Nous nous sommes retrouvé dans ce théâtre niché dans une petite rue du 16e arrondissement, pour redécouvrir un classique de la littérature slave « Le journal d’un fou » de Nikolaï Gogol.
Cette nouvelle, écrite en 1834 par Nikolaï Gogol, fait partie du recueil Nouvelles de Pétersbourg, aux côtés d’autres célèbres histoires comme Le Nez ou Le Manteau. Dans Le Journal d’un fou, nous suivons le fonctionnaire Poprichtchine, noble, mais frustré par sa condition sociale et sa solitude. Sous forme de journal intime, la nouvelle nous plonge lentement dans la démence de ce personnage…
À travers le triste sort de ce pauvre diable, Gogol cherche à critiquer les rigidités de la bureaucratie russe, ainsi que les illusions de grandeur et l’isolement social dans cette société bourgeoise malade.
Ronan Rivière, né en 1977, est un acteur, metteur en scène et dramaturge français connu pour ses adaptations théâtrales de grands classiques, notamment Dostoïevski et Pouchkine. Avec sa compagnie La Voix des Plumes, fondée en 2005, il explore des créations épurées qui mettent l’accent sur le jeu d’acteur et l’émotion brute, souvent inspirées de techniques de théâtre physique et du masque.
Aux côtés de la comédienne Amélie Vignaux et du pianiste Olivier Mazal, Ronan Rivière opte pour un décor simple et malléable ainsi qu’une mise en scène sans prétention. L’artiste rend un bel hommage à l’écrivain en devenant lui-même ce fonctionnaire fou, errant parmi le public comme un homme sans repères. Le pianiste, immobile sur scène, projette néanmoins son ombre sur toute la pièce, tandis qu’Amélie Vignaux, dans le rôle de la servante, se métamorphose également au fil de la représentation.
Une pièce captivante, qui nous plonge dans l’atmosphère sombre et étourdissante du Saint-Pétersbourg du XIXe siècle.
À voir le jeudi et le samedi à 19h au Théâtre Le Ranelagh dans le 16e arrondissement de Paris.
Visuel : © Ben Dumas