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Des tissus et des âmes en ouverture de SUPERFLASH

par Amélie Blaustein-Niddam
12.06.2025

La quatrième édition du festival SUPERFLASH vient de démarrer au Point Éphémère. Il s’est ouvert hier soir avec un double programme composé de Mountain Home de Livia Vincenti, suivi de Solo Vermine de Louise Buléon Kayser. Deux seules-en-scène reliées par une matière : le tissu.

« Je rends visite à mon sang »

Avant de commencer, un petit point de contexte. Pour vous, Parisien·ne·s, le Point F se résume à une terrasse où l’on traîne aux beaux jours. Mais c’est également un haut lieu de découverte en matière d’arts vivants, grâce au regard affûté de Juliette Malot. Elle a donc accompagné plusieurs artistes, dont Livia Vincenti et Louise Buléon Kayser. Toutes deux ont porté un regard sur le travail de l’autre. L’une, Livia, danse le passé, et Louise, le futur, dans deux dystopies plutôt bienveillantes.

Le premier spectacle est celui de Livia Vincenti, il se nomme Mountain Home. Nous la trouvons vêtue comme pour aller se coucher : culotte et tee-shirt éternel d’ado. Celui-là est flanqué d’une photo de bison. Devant elle, il y a des tonnes de vieilles fioles remplies de liquides transparents ou colorés. Elle nous parle, elle se présente à nous. Elle dit avoir plus de 300 ans et être reliée à une montagne. Mais cette montagne explose, et la voici seule à porter ses ancêtres dans son corps.

Elle n’est pas seule sur scène : il y a une armée de fantômes, de guides, et des tissus, beaucoup de tissus. Ils sont des panneaux peints suspendus aux reflets bleus. Sa danse est celle d’une acceptation. Elle danse autant la sidération que la révélation. Tout en angles, elle inverse la courbe naturelle d’un geste simple : se lever, s’asseoir. Pour ce faire, elle provoque des ruptures vraiment pas naturelles. Mais, loin d’être haché, le mouvement n’est que flux continu. Un coude entraîne le poignet, puis le dos, les hanches, et surtout les chevilles, qu’elle malmène en conscience. Elle nous éclate dans des torsions extravagantes. À la fin, elle n’est plus du tout « perdue en elle-même » et laisse place, couchée confortablement, à la possibilité d’un avenir serein.

« Des vielles chiennes sauvages un peu décrépies »

Du côté de Louise Buléon Kayser, nous sommes dans l’après du monde d’après. Elle nous apparaît dans une allure robotique : casque bleu pailleté, visage blanc et grand imper noir. Elle avance vers nous et, dans un reveal de drag queen, elle sort d’elle-même une liste — un to-do list même — visant à nous permettre de sortir d’une crise.

Si la première devait gérer avec le passé, elle doit faire avec le futur. Il y a eu un drame, en 2039, à Budapest : le monde s’est éclaté. Alors que faire ? « S’organiser », abolir les carcans représentatifs que sont le patriarcat, les genres et les frontières.

Elle danse libre, elle danse à fond, elle danse pop. Les hanches sont soulevées par les tonnes de tissus qui l’augmentent. Elle a désormais un blouson bleu et un pantalon tie and dye, motif également présent chez Livia. Elle est mue par sa colonne vertébrale qui tourne autour de son bassin.

La bande-son attaque par Five Star Hotel de RAYE (écoutez, c’est une bombe) qu’elle incarne, tempo par tempo. Sa présence est tout bonnement fascinante ; le public, placé en tri-frontal, ne peut la quitter des yeux — surtout quand elle se regarde faire, seule au milieu de nous, face miroir. Elle roule des épaules, engage la tête, sa danse n’est que rebonds souples.

 

« Vous aidez dans vos futures évolutions »

 

Ces deux courtes pièces, 40 minutes chacune, mettent au centre des écritures chorégraphiques qui opposent les mêmes énergies. L’une comme l’autre saccade le geste ; la première met de l’extension dans ses articulations, et la seconde met de l’extension dans ses hanches, et la fait couler sur toute sa surface d’expression.

Leurs sujets sont les mêmes, au bout du compte : il s’agit de faire avec qui l’on est, qu’il soit multiple ou singulier.

Le festival SUPERFLASH permet de poser le doigt sur l’actualité la plus précise de l’ultra-création. Il permet de découvrir des artistes au début de leur repérage institutionnel. Il permet aussi de saisir ce qui traverse les artistes en ce moment.

Nous l’avons pas mal écrit : nous avons vu un retour du tissu très franc sur les scènes performatives. Ces deux soli en sont une nouvelle fois la preuve : la matière textile permet d’augmenter le geste, permet aussi de dire un trop-plein d’émotion à vider simplement d’un gros sac à dos.

La suite du festival devrait être nourrie en textiles avec le bien nommé Dressing de Darius Dolatyari-Doladoust, les 14 et 15 juin.

12.06.2025 19h00 Livia Vincenti, MOUNTAIN HOME

+ Louise Buléon Kayser, SOLO VERMINE

14.06.2025 18h00 Darius Dolatyari-Doladoust, DRESSING

+ Maureen Béguin, MOTHERBOARDS #0-3 (film)

15.06.2025 18h00 Darius Dolatyari-Doladoust, DRESSING

+ Maureen Béguin, MOTHERBOARDS #0-3 (film)

️et pendant le festival, 3 films présentés dans les espaces du Point Ephémère

Lili Buvat, Porté Disparu + Brandon Gercara, Playback de la pensée Kwir + Samir Kennedy, SAD ACT

 

Informations et reservations

Visuel : ©Blandine Garnier