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« De Lumière ». D’hommes à hommes au Printemps des comédiens

par Marie Anezin
08.06.2025

De Lumière, de celles du Sud à celles des origines, filiales, passionnelles, existentielles, Jean-Baptiste Tur et Azilys Tanneau éclairent le monde taurin d’un regard nouveau, aussi tendre que sociologique, et porté par une grande beauté émotionnelle.

Dans le Hangar Théâtre – Studio 1, 3 rue Nozeran à Montpellier, un comédien raconte sa vie d’homme. Des années auparavant, il avait enlevé les gravats de ce lieu pour le faire naître théâtre, et y faire ses débuts. Cette anecdote est significative de ce que contient De Lumière et des intentions du metteur en scène Jean-Baptiste Tur : les origines se bardent de présent, avec et pour seule vibration l’émotion.

Dans un studio de répétition un peu de bric et de broc, à l’image du cerveau bouillonnant des trois artistes en recherche de création, le spectateur se glisse discrètement à leurs côtés pour découvrir l’histoire d’une communauté, d’une région et de ses traditions. Pourtant, un seul homme est au plateau : le fabuleux David Ayala, qui déroule le fil de son récit de vie, un pays natal du côté du Rhône, les ambitions du père pour lui, son désir de théâtre et d’évasion.

Ces moments de vie, ses réflexions sur la tauromachie, se tricotent malicieusement avec ceux d’autres humains qui ont vécu la même passion. On pourrait dire la corrida, mais ce serait réducteur — et enfermer ce très beau spectacle dans une case clivante, un débat perdu d’avance, qui lui fermerait de nombreuses portes. De Lumière est un spectacle sur l’appartenance : sociale, familiale.

« Ce que j’ai aimé est ce qui m’a fait fuir. »

De Lumière est l’approche ethnographique d’un sujet brûlant. L’intime éteint ici les braises de la controverse pour attiser celles de la passion, et en faire un récit de vie, une réflexion sur l’art, la mort, la voie que l’on se choisit. Pour tout cela, c’est un spectacle passionnant.

La force, l’ingéniosité du metteur en scène Jean-Baptiste Tur, est de ne jamais montrer de taureau, ni vivant, ni mort. Pas de sang pour choquer ou décourager, pas de long travelling sur les yeux pétris de peur de l’animal. Il n’y a que des représentations : une tête empaillée, avec qui le personnage dialogue dans une scène très cinématographique, à la manière de Yórgos Lánthimos. Il n’y a que le combat, qui pour eux est à la loyale. Des combattants qui se traitent en égaux.

« On lui donne une chance, au taureau », scande Pablo.
« Il peut faire ses preuves. C’est mieux qu’une balle dans la tête. »

Ceci marque une première mise à distance. La deuxième vient des mots d’Azilys Tanneau, nourris par plusieurs immersions auprès de David Ayala, du metteur en scène, et d’interviews menées pour en extraire l’essence – délestée du pathos, mais non de l’émotion.

La troisième distance est apportée par les musiciens sur scène, qui rendent au live son intensité de vivant. Ce n’est plus une musique qui s’impose, c’est une musique qui s’intègre. Elle est le souffle du spectacle, rythmée souvent sur celui du taureau, ou douce et mélancolique. Elle est la veine qui pulse. Le dernier solo de saxophone nous émeut jusqu’aux larmes. La composition est l’un des éléments phares de ce récit : elle en assure l’équilibre, donne une fluidité déconcertante, et installe un jeu de réel, qui gomme l’interprétation pour en faire une scène de vie.

On pense à TG STAN dans cette façon de lier des éléments disparates, au plateau et dans le discours, tout en leur donnant une évidence d’enchaînement. Nous sommes là, nous sommes bien, nous sommes avec eux sans être eux. Nous sommes la part de leur passion, celle qui, en écho, nous éclaire ; celle qui fait de cet acte barbare un art – celui de la tauromachie. Car c’est par le prisme de l’intime et de la passion que se pose ce débat houleux qui traverse les siècles.

Nous sommes dans la cuisine avec la mère qui prépare à manger, dans la salle de répétition, dans les lieux d’entraînement, avant d’entrer dans l’arène.

De Lumière sublime David Ayala. Il y apparaît apaisé, dans la force de son talent, dans une puissance douce, une réunification des genres : entre la masculinité que dégage son corps, et la tendresse de sa voix lorsqu’il parle des siens, avec les mots d’Azilys Tanneau.

De Lumière met en avant le goût du risque, ce qu’il emporte avec lui en supplément dans une vie — que ce soit dans l’arène ou sur une scène de théâtre. La tauromachie est ici un art qui chemine avec un autre, dans une émotion pure, sincère, pleine d’espoir : celle d’un monde qui ne veut pas lâcher ses valeurs, même si elles restent controversées. Elles sont l’âme d’un peuple né quelque part autour du Rhône.

Le printemps des comédiens se déroule à Montpellier jusqu’au 13 juin

Informations et réservations

 

Visuel : (c) Nathalie SAPIN