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01.07.2024 → 11.07.2024

« Lacrima », la haute couture théâtrale de Caroline Guiela Nguyen

par Amélie Blaustein-Niddam
10.07.2024

L’autrice et metteuse en scène Caroline Guiela Nguyen nous entraîne dans une épopée ciselée qui nous fait voyager dans l’intime et dans le luxe. Brillant.

« J’ai fait ce qu’il fallait »

Le décor est à vue et il est chargé. Chargé, mais bien rangé. C’est un atelier de couture. On voit une robe de mariée de dos au premier plan, une robe de cocktail rose un peu plus loin et des tables, des machines à coudre. L’espace est, comme toujours chez Caroline Guiela Nguyen, séparé par des rideaux semi-opaques. Un écran est incrusté en haut de l’espace. La première scène tient de la série Netflix la plus addictive. On assiste à une conversation en Zoom, on voit une médecin en ligne, elle interagit avec Marion qui est en train de sombrer, elle appelle les pompiers, ils arrivent, tentent de la sauver, et là, tout s’arrête. Rewind. Nous revenons huit mois plus tôt, le jour où la Maison Beliane attend puis reçoit LA nouvelle : une commande de premier ordre, confectionner la future robe de mariée de la princesse d’Angleterre.

« Le soleil ne se couche jamais sur la robe de la princesse d’Angleterre »

Une fois le projet lancé, la dramaturgie se met en place entre Paris, Alençon et Mumbai. Autrement dit le tissu, la dentelle et la broderie. Le projet est fou, il résonne en tout point avec une histoire vraie. Nous sommes en 2011, dans la vraie vie, Alexander McQueen signe la robe de mariée de Kate Middleton. Elle est en dentelle d’inspiration victorienne, conçue par la directrice de la création Sarah Burton. Dans la fiction, nous sommes en 2025. « La princesse » n’a pas de prénom, elle est une fonction, elle est au-dessus et ses désirs sont des ordres, comme par exemple vouloir des broderies partout, peu importe le temps que cela prendra aux brodeurs indiens, elle semble avoir oublié que le Commonwealth appartient au passé, elle veut et elle aura. Après tout, c’est elle, la princesse d’Angleterre.

4 688 heures pour 27 minutes

Pendant les huit mois de la création, tout se passe. La vie de chaque protagoniste est rythmée par les coups d’aiguilles. Dan Artus, Dinah Bellity, Natasha Cashman, Charles Vinoth Irudhayaraj, Anaele Jan Kerguistel, Maud Le Grévellec, Liliane Lipau, Nanii, Rajarajeswari Parisot, Vasanth Selvam sont tous et toutes éblouissant.e.s dans des multiplications de prises de rôles et des stratifications de plus en plus profondes. Le personnage de Marion (magistrale Maud Le Grévellec) est le pivot de tout. Elle est la première d’atelier, c’est sur elle que tout repose. Peut-on mourir pour une robe ? Devenir fou et folle ? Oui, sans aucun doute, c’est le principe de la haute couture, le règne de l’exigence, du cauchemar au service du rêve, de la beauté et de la minutie « quoi qu’il en coûte ».

Bâtir

En couture, le bâti est un point à la main qui permet d’effectuer un premier assemblage des différentes parties de vêtement. C’est ce que Caroline Guiela Nguyen fait. Elle tisse sa pièce en assemblant à la perfection plusieurs histoires. Pour éviter l’accumulation des récits, elle utilise le ressort de l’interview par exemple pour nous conter l’histoire des dentellières d’Alençon. Elle appuie sur ce qu’on appelle les petites mains expertes. Les meilleures petites mains du monde au service de la plus belle robe du monde à cet instant T. L’écriture de Caroline Guiela Nguyen est fascinante dans ses articulations. Elle passe d’un pays à un autre en dirigeant notre regard sans que nous ne nous en rendions compte, elle nous happe.

Le prix du luxe

La directrice du Théâtre national de Strasbourg écrit ici son histoire la plus juste. Elle ne surcharge pas en drame, comme c’était le cas dans Fraternité où elle semblait nous ordonner de pleurer. Lacrima est très juste dans la description des doublures nécessaires aux vêtements. La pièce pointe ce que le capitalisme autorise. Les meilleurs brodeurs sont à Mumbai, ok, alors ce sont eux qu’il faut employer, oui, mais au prix local. Du côté de la France, le problème n’est pas le droit du travail, mais les vies jetées dans le travail, et quel travail. Contrairement à « la princesse », tous les autres sont nommés et leurs histoires sont racontées. La metteuse en scène capture notre attention et nous laisse le souffle coupé devant la restauration d’un voile. Elle nous subjugue avec une scène de violence d’un mari envers sa femme, d’une justesse clinique. Elle capte mieux que personne les secrets de famille et les non-dits.

 

Lacrima est une fresque démente qui dénonce avec subtilité les misères sociales tout en révélant la beauté extrême des savoir-faire des maisons de couture. C’est autant une déclaration d’amour à la mode qu’un cri contre le mépris des conditions de travail.