à l’ensemble.
Visuel : (c) Fabienne Rappeneau
L’extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt
Ecrit et mis en scène par Géraldine Martineau
Au théâtre du Palais-Royal
Avec Estelle Meyer, Marie-Christine Letort, Isabelle Gardien, Blanche Leleu, Priscilla Bescond, Adrien Melin, Sylvain Dieuaide, Antoine Cholet, Florence Hennequin et Bastien Dollinger
Jusqu’au 31 décembre 2024
Durée : 1h45