La pièce la plus connue d’Eugène Labiche, avec Un chapeau de paille d’Italie et La Cagnotte, trouve un parfait écrin au Théâtre du Chêne noir.
En pleine « Invention du Mont Blanc » (Philippe Joutard), Monsieur Perrichon décide, pour son premier voyage, de se rendre à Chamonix avec sa femme et sa fille. En gare de départ, la jeune demoiselle tombe sur deux prétendants rencontrés la semaine précédente, Daniel et Armand, tous deux amis et convoitant la jeune fille… Les deux compères s’engagent alors dans un combat de coq, plus pour conquérir la raison du père que les beaux yeux de la fille.
Représentée pour la première fois en 1860, Le Voyage de Monsieur Perrichon garde un charme fou. Et cette fantaisie enlevée tient beaucoup à la mise en scène signée Frédérique Lazarini qui fait de ce spectacle une grande course, et ce dès le départ de la famille Perrichon en gare. Avec l’aide de quelques accessoires (une statue qui parle, des fleurs, des haut-parleurs qui répondent aux voyageurs…) et de costumes inspirés (doudounes blanches pour la famille Perrichon et costumes de couleur pour Daniel et Armand), la metteuse en scène crée un univers balisé à la fois poétique et très matériel.
Ce Labiche présenté au Théâtre du Chêne noir reste aussi avant tout un grand numéro d’acteurs. Cédric Colas cabotine dans son rôle de Monsieur Perrichon, Frédérique Lazarini ayant « cherché à chasser l’évidence d’un personnage convenu ». Roublard, imbu de sa personne et cherchant à capter l’attention à tout prix, est un personnage qui évolue au fur et à mesure des actes. Le reste de la troupe, constituée d’Emmanuelle Galabru, d’Hugo Givort, d’Arthur Guézennec, de Messaline Paillet de Guillaume Veyre n’est pas en reste non plus, faisant de ce voyage une folle journée.
Le Voyage de Monsieur Perrichon, Eugène LABICHE, Au Théâtre du Chêne noir du 5 au 26 juillet à 10h (relâche les mardis)
Le Festival d’Avignon se tient jusqu’au 26 juillet. Retrouvez tous nos articles dans le dossier de la rédaction.
Visuel : © Affiche du spectacle