Avignon peut aussi rimer avec chanson. Dans le tiers lieu la Scierie, juste en dehors de la ville, Noémie Lamour, Gentiane Pierre nous invite dans un show enlevée pour nous faire redécouvrir, et même souvent découvrir, les tubes des femmes compositrices de Hildegarde de Bingen à Aya Nakumura.
Tout commence avec un cours rapide sur l’histoire de la musique. Les premiers noms s’égrainent, de Mozart à Jul. Des hommes, rien que des hommes. Alors quoi ? Les femmes n’auraient pas composé de musique ? Évidemment que non. Pire que cela, le XIXe et le XXe siècle n’ont cessé d’invisibiliser ces artistes en les rendant muettes. Noémie Lamour, Gentiane Pierre vont alors tout, mais tout donner pour que l’oubli change de camp.
Musiciennes et chanteuses hors pair, aussi à l’aise en tenues de diva que de super women, elles déroulent (au sens premier) les portraits de ces icônes : Madonna, Clara Schumann, Cécile Chaminade… La liste est longue, elle compte 53 259 noms. En une heure, même à coups de mash-ups délicieux, il est impossible de toutes les jouer. Alors, elles décident d’en jouer le « plus possible ».
Le spectacle est une fête, où l’on finit en communion totale à chanter bien moins juste qu’elles sur Freedom d’Aretha Franklin. Sans glisser dans le pédagogique, ce duo adorable nous permet d’entendre des compositions à nous faire pâlir de beauté. Diva Syndicat est un spectacle intelligent, drôle et terriblement bien chanté qui démonte le patriarcat à coup d’arpèges.
Du 5 au 26 juillet à 16h05 (1h05), relâche les 8, 15 et 22, à La Scierie – Le Hangar.
Le Festival d’Avignon se tient jusqu’au 26 juillet. Retrouvez tous nos articles dans le dossier de la rédaction.
Visuel : © Isabelle Fournier