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Riccardo Muti à la Philharmonie de Paris : sous le signe de l’Italie

par Helene Adam
14.01.2024

C’est sous le signe de l’Italie chère à son cœur, que Riccardo Muti a dirigé l’orchestre symphonique de Chicago dans une Philharmonie de Paris comble et conquise. Un hommage final à Puccini a profondément ému la salle.

L’élégance et la grandeur de Muti

À 82 ans, Riccardo Muti, chef et homme mythique, dirige l’orchestre symphonique de Chicago pour une tournée d’adieu qui l’a conduit à Bruxelles, Paris et Luxembourg. Son élégance et sa sensibilité uniques lui confèrent une place parmi les plus grands. L’amour du public est demeuré intact au cours des décennies de sa longue et brillante carrière.

S’il en reste chef d’orchestre émérite, il a en effet quitté la lourde charge de directeur musical du CSO, qu’il a assumée pas moins de treize saisons, presque une éternité.

Et pourtant, ce chef, qui fait un peu figure de « dernier des lions », surtout après le retrait des scènes de Daniel Barenboim pour raisons de santé, n’a rien perdu de son exceptionnel charisme.

Dès qu’il arrive sur le podium de la Philharmonie de Paris, la salle est en extase et retient son souffle. Muti ne gesticule jamais, ses gestes sont simples et presque pudiques. Il a gardé une silhouette de jeune homme et ne parait jamais ni fatigué ni en difficulté face à cet orchestre dont il a façonné à son tour la précision presque horlogère de ses couleurs et contrastes.

Celui qui, en son temps, avait gratifié le public de l’Opéra de Rome d’un discours s’inquiétant des menaces réactionnaires qui planaient alors sur son pays, son histoire et sa culture avec l’arrivée au pouvoir de Berlusconi, s’est récemment félicité de la place que prenaient enfin les femmes dans la musique classique et a souhaité que ces renouveaux salutaires se confirment à tous les niveaux.

On peut constater par ailleurs certains soirs à la Philharmonie de Paris, combien la relève est assurée dans la qualité de la direction musicale avec de jeunes loups comme Klaus Makela – et l’on s’en réjouit – mais une certaine « classe » faite de discrétion et d’élégance, qui semble parfois un peu surannée, voire trop « sage » mais nous réserve toujours de fascinantes surprises, s’éteindra probablement avec ces chefs d’une autre époque.

Alors l’on savoure les trouvailles de génie de Muti, l’harmonie du programme qu’il a choisi et la profonde simplicité de son message final avant le « bis » qu’il octroie toujours à son public.

The Triumph of the Octagon

La quasi-création de cette courte œuvre de Philip Glass inaugure le concert. Son histoire est originale et étroitement liée tout à la fois au compositeur, au chef d’orchestre et à l’Italie. En effet, c’est lors d’un concert où la symphonie numéro 11 de Glass est donnée par Riccardo Muti à Chicago, que le compositeur, invité dans le bureau du maestro, a été impressionné par la photographie d’un monument italien, situé près de Naples, le Castel del Monte. L’édifice est basé sur le nombre « 8 » (huit tours, huit faces notamment) symbole de l’infini. Quand, par la suite, Riccardo Muti passe commande d’une œuvre originale à Philip Glass, celui-ci s’inspire alors de cette représentation pour composer un morceau dont la régularité déconcerte au premier abord avant que l’auditeur ne se laisse séduire par ce mouvement en quasi-murmure continu, sans début et sans fin, qui s’achève sur un point d’interrogation. Répétitif et minimaliste, la réalisation de Glass est portée de l’intérieur par Muti, qui nous fait littéralement pénétrer le mécanisme pour en découvrir la complexité et l’âme. Commençant avec des effectifs très réduits et en pianissimo, le motif s’élargit peu à peu comme la pulsation d’un cœur qui battrait de plus en plus fort et procure un effet saisissant à l’auditeur. Philip Glass a dédié cette création à Riccardo Muti et souligné que « le mystère de ce site ancien et le caractère unique de ses proportions géométriques, en particulier les huit tours octogonales, ont été un catalyseur intéressant ».

