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Un « David et Jonathas » décevant au Théâtre des Champs-Elysées

par Helene Adam
22.03.2024

L’œuvre lyrique et sacrée de Marc Antoine Charpentier ne retrouve pas son originalité dans la mise en scène de Jean Bellorini qui en banalise le cadre et le sens. Dommage car la musique est bonne…

Ni opéra, ni oratorio

David et Jonathas est une œuvre hybride composée d’intermèdes musicaux sous forme d’arias sans récitatifs. Elle était destinée, au départ, à s’insérer dans une tragédie latine du père Chamillart, Saül récitée en cinq actes par les élèves des collèges de Jésuites. La composition de Marc-Antoine Charpentier sur un livret du Père Bretonneau n’a donc pas pour objet de décrire une action tragique (comme les tragédies lyriques contemporaines de Lully, par exemple) mais seulement de livrer une suite de tableaux musicaux pour chacun des personnages, l’histoire ayant été racontée dans Saül. Les deux œuvres s’imbriquaient l’une dans l’autre, le récit en latin d’une part, le chant en français de l’autre. Le premier a été perdu et l’on donne désormais la partie musicale seule. Elle manque totalement de ressort dramatique puisqu’elle n’a jamais été conçue pour fonctionner seule.

 

C’est pourtant une œuvre remarquable, audacieuse sur le plan du récit puisqu’elle met en scène un patriarche autocrate Saül qui livre une guerre impitoyable au jeune David lequel est éperdument amoureux de Jonathas le jeune fils de Saül. Elle comporte de très belles pages orchestrales et lyriques et Charpentier inscrivait résolument son œuvre dans la volonté de retrouver la pureté de la tragédie grecque en rupture avec l’absolue domination de Lully sur l’opéra d’alors.

La partition a été écrite pour des voix masculines et surtout des rôles masculins, notamment celui de David, haute-contre française typique et celui de Jonathas, sopraniste.

Le mixage de leurs deux voix est en principe un monument de beauté et d’émotion, l’amour entre ce jeune homme et ce jeune garçon, amour tragique, étant d’une pureté toute jésuistique avec toutes ses ambiguïtés.

Une mise en scène trop triviale

Vouloir proposer une mise en scène est évidemment risquée puisqu’il ne reste que la moitié d’une œuvre et l’absence du volet Saül, compromet l’équilibre général en amputant le récit du point de vue du camp des Israéliens.

Homoki à l’Opéra-Comique, ou plus récemment Marshall Pynkoski à la Chapelle Royale de Versailles, avaient réussi, chacun à leur manière, un pari assez audacieux. Ce dernier s’était en particulier inspiré des lieux sacrés pour évoquer ce qui est finalement l’une des pratiques liturgiques de l’époque. L’esthétique renforcée par les magnifiques costumes de Christian Lacroix et un jeu subtil de lumières, rendait magique l’évocation des amours dramatiques des deux jeunes gens.

 

Il faut bien dire que la mise en scène de Jean Bellorini proposée au Théâtre de Caen avant d’arriver au Théâtre des Champs-Élysées pour deux représentations, ne possède ni cette beauté, ni cette cohérence.

Voulant réinventer le texte parlé perdu, Bellorini fait de Saül un personnage d’aujourd’hui sorte de vieillard autoritaire qui finit ses jours, sénile et hanté par ses batailles passées, dans un asile (un hôpital ?). Ce « saut » dans le temps, outre un cadre décidément banal à force d’être choisi, n’a aucun sens particulier sauf le désir du metteur en scène de glisser un texte actuel sur la guerre, les puissants, les désastres engendrés par leurs batailles ; bref, rien de très nouveau et surtout rien qui s’inspire directement  de l’œuvre de Charpentier dont nous avons la faiblesse de considérer qu’elle portait sa part d’émotion sans rajout superflu, à condition d’en respecter le sens.

La scénographie oscille entre plusieurs concepts et, outre l’étage de l’asile avec sa chambre et son infirmière qui monte et descend, le plateau est habité par une série de personnages, figurants ou mannequins, qui représentent les combattants, le peuple, ce qu’on veut, rien de clair. Le projecteur est braqué (à juste titre puisque les tableaux mettent en valeur la psychologie des divers personnages) sur les protagonistes pendant leurs arias ou leurs duos.

Chacun a sa part de déguisement loufoque que je ne me risquerais pas à identifier. David et Jonathas sont deux playmobils, l’un rouge, l’autre jaune et Jonathas est si féminisé qu’on ne songe pas (un comble !) au fait qu’il s’agit bien du récit des amours entre deux garçons.

On passera sur leur jeu de « pierre, feuille, ciseau », sur le costume grossier de la pauvre Pythonisse ou sur Saül en chemise d’hôpital, chantant « Au combat ! », ou sur ce dernier descendant précautionneusement une rampe glissante au crépuscule d’une vie actuelle, ou mimant par un grossier « pan » son suicide à l’aide du révolver apporté par David, tout ceci ne prêtant qu’à sourire dans une œuvre d’une gravité abyssale.

Une distribution inégale

Mais la mise en scène n’est pas la seule en cause dans la déception que nous a procuré la soirée. Sébastien Daucé et son ensemble Correspondances (qui peinait à trouver l’accord dans cette atmosphère sèche) ne sont pas en cause. Ils donnent une lecture la plus fidèle possible du grand style de Charpentier, accompagnant les chanteurs au plus près, et nous offrant d’ailleurs un très beau final musicalement superbe, avec le chœur « Du plus grand des Héros, chantons, chantons la gloire. Trompettes & Tambours, annoncez la victoire ! ».

 

Concernant les interprètes, on saluera sans réserve la très belle prestation de Lucile Richardot, dont le « Retirez-vous, affreux Tonnerre » est une réussite parfaite ; belle projection d’une voix chaude et généreuse ; belle prestation d’autant plus courageuse qu’elle n’était guère valorisée par le costumier. Ales Rosen en Achis a la noirceur parfaite du méchant, les graves requis, tandis que Etienne Bazola parfois un peu maladroit sur scène, chante bien son « méchant » Joabel.

 

Le Saül de Jean-Christophe Lanièce, libidineux, coléreux, hargneux même, correspond parfaitement au personnage hargneux qu’a voulu créer le metteur en scène mais ce qu’il chante dans l’œuvre de Charpentier, ne correspond guère à ce comportement ce qui crée d’involontaires situations comiques.

 

Le rôle de David est tenu par le ténor Petr Nekoranec qui n’a pas à proprement parlé la tessiture du Haute-contre requis par la partition, tel Mathias Vidal ou Reinoud Van Mechelen. Du coup, ses aigus très sollicités et qui devraient être émis sans rupture de registres, sont souvent mixés, timbre atténué et brillance absente. Il semble qu’à plusieurs reprises sa voix accuse en plus quelques difficultés voire une usure précoce.

C’est la très gracieuse soprano Gwendoline Blondeel qui chante Jonathas. La voix est belle, diaphane et les aigus ont une douceur de rêve mais le timbre trop menu et ne correspond pas vraiment à ces voix masculines très spécifiques de sopranistes qu’on attend dans ce rôle.

 

Une soirée très chaleureusement applaudie mais qui nous a un peu laissé sur notre faim par rapport aux grosses attentes que cette œuvre originale et rare, suscite toujours.

Visuels : © Philippe Delval / théâtre de Caen