Sylvain Maurice au Théâtre de Belleville : une « Arcadie » un peu décevante

Chez Emmanuelle Bayamack-Tam comme chez Sylvain Maurice, Arcadie est moins le nom d’un lieu que celui d’un homme, qui règne sur une communauté accueillant les laissé.es-pour-compte de la société contemporaine, tout en prélevant au passage un impôt sous forme de droit de cuissage.

La vie de cette secte nous est présentée par le truchement de l’une de ses partisanes, Farah. Ce choix offre l’intérêt de retranscrire tout à la fois les excès du gourou, mais aussi les raisons qui poussent ses adeptes à le suivre malgré tout.

Etrange puberté

Pour autant, l’objet d’Arcadie change, passant de l’analyse du fonctionnement des dérives sectaires à l’histoire de cette jeune Farah, dont le corps évolue de manière inattendue. L’adolescente entreprend alors une enquête sur ce que signifient les frontières de genre et nous raconte comment sa communauté et le monde extérieur l’accompagneront dans cette exploration.

Le texte accorde une large place à l’humour pour décrire le désarroi du personnage et les angoisses paranoïaques des membres de la secte. Si l’étrange puberté de Farah est bien entendu reliée aux questions de société qu’elle induit, elle est plus un événement narratif qu’un enjeu de réflexion sociologique. Toutefois, le jeu de Constance Larrieu et les créations lumière et son soulignent trop les intentions du texte pour emporter le public.