Anna a passé 18 ans à se demander ce qu’était devenu son grand-frère, Max, disparu à la veille de son 18e anniversaire… Le Dieu des causes perdues est un duo de texte et de musique, mis en scène par Ambre Kahan. Il nous fait rentrer dans le début d’un travail de deuil et de régénération au Théâtre de l’Athénée.
« Le Dieu des causes perdues» donc, c’est une chanson que se chante la jeune Anna quand elle sent qu’un drame point. Noémie Rimbert incarne, dans le désordre des temps, cette petite fille devenue femme et qui perd son sang. Avec M’Hamed Menjra, elle interprète cet air qu’elle se chantait quand elle invoquait la clémence des esprits de sa chambre d’enfants… Mais au bout du voyage du bout du monde, sous les auspices d’un grand éléphant, la petite fille devenue trop sage va renouer avec ce Dieu et avec ses colères perdues…
Quelques semaines après avoir vu son adaptation-fleuve (6 heures !) du roman « Cult » «L’art de la joie» de Goliarda Sapienza à la MC93, nous retrouvons la metteuse en scène Ambre Kahan dans un spectacle intimiste dont elle a commandé le texte. Un peu de lumière, des jeux de face et de profil avec le micro et la guitare électrique suffisent à donner mille épaisseurs au texte touffu et urgent d’Agathe Charnet, un texte commandé par la metteuse en scène et initié par un café entre les deux femmes et la comédienne.
Riche de beaucoup de références aussi journalistiques que théâtrales, Le Dieu des causes perdues brouille les temps pour mieux nous offrir une Molly Bloom du temps d’après les téléphones fixes et de pendant les charters qui vous emmènent faire des expériences de spiritualités internationales en Thaïlande. Ce temps, qui passe, au fur, de même que le sang qui coule, ne revient pas … Un beau spectacle, avec un vrai texte, puissant.
Le Dieu des causes perdues, texte d’Agathe Charnet ; mise en scène d’Ambre Kahan, jeu de Noémie Rimbert, composition et interprétation musicale de M’Hamed Menjra, assistanat de Tara Veyrunes, création lumières de Zélie Champeau.
Ce spectacle s’inscrit dans la saison Jeune Création de la Salle Christian-Bérard, en partenariat avec Prémisses.
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