Créé au Festival d’Anignon en 2022 la performance musicale et dansée « Du temps où ma mère racontait » met en scène deux mères en deuil. Ce lamento familial puissant a résonné dans la nuit étoilée du Fort Jean, dans la cadre du Festival de Marseille.
C’est donc au Mucem, sur l’esplanade du Fort Jean et sous les étoiles exactement qu’Ali Chahrour et sa famille ont proposé leur intense performance. « Du temps où ma mère racontait » est au cœur d’une trilogie sur l’amour mais poursuit la trilogie précédente du dramaturge et danseur qui portait sur les rites funéraires chiites. Tout commence d’ailleurs par un poème de deuil qui fend le cœur et qui perce l’âme. La première mère est Fatmé. Son fils est parti faire renouveler ses papiers à Damas, il disparaît. Elle le cherche partout, jusqu’à sa mort. La deuxième est Leila : son fils est sur scène avec les musiciens et ses cousins, mais il a bien failli lui aussi disparaître en Syrie…
Fonctionnant comme une série de tableaux très bien éclairé. Et nimbé de la musique electro-acoustique du groupe Two or the dragon – tambours et bouzouk électronique ! – le spectacle fonctionne comme une intervention puissante des mères au jour du jugement dernier. Tandis que la danse d’Ali Charhrour nous séduit par sa grâce et sa mobilité, l’héroïne de ce spectacle intense est la puissant actrice et chanteuse syrienne
visuel : ©Christophe Raynaud de Lage