La symphonie italienne

Et l’on reste dans les merveilles de l’Italie avec l’une des pièces maitresses de l’œuvre orchestrale de Mendelssohn.

Même si cette quatrième symphonie n’a été publiée qu’en 1851 à titre posthume, elle a été composée lors du voyage en Italie du compositeur durant l’année 1831, et s’inspire donc des étapes d’un séjour qui le conduisit à Venise, Milan, Florence, Rome, Naples.

Le compositeur la considérait lui-même comme « la pièce la plus joyeuse » qu’il ait jamais écrite, « surtout son dernier mouvement ». Muti conduit l’ensemble en rendant compte avec discrétion et doigté, sans excès, du caractère ludique et harmonieux de la composition. Ainsi le premier mouvement commence-t-il avec la vivacité requise, mais ménage très rapidement les grands espaces orchestraux  lyriques,  cantabile qui annoncent un deuxième mouvement plus alangui où les petits coups d’archets des contrebasses donnent une pulsation régulière tout en douceur.

Arrivé au troisième mouvement, on se dit que l’ensemble manque quand même un peu d’énergie, valorisant surtout les aspects les plus mélodiques, parfois au détriment des couleurs et contrastes des instruments tandis que le Finale retrouve toute la verve et la dynamique dont l’orchestre est capable, sans pour autant nous transporter comme il savait le faire naguère. Il y a un rien de trop précautionneux désormais, un rien de trop parfait, à qui il manque l’élan, la fougue dont Muti était autrefois, un orfèvre. Cela ne retire rien au fait que c’est toujours un plaisir de voir et d’entendre autant de talents réunis.

Strauss en mode mineur

Du coup, on attendait avec impatience la luxuriante partition de jeunesse de Richard Strauss, Aus Italien, sa fantaisie symphonique, inspirée elle aussi, de l’Italie de de l’un de ses voyages à l’âge de 22 ans, de Vérone à Naples. C’est d’ailleurs dans cette région que Strauss entend ce qu’il croit être des airs populaires napolitains et qu’il reprend dans son dernier mouvement, alors que le thème est celui d’une chanson écrite par Luigi Denza, ce qui lui valut des démêlés juridiques autour de la question des droits d’auteur.

Et l’orchestre prenait à son tour toute son ampleur avec l’ensemble de ses cuivres, de ses percussions, de ses contrebasses, bref le « grand » orchestre comme on l’aime dans cette salle à l’acoustique faite pour de telles formations.

Légère déception encore malgré la beauté de la partition à qui l’orchestre de Chicago sait rendre justice, notamment les cordes soyeuses, les flûtes à la légèreté aériennes, les cuivres puissants.

Le premier mouvement façon prélude s’ouvre majestueusement et cette force des cuivres et des cordes revient régulièrement, tantôt de manière martiale, tantôt sous une forme plus légère et dansante, véritable batifolage ensoleillé. Et nul doute que le maestro sait valoriser les contrastes, les alternances, mais semble malgré tout brider assez régulièrement tous les élans de folie que Strauss glisse déjà dans son œuvre encore un peu corsetée par les traditions musicales d’alors. On se réjouit cependant de la beauté des deuxièmes et troisième mouvement, ce dernier évoquant les jeux d’eau, fontaine, cascade, avec des bruissements de cordes et de délicieuses envolées des flûtes.

Le finale prend l’élan nécessaire à coups de cymbales suivis de véritables galopades des cordes et des cuivres qui prennent un rythme chaloupé entraînant. Enfin, le maestro arrête l’orchestre un très bref instant pour donner les trois accords finaux en mode fortissimo, provoquant une longue ovation du public.

Hommage à Puccini

L’auditoire salue la longue et prestigieuse carrière d’un chef charismatique, davantage que sa prestation d’un soir. Et quand il revient prendre la parole en italien pour rendre hommage à Puccini, dont on commémore cette année le centième anniversaire de la tragique disparition, c’est toute la salle qui est saisie d’une émotion indescriptible. L’intermezzo de Manon Lescaut, choisi pour illustrer cet hommage, est juste magnifique. Et si juste. Merci à Riccardo Muti et aux musiciens de Chicago pour ce « bis » de rêve.

Visuel : © Todd Rosenberg