En ouvrant les portes de sa cuisine, Eleonora Galasso nous invite dans son intimité. C’est souriant et attachant.
Elle débarque du fond de la salle, nous salue, nous examine avec affection et tendresse. L’ambassadrice autoproclamée de la Dolce Vita a la parole libre et le ton haut. Elle nous invite autant dans sa cuisine que dans son intimité. Elle nous confie son amour pour la France, son tropisme pour l’Italie et aussi son infortune fait d’emprise et de violences conjugales.
Le seule en scène ressemble à une réunion amicale. Le naturalisme parfois casse la truchement nécessaire de l’art dramatique, au risque de nous éjecter du dispositif spectacle-spectateurs. Le personnage s’apparente à la comédienne et vice versa, et sa parole sans médiation fait ressurgir des vérités d’autant dérangeante.
Le spectacle, car il y a spectacle, a les défauts de sa qualité. Sa première qualité consiste en ce naturalisme qui nous saisit. Nous sommes invités dans la cuisine d’Eleonora et dès la première seconde, Eleonora devient notre copine italienne ; une voisine qui vient d’Italie et qui, pour nous faire rire, et pour nous accueillir chaleureusement, ose, contre sa pudeur, appuyer le trait caricatural de la Mama italienne.
Le spectacle est radicalement, chaleureux, attachant. Sous le rire, sous une bonne humeur de façade, se cache la perte, le deuil et le drame. Nous sommes invités autant à une fête de la vie, car un témoignage de la blessure. Ainsi secoués, nous aurons pris une injection de joie de vivre et d’optimisme
Parce qu’Eleonora veut dévorer la vie !
Dévorante
Texte : Eleonora Galasso et Chloé Froget
Mise en scène : Chloé Froget
Avec la complicité de Sébastien Azzopardi
au théâtre des Mathurins, 75008 Paris
Visuel Affiche