Jusqu’au 12 novembre 2023, retrouvez Raphaël Enthoven sur la scène du Théâtre Libre pour vous parler avec passion d’un des plus grands auteurs du XXe siècle.
Raphaël Enthoven avait déjà donné plusieurs lectures de Camus, mais c’est un vrai spectacle qu’il nous livre ici, excellemment mis en scène par Julie Brochen. Ceux qui le connaissent à travers ses émissions et ses conférences seront heureux de retrouver une approche familière de Camus. Et ceux qui le découvrent s’en verront offrir une porte d’entrée à la fois pédagogue, sensible, amoureuse et moderne.
Mais elle n’est pas moderne parce que Raphaël Enthoven plaquerait artificiellement des œuvres cinématographiques récentes sur des textes plus anciens, par exemple, pour les rendre « accessibles » : moderne car personnelle, et en effet nourrie de la pop culture dans laquelle il a baigné, et qui témoigne surtout de l’influence et de la pertinence intemporelle de Camus. Le constat désespérant de la condition humaine est toujours le même, et pourtant nous continuons de nous lever le matin.
Les extraits de Stallone, des Monty Python, ou de musique (à laquelle Camus fait lui-même référence) présents dans le spectacle ne sont donc pas décoratifs mais nous font sentir la carnation (et l’incarnation) de la pensée de Camus.
Amour, absurde, révolte (et dans cet ordre), Noces, L’Etranger, La Peste, Le Mythe de Sisyphe : ce spectacle est un voyage dans l’oeuvre de Camus, guidé par le plus comédien des professeurs de philosophie.
Car décidément, Raphaël Enthoven est avant tout homme de scène. Il faut saluer sa performance théâtrale ; le sens des nuances (tant orales, voire musicales, que philosophiques), du rythme, de l’humour aussi… Dans sa lecture de certains passages des romans de Camus, sa voix semble changer tout naturellement en fonction des personnages qu’il incarne, véritablement.
Que ce soit dans une classe, à la télé, à la radio ou sur les planches (qu’il avait déjà côtoyées dès ses années à l’ENS), Raphaël Enthoven a visiblement la passion de la transmission, ce que vous pourrez constater plus en profondeur les jeudis et dimanches, où chaque représentation est suivie de trente minutes d’échange avec le public.
D’abord professeur, ou d’abord homme de scène ? On se rend compte plus que jamais que, pour Raphaël, les deux sont sans doute indissociables.
Camus par Enthoven, avec Raphaël Enthoven et Bernard Gabay, de Raphaël Enthoven, Mise en scène : Julie Brochen, Scénographie : Lorenzo Albani et Juliette Gleizes, Lumières : Jennifer Montesantos, Vidéo : Blandine Armand, Durée : 1h05
Du mercredi au samedi à 19h, et le dimanche à 15h
Visuel : (c) affiche officielle du spectacle