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« En attendant Godot », Lavant et Bonnafé gardent l’espoir de Jacques Osinski

par Amélie Blaustein-Niddam
13.07.2025

De toutes les pièces de Beckett, En attendant Godot est la plus connue, peut-être parce que son titre en résume le contenu. Au Off d’Avignon, Jacques Osinski  s’empare de ce monument avec talent. Pour servir cette langue précise, il convoque un quatuor de choc composé de Jacques Bonnaffé, Jean-François Lapalus, Denis Lavant, Aurélien Recoing. Du grand et beau théâtre.

 

 

« Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? On attend Godot »

 

Tout commence dans un noir profond. On entend des pas. Sur scène, il y a un arbre et une pierre. C’est Beckett qui l’a décidé, qui a décidé dans ses didascalies plus que précises. Cette version de En attendant est d’ailleurs la plus aboutie, celle de 1984 que le maître avait remanié. Le texte dit pour le début :  « Estragon est sur le sol. Il appartient à la pierre. Vladimir est lumière. Il est orienté vers le ciel. Il appartient à l’arbre. » Et c’est ce qu’on voit. Tout est écrit, maintenant, il faut le jouer et bien le jouer. Et ça, ces quatre-là savent faire. Denis Lavant est Estragon, Jacques Bonnaffé est Vladimir. Estragon a mal aux pieds, ses chaussures sont trop petites, chez Beckett, les corps sont empêchés, souffrants (enterrés même dans Oh les beaux jours). Alors, l’un des plus grands thèmes de la pièce, la fraternité dans l’amitié, se met en place. Vladimir aide, lui retire sa chaussure. Tous les deux sont « liés » à la vie et à la mort. Ils ont traversé mille vies ensemble, ont le sens sans savoir. Ils se separent et se retrouvent sans cesse, malgré eux (« Je suis content de te revoir. Je te croyais parti pour toujours »). Et ils sont là à attendre un certain Godot près de cet arbre. Pourquoi ? Qui est-il ? La réponse, on le sait dès le depart, ne sera jamais donnée.

 

« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. »

 

Nous partons en voyage en huis clos au pays de l’absurde. Si eux deux ne bougent pas, les éléments sont en mouvement autour d’eux dans un rapport au temps bousillé. « La nuit ne viendra-t-elle donc jamais »  gémit Vladimir. Le temps, c’est le personnage principal, ils en ont perdu jusqu’à la notion : « quel jour sommes- nous ? Lundi, jeudi ou vendredi ? ». Donc ils attendent. Et voilà que d’autre apparaissent, et quels autres ! Aurélien Recoing en Pozzo et Jean-François Lapalus en Lucky font leur entrée dans une scène d’une rare violence. Lucky est l’esclave de Pozzo, il le tient au bout d’une corde, le fouette. La vision choque nos clodos. Lucky est une allégorie de Messie, apathique longtemps, mais qui, quand il se met à parler, annone de façon si étrange que cela a l’air d’une révélation « (…) Un Dieu personnel quaquaquaqua à barbe blanche quaqua hors du temps de l’étendue qui du haut de sa divine apathie sa divine athambie sa divine aphasie nous aime bien à quelques exceptions près on ne sait pourquoi mais ça viendra (…) ».

 

« On se croirait au spectacle »

 

Mystique et absurde, En attendant Godot est également très ancré dans son époque. Les différentes versions ont même transformé Pozzo en Nazi. Jacques Osinski se place du côté de l’espoir. Dans le dossier de presse il dit : « Beckett avait été résistant et dû s’enfuir à Roussillon. Godot pourrait-il être un passeur ? ». L’idée est belle. Dans ce monde où rien ne va, où les hommes perdent la tête au point de ne plus se souvenir de ce qui s’est passé la veille, l’attente d’un sauveur pour les sortir de leurs méandres semble vaine. Les voilà coincés, dans l’impossibilité de partir avec comme seule source de vie l’espoir de croire en la venue de ce Godot. Le quatuor de comédiens est époustouflant :  ce sont tous des monstres de plateaux. Pour Lavant et Bonnafé qui ne quittent jamais la scène, c’est un tour de maître. Lavant, qui a si souvent joué les égarés sous les ponts, incarne un Estragon attachant, cassé par la vie. Bonnafé, lui, est un tendre penseur, lucide au milieu du néant.

 

Le Off d’Avignon est souvent l’occasion d’aller voir de grands textes portés par d’immenses stars du théâtre. Ce serait dommage de passer à côté.

Au Théâtre des Halles à 21H

Du 5 au 26 juillet 2025 à 21H- Durée 2H15.
Relâches les mercredis 9, 16 et 23 juillet

Le Festival d’Avignon se tient jusqu’au 26 juillet. Retrouvez tous nos articles dans le dossier de la rédaction.

Visuel : ©PierreGrosbois