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Lazzi à la Scala : Torreton en majesté dans une ode à l’amitié

par Anne Verdaguer
09.07.2024

Le premier a un physique et une gouaille à la Gabin. Son comparse, a l’envie d’en découdre avec la vie. Ces deux-là font face à la fin de leur monde : le dernier vidéo club de France, qu’ils ont tenu pendant près de 30 ans, s’apprête à fermer. Ils doivent mettre la clé sous la porte. Terrible constat d’une vie qui s’est tissé autour de leurs films préférés, ceux de Scorsese, de Capra, de Welles, dont ils semblent être eux-mêmes devenu les personnages principaux. Une plongée drôle et touchante autour de l’amitié et sur les choix à faire au moment de réinventer sa vie.

 

Un homme assis sur une boîte à carton, sanglote. Autour de lui, des sièges brûlés et un matelas à même le sol comme dans un théâtre à l’abandon. Derrière lui, son comparse de toujours, veut en découdre, et il n’est pas prêt à lâcher le morceau. Il sont tous deux abattus, au tapis. Dans les cartons, des cassettes de films, qui sont destinées à finir à la déchetterie. Quand tout semble perdu, qu’est ce qu’il leur reste ? Leurs enfants ? «On n’ose pas assez mépriser ses gosses», dit le premier, goguenard. Leurs femmes ? L’un est veuf, l’autre divorcé. Sujet sensible. Il y a pour ces deux amis, tout un monde à reconstruire sans ces présences féminines qui les hantent jusque dans leurs rêves.

 

Heureusement, ils ont de la ressource et c’est à la campagne qu’ils trouveront enfin l’apaisement, entre les moutons à qui ils donnent des noms d’acteurs et leurs souvenirs qu’ils apprennent à apprivoiser, tout comme ils doivent s’apprivoiser l’un l’autre.

 

Plaisir intact

Tels des rescapés échoués sur une île déserte, les deux compères vont alors s’ouvrir à autre chose. Un jardin à faire pousser, des nuits réparatrices et le silence qui est presque trop présent. « Qui sait de quoi on est incapable !  » s’amuse l’un d’entre eux. Les répliques fusent et petit à petit, on en vient à se prendre d’affection pour ce « vieux couple » qui apprend à lâcher prise et à montrer leurs fêlures dans ce coin paumé du Vercors. Jusqu’au point de bascule, qui les révélera à eux même.

 

La paire d’acteurs, Philippe Torreton et Vincent Garange, s’en donne à cœur joie dans cette comédie qui joue sur la complicité de ces deux grands interprètes. Lazzi a d’ailleurs été pensée pour eux, à partir d’eux. La pièce, écrite et mise en scène par Fabrice Melquiot pour l’ancien de la Comédie-Française et son comparse a été montrée pour la première fois aux Bouffes du Nord il y a 2 ans. Depuis, le spectacle a été représentée près d’une cinquantaine de fois et pourtant, le plaisir semble intact pour ces deux comédiens complémentaires et visiblement proches.

 

Philippe Torreton est facétieux à souhait, dans le rôle d’un homme à la dérive. Toujours dans l’autodérision, jamais dans le pathos, comme il l’affirme, se parodiant lui-même. Il est de ces acteurs que l’on a toujours un immense bonheur à voir jouer tout comme lui-même semble prendre un malin plaisir à aller chercher le public, accrochant son regard à ceux des premiers rangs dans la pénombre. Son partenaire, Vincent Garange n’est pas en reste et excelle dans le registre de la fragilité et de l’émotion. On rit beaucoup et l’émotion nous gagne aussi. Deux acteurs dans la force de l’âge qui ont gardé leur vivacité de jeunes hommes et qui nous donne une formidable leçon d’amitié.

Lazzi à la Scala Provence, écrit et mise en scène par Fabrice Melquiot du 29 Juin au 21 Juillet, relâche les lundi 1, 8 et 15 Juillet.

Visuel © Christophe Raynaud De Lage