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Une distribution parfaite pour « Zoraida di Granata » à Bergame

par Paul Fourier
27.11.2024

Le festival Donizetti nous a fait redécouvrir l’opéra de jeunesse du compositeur qui lui permit de prendre pied dans le genre opera seria. Malgré le fait qu’il ne s’agissait pas encore d’un chef d’œuvre, le spectacle, donné dans le magnifique teatro sociale de la ville haute de Bergame, a pu profiter d’une excellente connexion entre distribution, direction et mise en scène.

Il y a parfois des rencontres déterminantes dans le destin d’un homme. En 1821, Donizetti est promis à un bel avenir. Le compositeur s’est essayé au genre buffa avec Pietro il Grande et – avec moins de succès – avec Le nozze in villa. Il lui restait donc à prendre pied dans l’opera seria. Johan Simon Mayr, son ancien professeur, lui présente donc Jacopo Ferreti, qui, à cette époque, a déjà écrit La Cenerentola (1817) et Matilde de Shabran (1821) pour Rossini.

Ferreti propose donc le livret de Zoraida di Granata à Donizetti. L’origine en est un texte de Bartolomeo Merelli, l’ami bergamasque, auteur des livrets des débuts de Donizetti.

 

La saison du carnaval 1821-22 du Teatro Argentine étant ouverte par un opéra de Giovanni Pacini (Cesare in Egitto) dont le sujet est puisé dans antiquité romaine, Merelli et Donizetti vont s’orienter vers une intrigue à couleurs « ibéro-mauresques » : le fond de l’histoire située pendant la période de domination arabe à Grenade repose sur la rivalité entre les clans des Abenceragi et des Zegri. Le matériau provient, en fait, d’une œuvre historique de Jean-Pierre Claris de Florian (Gonzalve de Cordoue – 1791), œuvre qui avait notamment déjà servi de base à Étienne de Jouy pour Cherubini pour Les Abencerages, ou L’étendard de Grenade créé à l’Académie Impériale de musique de Paris en 1807.

Malgré la mort du ténor Amerigo Sbigoli, le chanteur qui aurait dû incarner Abenamet, le repli sur une voix féminine et la nécessité de réécrire en urgence une partie de la partition, l’opéra débute le 28 janvier 1822 au Teatro di Torre Argentina et remporte un beau succès. Lors de la troisième, Donizetti et le ténor Domenico Donzelli sont même raccompagnés jusqu’à leurs logis par une foule enthousiaste.

 

En 1824, le titre fait de nouveaux débuts, dans une version révisée corrigée par l’auteur, toujours dans le même théâtre. L’amoureux de Zoraida, Abenamet, est, cette fois devenu contralto et non plus ténor. Les modifications apportées par le librettiste et le compositeur sont tellement importantes que l’œuvre de 1824 s’avère franchement différente de l’original de 1822.

En revanche, l’accueil, le 7 janvier 1824 suscite moins d’enthousiasme qu’à la création. Stendhal va jusqu’à écrire : « Donizetti (de Bergame, élève de Mayer), dont les Romains étaient fous il y a deux ans […] nous a ennuyés mortellement, le 7 de ce mois, avec cette même Zoraide fortifiée de quatre morceaux nouveaux. (…) Donizetti est un grand et beau jeune homme froid, sans aucune espèce de talent ; il me semble qu’on l’applaudit, il y a deux ans, pour faire dépit à la princesse Paolina, qui protégeait le jeune Pacini. […]».

Quoi qu’il en soit, c’est cette seconde version qui a été présentée pour cette édition 2024 du festival Donizetti.

À l’écoute de Zoraida, on constate, en effet, que l’œuvre de ce jeune homme de 25 ans peine à montrer les qualités qui feront le succès des grands opéras futurs de Donizetti. La partition pourrait être assimilée à la première période de Rossini sans évidemment approcher les traits de génie propres au maître de Pesaro.

La soirée a pu s’appuyer sur une brillante distribution

Comme il se doit souvent dans l’univers belcantiste, la distribution repose sur un quatuor ténor-soprano-mezzo-soprano-basse. Et les quatre protagonistes étaient à un niveau d’excellence remarquable.

 

Dès son air d’entrée (« Pieghi la fronte audace »), Konu Kim fait grande impression dans le rôle d’Almuzir. Le ténor possède une voix puissante, une solide technique belcantiste et des aigus percutants. Il recueillera son plus beau succès avec son air du deuxième acte (« Amarla tanto ! e perderla !) ponctué de suraigus époustouflants.

 

Zuzana Markovà lui fait suite avec un air virtuose à l’excès (« Ah ! di speme un raggio amico »). La facilité avec laquelle elle enchaine un impossible festival de vocalises est littéralement saisissante. La voix se situe alors principalement dans un registre aigu et ne manque aucune des qualités pour assurer les difficultés de l’air, de la longueur de souffle à des notes piquées parfaites. La très belle romance de l’acte II (« Rose, che un dì spiesgate ») lui permettra de montrer la beauté de sa voix cristalline et de superbes demi-teintes dans des phrases beaucoup plus longues.

L’air d’Abenamet (« Era mia… mi amò… l’amai ») va ensuite mettre en évidence les grandes qualités de la mezzo-soprano Cecilia Molinari. Son très beau timbre, sa souplesse naturelle, ses aigus faciles, une belle assise dans le médium et dans le grave ainsi qu’une excellente interprétation de son personnage sont ses grands atouts. Par certains aspects, elle rappelle même la grande Martine Dupuy. Son rondo de la fin de l’opéra se sera avéré remarquable.

Par ailleurs, le grand air d’Alì a permis de nous faire découvrir la superbe jeune basse rossinienne Valerion Morelli. Les nombreux duos comme le magnifique quatuor de la fin de l’acte I auront donc profité de l’excellence de tous interprètes et de leur parfaite coordination. Ils ont également pu s’appuyer sur la qualité du chœur de l’Académie de la Scala très sollicité dans cet opéra.

 

Enfin, la distribution qui ne contenait aucun point faible était complétée par le Almanzor de Tuty Hernàndez et la Inès de Lilla Takàcs.

 

À la mise en scène, Bruno Ravella s’est habilement sorti d’une intrigue belcantiste sans grand intérêt. Partant du principe qu’il s’agit d’une histoire d’amour sur fond d’une guerre civile, il a fait le rapprochement avec siège de Sarajevo qui se déroula de 1992 à 1996. Le décor assez monumental (Gary MacCann), de style mauresque s’inspire de l’intérieur de la Bibliothèque nationale et universitaire de Bosnie-Herzégovine qui fut détruite le 25 août 1992. Ce bâtiment contenait des richesses culturelles. Au fur et à mesure, que l’histoire de l’opéra avance, les protagonistes reprennent progressivement possession du lieu donnant ainsi une image à l’espoir d’un avenir meilleur. Si l’absence de changement de décor a forcément rendu l’action assez statique, cela a, néanmoins, permis permet de se concentrer sur les sentiments des personnages. La direction d’acteurs n’a, en revanche, pas toujours été d’une grande imagination.

Enfin, si la musique de Donizetti, même pas encore amenée à son apogée, a pu briller, c’est bien grâce à la direction tonique d’Alberto Zanardi à la tête de l’orchestre Gli Originali, qui a porté tout le dynamisme à cet opéra de jeunesse.

Visuels : © Gianfranco Rota